DRUMMONDVILLE. Il n’y a pas que sur la glace que les Voltigeurs de Drummondville performent. Les partisans étant au rendez-vous comme jamais, le club parvient à remplir ses coffres, ce qui permet à l’état-major de préparer déjà la prochaine saison.
Contrairement à d’autres équipes qui appartiennent à des intérêts privés, les Voltigeurs de Drummondville constituent un organisme à but non lucratif, un modèle de gestion basé davantage sur le service au public que sur la quête de profits.
«Nous, ce qu’on vend, c’est de l’émotion. Et en cette finale de la LHJMQ, nos partisans en vivent beaucoup. Il y a tout un courant actuellement à Drummondville», lance Éric Verrier, le président du club, au bout du fil. Il avait d’ailleurs la voix écorchée au lendemain de la première victoire contre le Drakkar de Baie-Comeau.
«Cette équipe est particulière au sens où la concession appartient à la Ville. Là-bas, on a jugé qu’elle constitue un moteur économique important, car elle contribue à développer le sentiment d’appartenance. Et c’est vrai. On parle d’une communauté de 20 000 personnes et 3000 viennent aux matchs. C’est 15 % de la population de Baie-Comeau. C’est incroyable», fait observer M. Verrier.
Le défi des Voltigeurs de Drummondville est tout autre et entier. Plusieurs fois par année, le conseil d’administration doit organiser des événements-bénéfice pour joindre les deux bouts.
«La plupart des équipes contre qui on se bat sont des organismes lucratifs, qui appartiennent à des propriétaires privés ou à des groupes de propriétaires. Elles sont rentables, peu importe si elles connaissent une bonne ou une mauvaise saison. En tant qu’OBNL, la réalité des Voltigeurs est différente. L’argent est un défi de tous les instants et nous devons organiser des activités de financement chaque année. On doit avoir les moyens de compétitionner en tant que structure organisationnelle. Les années comme celles-ci, où on arrive à dégager du profit, nous permettent de mettre de l’argent en banque et de l’investir dans l’équipe pour lui offrir un encadrement de qualité», explique le président.
Pour donner un exemple concret, l’équipe entend maximiser sa présence au prochain repêchage européen, un événement qui entraîne des déboursés, et cibler des joueurs de haut niveau.
«Ça nous permettra de repartir la roue rapidement. On aimerait éviter qu’il y ait des cycles de hauts et de bas. Pour ça, il faut investir dans le dépistage et optimiser nos chances de réussite», soutient-il.
En plus de la billetterie qui tourne à plein régime, les partisans démontrent un fort attachement à leur équipe locale, ce qui se traduit par une importante augmentation des achats dans l’amphithéâtre de la rue Cockburn.
«Nos partisans ont augmenté de 40 % depuis le début des séries par rapport à notre moyenne d’assistance en saison régulière. On note aussi une augmentation des ventes de plus de 50 % au restaurant et dans les bars du centre Marcel-Dionne. Les ventes à la boutique souvenir ont triplé. C’est majeur pour notre organisation», informe Éric Verrier.
Tablant sur la popularité de l’équipe, l’état-major a augmenté le prix des billets durant les séries. Plus les Rouges avancent dans les séries, plus les partisans doivent payer davantage pour obtenir un siège. «C’est la loi de l’offre et de la demande», laisse-t-il tomber.
L’équipe n’est pas seule à gonfler ses coffres. Les commerces locaux profitent également de la manne des guerriers rouges, en profitant notamment pour présenter les matchs sur leurs écrans. D’ailleurs, selon Drummond économique, cette quête du trophée Gilles-Courteau ne revêt que des avantages.
«C’est clair que plus l’équipe avance dans les séries, plus ça fait du bien à l’économie locale. Tout le monde bénéficie de ces matchs supplémentaires : les restaurants, les hôtels, mais aussi les partenaires des Voltigeurs qui brillent davantage. C’est très positif d’autant plus que la série se tient au mois de mai, qui est l’avant-match de l’été», soutient Simon Laliberté, coordonnateur des communications.
Une saison qui tombe à point
La positive saison 2023-2024 tombe à point pour les Rouges, qui avaient nettement besoin de faire le plein.
«Comme toutes les organisations, nous devons faire face à des événements imprévisibles parfois. Même si on est un OBNL, on a des obligations», explique Éric Verrier.
Les retombées économiques positives liées à cette participation à la grande finale de la ligue permettent avant tout au conseil d’administration de rêver à la prochaine saison et… certainement à la rénovation de l’amphithéâtre. Les partisans constatent plus que jamais à quel point le centre Marcel-Dionne (et ses étroites aires de circulation) ne convient pas à des rassemblements de plus de 3000 personnes.
«Le gouvernement du Québec s’est donné jusqu’à la fin du mois de juin pour répondre à la demande de rénovation de la Ville de Drummondville. On a bien hâte. C’est sûr que les Voltigeurs vont participer à ce grand projet. Nous devrons investir notamment pour améliorer nos bureaux et les salles des entraîneurs. Le fait qu’on a de l’argent dans nos coffres va clairement nous permettre de participer davantage à ce projet collectif», termine M. Verrier.
Les Voltigeurs de Drummondville
- Un budget d’exploitation de 4,2 M$;
- Des retombées économiques estimées à10 M$ par année en saison régulière;
- L’équipe a terminé la saison au deuxième rang avec 102 points récoltés.