«Nous avons besoin d’être entendus pour faire en sorte que le transport collectif soit un enjeu provincial» – Stéphanie Lacoste

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Par Annie Maryse Dumont-Archambault
«Nous avons besoin d’être entendus pour faire en sorte que le transport collectif soit un enjeu provincial» – Stéphanie Lacoste
La mairesse de Drummondville Stéphanie Lacoste a joint sa voix aux élus présents lors de l’événement. (Photo : Annie Maryse Dumont-Archambault)

DRUMMONDVILLE – Ce 10 mai, plus de 250 élus, ainsi que divers experts et acteurs de la société civile, ont uni leurs préoccupations et leur savoir au Centrexpo Cogeco de Drummondville lors du Rendez-vous national l’avenir du transport collectif. On y a énoncé divers questionnements et solutions possibles concernant l’avenir du transport collectif.

Un point majeur en ressort : le financement, d’une manière différente et adaptée aux nouvelles réalités des régions et des villes.
Tenu par l’Union des municipalités du Québec, l’événement a permis d’évoquer les problématiques, les visions et les solutions. Les élus municipaux de plusieurs villes du Québec ont ainsi pu échanger sur l’importance du transport collectif partout en province.
Lors d’une mêlée de presse, le président de l’UMQ et maire de Varennes, Martin Damphousse, a affirmé que l’enjeu principal est le financement à long terme du transport collectif, et non de le régler de façon sporadique, année après année.

« Geneviève Guilbeault est venue ce matin pour nous annoncer qu’elle sera présente avec nous et s’assurer d’être là pour le déficit des prochaines années. On tend vers une vision à long terme et on a parlé aussi des frais exagérés pour des régions moins populeuses. Somme toute, une rencontre très positive. L’important est de s’assurer du transport collectif partout au Québec », dit-il.

Plus de 250 élus et de nombreux experts étaient présents lors du Rendez-vous national sur l’avenir du transport collectif. (Photo Annie Maryse Dumont-Archambault)

En ce moment, Drummondville n’a pas de société de transport donc pas d’accès à toutes les subventions. La mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, a exprimé ses préoccupations concernant les régions qui vivent cela. « On a la chance aujourd’hui d’être la voix des régions, de pouvoir dire que celles qui n’ont pas de société de transport veulent offrir du service de transport en commun à la population. À Drummondville, on aspire à atteindre le million de passages par année. Ce n’est pas banal, mais pour ça, il faut avoir accès à du financement. On n’a pas de société de transport en commun, mais on a la volonté de trouver des solutions. »

Un événement rassembleur de forces et d’idées

Le Rendez-vous national sur l’avenir du transport collectif a permis de dégager une force commune quant aux objectifs des petites, moyennes et grandes villes. L’ambiance se portait tout de même de manière positive et dynamique.Pour les municipalités qui n’ont pas de société de transport, l’événement a permis de faire part de leurs besoins en financement. « Cet événement nous amène à montrer notre réalité. Nous avons autant besoin de financement et d’être entendus pour faire en sorte que le transport collectif soit en enjeu provincial», exprime la mairesse Lacoste.

Elle ajoute que la Ville a connu un nombre record de passages au niveau du transport en commun. Le campus universitaire, le cegep qui s’agrandit ainsi que la montée du nombre de citoyens forment des éléments qui augmentent les besoins en transport en commun. 700 000 passages sont comptés annuellement. « Selon les récents chiffres du début d’année, on pense avoir atteint près du million de passages et l’an passé, on a connu un bond de 25 %. Donc, les usagers sont là, on le voit. La consultation publique, c’est ça. Les usagers prennent le transport!» affirme-t-elle.

Solutions

Selon Stéphanie Lacoste, le Québec devra avoir une vision claire et régler toute la question du financement. « Il va falloir se doter d’une vision et surtout se doter d’un financement pour atteindre la vision. Oui il y a la métropole, oui il y a la capitale, mais il y a aussi toutes les régions » fait-elle observer. Elle parle également du fait que le fédéral pourrait par exemple investir. Les municipalités et le provincial le font déjà, et les citoyens paient leur juste part.

Les solutions sont, selon elle, à géométrie variable. Ce qui fonctionnerait pour Drummondville entre autres, ce serait d’avoir une sorte de latitude au niveau du contrat des transports, d’avoir un peu une participation d’entrepreneurs privés pour bonifier et pour faire en sorte qu’on soit mieux desservis et à moindre coût.

La mairesse a entre autres apprécié l’idée d’une chercheuse participant au rendez-vous national concernant l’électrification des transports. «De construire nos réseaux et mieux les penser, c’est là que ça réduirait nos gestes, beaucoup plus que l’électrification des transports. On est tous d’accord, on va s’y rendre. Je pense que notre premier pas à faire c’est de consolider notre réseau actuel», conclut-elle.

Priorité nationale

Au cours de l’événement, les élues et élus de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) ont demandé au gouvernement du Québec de faire du transport collectif une priorité nationale partout au Québec notamment en énonçant une vision ambitieuse du transport collectif à l’échelle du Québec et en indexant les taxes provinciales sur les carburants et sur l’immatriculation.
À ce sujet, la mairesse Lacoste a préféré de pas commenter son avis à ce propos pour le moment.

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