HOCKEY. Voilà, ça y est! Pour la première fois en 15 ans, les enfants chéris de Drummondville sont de retour en finale de la LHJMQ.
Galvanisés par une foule de 3525 spectateurs en transe, les Voltigeurs sont revenus de l’arrière de façon dramatique pour venir à bout des Tigres de Victoriaville 3-2 en prolongation, vendredi soir, au centre Marcel-Dionne. Alexis Gendron a joué aux héros en période supplémentaire, propulsant ainsi son équipe vers l’étape ultime.
C’est fini! Alexis Gendron marque son deuxième du match après seulement 11 secondes de prolongation et les @VoltigeursDRU accèdent à la finale des #SeriesLHJMQ!
Félicitations aux @TigresVicto pour leur superbe saison 2023-2024. 👏 pic.twitter.com/OZQGAjfTJE
— LHJMQ (@LHJMQ) May 4, 2024
Dans un moment qui restera gravé dans l’histoire des Voltigeurs, les partisans drummondvillois ont fait vibrer le vieil aréna de la rue Cockburn durant de longues minutes après ce but. En se présentant devant les journalistes, Sylvain Favreau avait encore les émotions à fleur de peau.
«J’ai coaché à Halifax où il y a 8000 ou 9000 spectateurs, mais je n’ai jamais entendu une foule aussi bruyante et derrière son équipe comme je viens de la vivre au centre de la glace», a lancé l’entraîneur-chef des Voltigeurs, en remerciant les partisans pour leur appui.
Appelé à identifier ce qui le rend le plus fier de ses joueurs, l’homme de hockey a répondu ainsi : «La façon dont on a combattu l’adversité. J’ai une grosse pensée pour les gars qui sont ici depuis plusieurs années et qui se battent pour ce moment-là. Grosse pensée aussi pour tous les nouveaux joueurs qui se sont greffés à notre groupe. Juste faire face à l’adversité, combattre, réagir de cette façon-là.»
«Je suis extrêmement fier de ces joueurs-là, qui auront l’opportunité de se battre pour un championnat, a poursuivi coach Favreau. Quand on s’est rencontré à mon embauche cet été, c’était clair qu’on avait de grandes ambitions. Mais à aucun moment, on a parlé d’une coupe. On s’est concentré dans le processus depuis le début. Le processus, sa fin, c’est au dernier match. Quand on met l’état d’esprit sur le processus plutôt que le résultat final, on voit ce qui arrive : on a une équipe qui s’en va en finale.»
Une remontée dramatique
Tirant de l’arrière 2-1 en fin de rencontre, les Voltigeurs sont parvenus à créer l’égalité avec 48 secondes à égrainer au cadran lorsqu’Alexis Gendron a fait dévier un tir de la pointe de Vsevolod Komarov.
«On avait besoin d’un but. On a employé nos meilleurs éléments pour aller chercher un but, a expliqué Sylvain Favreau. Ce sont des moments où tu peux jouer au football, avec des jeux préparés. En gagnant la mise au jeu, ça nous a permis de faire notre jeu, même si ce n’était pas exactement comme on le voulait. Ce but nous a donné du momentum pour la prolongation.»
Dans une performance colossale, Mikael Huchette a été à l’origine des trois buts des siens. Formant un trio efficace avec Alexis Gendron et Lukas Landry, le vétéran de 20 ans a terminé sa soirée de travail avec un but et deux passes.
«On a vu les habiletés de Mik sur les mises en jeu, mais ce que je retiens le plus, c’est ce que ce trio a pu générer comme momentum», a fait observer Sylvain Favreau.
Ennuyé par un virus, Peter Repcik a dû déclarer forfait après la période d’échauffement. Lukas Landry a effectué un retour au jeu après avoir raté deux matchs.
«On parle de profondeur depuis le début de la saison. Je pense que c’est une autre preuve qu’on a de jeunes joueurs qui sont capables de rentrer et faire le travail dans différents trios», a souligné Sylvain Favreau.
Marqué dès la 11e seconde de la prolongation après une retentissante mise en échec d’Ethan Gauthier qui a déstabilisé les Tigres, le but d’Alexis Gendron est le plus rapide dans l’histoire des Voltigeurs pour un match de séries; le record de la LHJMQ est de 10 secondes.
«Ce n’est peut-être pas le plus beau but que j’ai scoré de ma vie, mais c’est le plus efficace, a rigolé Alexis Gendron. Je vais m’en souvenir toute ma vie. L’équipe qu’on a, je ne peux pas exprimer à quel point elle est unie. On s’en va en finale, et dans la chambre, on criait et on sautait partout! On est vraiment une équipe regroupée.»
Au chapitre des tirs, Drummondville a eu le dessus 45-32. Les gardiens Nathan Darveau et Riley Mercer ont livré une performance exceptionnelle devant leur filet respectif.
Au terme d’une bataille d’une intensité exceptionnelle, les Rouges enlèvent donc cette demi-finale toute centricoise en cinq parties. À compter du jeudi 9 mai, la troupe de Sylvain Favreau aura donc l’occasion de batailler pour l’obtention du trophée Gilles-Courteau. En finale, les Voltigeurs croiseront le fer avec le Drakkar de Baie-Comeau. Les champions de la saison régulière ont vaincu les Eagles du Cap-Breton dans l’autre demi-finale.
«Ce sera du bon hockey, a lancé Alexis Gendron. On sait comment le Drakkar est bon. Ils ont fini premiers pour une bonne raison. On va se préparer cette semaine. J’ai vraiment hâte que ça commence!»
Pour Sylvain Favreau, il s’agit d’une deuxième participation consécutive à la finale, lui qui avait guidé les Mooseheads de Halifax jusqu’à cette étape l’an dernier. Les vétérans Mikael Huchette, Kassim Gaudet et Vsevolod Komarov, membres de l’édition championne des Remparts de Québec, tenteront de rafler les grands honneurs pour une deuxième année de suite.
Dans leur histoire, les Voltigeurs ont pris part à la finale à quatre reprises avant cette année. Le club drummondvillois s’est incliné en 1986 et en 1988 face aux Olympiques de Hull, puis en 1991 face aux Saguenéens de Chicoutimi, avant de l’emporter en sept parties face aux Cataractes de Shawinigan en 2009.
Les Tigres touchés en plein cœur
Dans le camp des Tigres, Carl Mallette et ses joueurs se sont regroupés pendant de longues minutes dans le vestiaire après ce revers crève-cœur.
«C’est le moment le plus dur d’une saison, a laissé tomber Carl Mallette. On était à 50 secondes de retourner à la maison. Nos partisans méritaient un match numéro 6. J’aurais aimé voir la suite de la série. On ne le saura pas! Sans enlever le crédit aux Voltigeurs, parce qu’ils ne l’ont pas volé, je crois qu’on était là dans tous les matchs. Ce n’est pas une série de cinq matchs. Ça, je vais le croire à la vie à la mort. Les dieux du hockey n’étaient pas avec nous.»
«Ce qui me fait le plus mal, c’est que c’est la fin d’un cycle, a poursuivi le pilote des Félins. On a grandi ensemble à Victoriaville. C’est ma plus grande déception que ça se termine comme ça. Il y avait un grand sentiment d’appartenance, de la fierté. Tout ce que je fais, je le fais avec cœur et fierté. J’avais un groupe uni, un groupe qui y croyait. Ce soir, on s’est présenté sans complexe, sans peur de perdre.»
Pour les joueurs de 20 ans Maxime Pellerin, Tommy Cormier et Nathan Darveau, il s’agit de la fin d’une carrière bien remplie. «Ils sont en plein ce que je veux d’un Tigre, a lancé Carl Mallette. Ils se sont battus jusqu’à la dernière minute. Je vais toujours me rappeler de ce groupe-là. On est une équipe fière. C’est une gang de compétiteurs qui n’ont jamais abandonné, qui ont joué avec résilience et caractère.»
Ne cachant pas sa frustration, Maxime Pellerin s’est néanmoins dit fier de ses coéquipiers. «Ce sont des amitiés qui vont rester pour la vie. On a grandi ensemble. On a essayé de pousser jusqu’au bout ensemble. Je pense qu’on peut être fiers de ça», a conclu le capitaine des Tigres.
L’histoire du match
Quelle ambiance au centre Marcel-Dionne! C’est à peine si on entend l’annonceur-maison Guy Lahaie lorsque les joueurs sautent sur la patinoire.
Fort début de match pour les Tigres, mais Riley Mercer veille au grain, frustrant notamment Justin Gendron et Justin Larose. Un revirement causé par Alexis Gendron en zone neutre permet toutefois à Alexis Bourque de tromper la vigilance du gardien terre-neuvien. Les Félins ouvrent le pointage en milieu de première période.
Les Rouges terminent l’engagement en force, mais retraitent au vestiaire avec un retard de 1-0.
Quel gros but de Mikael Huchette! Le numéro 91 se moque de la défensive adverse avant de glisser la rondelle sous Nathan Darveau. L’égalité est créée 1-1 en milieu de deuxième période.
En fin d’engagement, Sam Oliver marque sur un retour de lancer, mais l’arbitre Simon Tartre refuse aussitôt ce but en raison d’un geste d’obstruction sur Nathan Darveau. Les deux équipes retraitent au vestiaire avec une égalité de 1-1.
Benjamin Vigneault contourne la défensive drummondvilloise et parvient à placer le disque par-dessus l’épaule de Riley Mercer. Les visiteurs reprennent les devants 2-1 avec une douzaine de minutes à faire en troisième période.
En fin de match, Riley Mercer est remplacé par un sixième patineur. Après une mise en jeu gagnée en territoire ennemi, Alexis Gendron sème l’hystérie dans le vieil aréna de la rue Cockburn en faisant dévier un tir de Vsevolod Komarov avec 48,1 secondes à écouler au cadran. C’est l’égalité 2-2 : direction prolongation pour un deuxième match de suite dans cette série!
La tension est à couper au couteau dans les gradins. Alexis Gendron élimine les Tigres dès la 11e seconde de la prolongation. Drummondville exulte : les Voltigeurs passent en finale pour la première fois depuis 2009!
D’autres photos signées Ghyslain Bergeron à voir ci-bas…
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