HOCKEY. Les adversaires des Voltigeurs au tournoi de la coupe Memorial sont désormais connus, mais bien malin celui qui pourrait identifier le club partant avec une longueur d’avance… ou de retard. L’Express s’est entretenu avec le spécialiste Stéphane Leroux, qui dresse un état des forces en présence.
Dans le cadre de la 104e édition du championnat canadien de hockey junior, qui se déroulera du 24 mai au 2 juin, à Saginaw, au Michigan, les champions de la LHJMQ se frotteront aux champions de l’Ontario, les Knights de London; aux champions de l’Ouest, les Warriors de Moose Jaw; ainsi qu’aux hôtes de la compétition, le Spirit de Saginaw. Selon Stéphane Leroux, ces quatre puissances partent avec des chances somme toute égales de rafler les grands honneurs en sol américain.
«C’est toujours dur d’établir un favori quand tu arrives là, parce que ce sont toutes de bonnes équipes, explique d’entrée de jeu le journaliste et chroniqueur de RDS. Même l’équipe hôtesse a obtenu plus de 100 points cette saison. Tu regardes la façon dont London a joué en finale, les gens vont dire que ce sont les favoris, mais de la façon dont Drummond a battu Baie-Comeau, tu peux aussi les mettre favoris. Tu regardes Moose Jaw, ils n’ont que cinq défaites en temps règlementaire depuis février. C’est difficile de mettre une étiquette de favori ou de négligé à un club ou l’autre.»
24 choix échangés
En séries éliminatoires, l’unique formation ayant battu London à deux reprises, c’est d’ailleurs Saginaw en demi-finale. Le Spirit aura également l’avantage de jouer devant ses partisans. Fondé en 2002, ce club américain participera au tournoi pour la première fois de son histoire.
«Il y a des années où l’équipe hôtesse est moins solide, mais ce n’est pas le cas cette année, souligne Stéphane Leroux, qui s’est déplacé au Michigan pour voir jouer le Spirit cet hiver. Ils ont tellement fait de transactions pour bâtir cette équipe-là. Au total, ils ont échangé 24 choix de repêchage à gauche et à droite pour se monter une solide équipe.»
En plus de mettre la main sur Owen Beck, un espoir des Canadiens qui a participé au tournoi avec les Petes de Peterborough l’an passé, à Kamloops, en Colombie-Britannique, le Spirit a acquis les défenseurs Rodwin Dionicio et Jorian Donovan, qui ont représenté leur pays respectif au championnat mondial junior. Le club compte sur pas moins de neuf joueurs repêchés dans la LNH.
«Ils sont vraiment all in! Je serais bien embêté de dire qu’ils sont négligés. Ils ont d’ailleurs obtenu le même nombre de points que les Voltigeurs cette saison (102). Je pense qu’ils vont tenir leur bout.»
Le facteur Dale Hunter
Au cours des 20 dernières années, aucun club de la Ligue canadienne n’a participé à la coupe Memorial plus souvent que les Knights. La formation dirigée par Dale Hunter prendra part à ce tournoi pour la sixième fois depuis 2005. Le club ontarien a été couronné champion canadien à deux reprises durant cette période.
«C’est un bon programme qui attire une moyenne de 9000 spectateurs depuis plus de 25 ans. Ils ont de l’argent, alors ils font plus de recrutement. Un peu comme les Remparts au Québec, quand Dale Hunter ou Mark Hunter appelle pour convaincre un joueur qui hésite à venir, c’est toujours un peu plus facile. Tu reçois un appel d’un ancien de la LNH qui est à la tête d’une équipe junior depuis presque 25 ans et qui gagne régulièrement, ça fait parfois la différence», fait remarquer Stéphane Leroux.
En finale de la OHL, les Knights ont balayé les Generals d’Oshawa, complétant les séries avec la meilleure moyenne de buts marqués par match au Canada (4,89). L’équipe compte sur dix espoirs de la LNH dans son alignement, dont Easton Cowan, un choix des Maple Leafs qui a été proclamé joueur le plus utile du circuit en saison régulière et en séries.
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«Ils ont l’expérience. En partant, Dale Hunter a déjà vécu souvent la coupe Memorial. En Michael Simpson, ils ont un bon gardien qui était là l’an dernier avec Peterborough. En attaque, Easton Cowan a été super bon durant les séries. Ils ont de bons Européens. C’est le mélange pas mal parfait de jeunes et de vétérans. Ils comptent des buts à profusion. Ils ont marqué 24 fois en quatre matchs en finale. C’est phénoménal!»
L’équipe Cendrillon
De leur côté, les Warriors ont dû se contenter de la cinquième position au classement général dans l’Ouest, étant ainsi exclus du top dix de la Ligue canadienne. En balayant les Winterhawks de Portland en finale, le club de la Saskatchewan a obtenu son billet pour le tournoi de la coupe Memorial pour la première fois de son histoire. Le défenseur Denton Mateychuk a été proclamé joueur le plus utile en séries.
«Moose Jaw, c’est un peu l’histoire Cendrillon de la Ligue de l’Ouest, affirme Stéphane Leroux. C’est une équipe qui n’avait jamais gagné depuis son arrivée dans la ligue en 1985. Eux aussi, ils ont fait beaucoup de transactions. Ils ont été chercher sept joueurs pendant la saison, dont Matthew Savoie, un choix de première ronde des Sabres de Buffalo. En attaque, Jagger Firkus et Brayden Yager sont leurs leaders. Firkus a compté 60 buts cette année. Quant à Mateychuk, c’est un défenseur très offensif capable de faire la différence. Devant le filet, Jackson Unger est un gars d’expérience.»
That was real, Moose Jaw.
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Rappelons que les équipes de l’Ouest traversent une disette de dix ans sans avoir remporté la coupe Memorial. «Je ne les compterais pas pour battus, avertit Stéphane Leroux. Ils ont l’air d’être sur une bonne lancée. Je les regardais jouer en finale. Quand Savoie, Firkus, Yager et Mateychuk sont sur la glace, c’est fatigant. La rondelle se promène.»
Soulignons que c’est la première fois dans l’histoire de la LCH que les trois clubs champions ont complété un balayage en finale de leur circuit respectif.
La clé pour les Voltigeurs
Pour en revenir aux Voltigeurs, qui n’ont subi que trois défaites en 19 parties durant leur parcours vers le trophée Gilles-Courteau, leur offensive a été la plus productive de la LHJMQ en saison régulière (4,50 buts par match) et en séries (4,37). C’est toutefois le brio défensif des Rouges qui a impressionné Stéphane Leroux dans la finale contre le Drakkar.
«Ils n’ont pas donné d’espace à Baie-Comeau. C’est ce qui a fait la différence dans cette série. On s’en est rendu compte dès le premier match. Dans les trois rondes précédentes, tu voyais rarement Baie-Comeau manquer des lancers et se faire presser comme Drummondville l’a fait. Les Voltigeurs n’ont pas du tout donné d’espace aux Justin Poirier, Justin Gill et compagnie sur la patinoire. Résultat, ils précipitaient leurs gestes. À cause de ça, ils manquaient leurs lancers et leurs passes. Je pense que ça a été la clé. Quand tu ne donnes pas de but au Drakkar pendant deux matchs de suite, c’est parce que tu joues comme il faut», fait valoir celui qui a été victime d’une extinction de voix le soir où la troupe de Sylvain Favreau a remporté la coupe.
QUEL. MOMENT. 🤩#ConquérirEnsemble pic.twitter.com/HWbyVqcxjm
— Voltigeurs de Drummondville (@VoltigeursDRU) May 15, 2024
«Les Voltigeurs ont pris la bonne formule pour neutraliser l’attaque de Baie-Comeau. Il va falloir qu’ils continuent de faire la même chose à la coupe Memorial. Il va falloir qu’ils soient toujours dans la face de l’autre équipe.»
Inutile de rappeler que les Rouges comptent dans leurs rangs trois champions de la dernière édition de la coupe Memorial. Mikael Huchette, Kassim Gaudet et Vsevolod Komarov ont été des pièces maîtresses chez les Remparts à Kamloops.
«Ce n’est pas négligeable. Ils vont pouvoir guider les autres. Sylvain Favreau a aussi vécu ce tournoi comme assistant-coach avec Halifax en 2019, mais c’est sûr que Dale Hunter, une coupe Memorial, ça ne l’énerve pas beaucoup non plus», a conclu celui qui décrira tous les matchs du tournoi sur les ondes de RDS.
À Saginaw, les Voltigeurs chercheront à devenir le cinquième club de la LHJMQ consécutif à remporter le plus grand prix de la LCH. Les champions du circuit du Québec et des Maritimes ont réalisé l’exploit en 2018 (Acadie-Bathurst), 2019 (Rouyn-Noranda), 2022 (Saint-Jean) et 2023 (Québec).
Une équipe de L’Express sera sur place pour couvrir le tournoi en textes et en images.
Un peu d’histoire
Les Voltigeurs en seront à leur quatrième participation à la coupe Memorial, mais ils n’ont jamais soulevé ce précieux trophée.
Drummondville a pris part à l’événement en 1988 et en 1991, en tant qu’équipe finaliste de la LHJMQ. N’ayant fait que passer lors de leur première tentative (trois défaites en autant de matchs), les Rouges ont atteint la finale trois ans plus tard, où ils se sont inclinés 5-1 devant les Chiefs de Spokane.
Entrés par la grande porte en 2009, les Voltigeurs se sont avoués vaincus 3-2 en demi-finale face aux éventuels champions, les Spitfires de Windsor. Adam Henrique avait mis fin à la saison de rêve des Rouges en prolongation.
Calendrier de la coupe Memorial
– Match 1 (vendredi 24 mai, 19 h 30) : Moose Jaw-Saginaw
– Match 2 (samedi 25 mai, 16 h) : London-Drummondville
– Match 3 (dimanche 26 mai, 19 h 30) : Saginaw-Drummondville
– Match 4 (lundi 27 mai, 19 h 30) : London-Moose Jaw
– Match 5 (mardi 28 mai, 19 h 30) : Drummondville-Moose Jaw
– Match 6 (mercredi 29 mai, 19 h 30) : Saginaw-London
– Bris d’égalité (si nécessaire) : jeudi 30 mai (19 h 30)
– Demi-finale : vendredi 31 mai (19 h 30)
– Finale : dimanche 2 juin (19 h 30)
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