HOCKEY. Steve Hartley sera bientôt de retour là où il a obtenu sa première chance comme entraîneur-chef dans la LHJMQ. Lorsqu’il entrera au centre Marcel-Dionne, dimanche, le nouveau pilote des Huskies se dirigera du côté des visiteurs plutôt que de prendre place derrière le banc des Voltigeurs.
Nommé à la barre du club de Rouyn-Noranda le 7 février dernier, Steve Hartley s’est retrouvé au cœur d’un véritable tourbillon au cours des deux dernières semaines. La veille, le Drummondvillois d’adoption enseignait à l’école secondaire Marie-Rivier. Le lendemain, il était embauché par les Huskies et annonçait sa démission au directeur de l’établissement.
Le 8 février, Steve Hartley sautait dans son auto en direction de l’Abitibi-Témiscamingue. En soirée, l’homme de hockey de 38 ans dirigeait son premier match derrière le banc des Huskies dans un éclatant triomphe de 11-0 contre le Titan d’Acadie-Bathurst.
«Tout s’est fait tellement vite! Après avoir affronté les Huskies pendant les sept années que j’étais avec les Voltigeurs, c’était un peu surréel de me retrouver du côté du banc local, du côté ennemi en quelque sorte. Par la suite, on n’a pas chômé! On commence à respirer un peu», a raconté Steve Hartley dans une entrevue téléphonique.
Chez les Huskies, une formation qui aspire aux grands honneurs cette saison, Steve Hartley cherche à implanter sa recette sans toutefois changer l’ADN de l’équipe. Le successeur de Martin Dagenais veut voir son club jouer plus rapidement, de façon plus impliquée et davantage vers l’intérieur de l’enclave, là où les matchs se gagnent en séries.
«On essaie de ne pas tout changer. On met l’emphase sur des choses qu’on veut faire différemment. À travers tout ça, je fais aussi des rencontres pour apprendre à connaître les joueurs», a expliqué Steve Hartley.
«Quand je suis rentré en poste, il restait 18 matchs à la saison, a-t-il poursuivi. On veut se servir des 14 matchs qui restent pour préparer notre équipe en fonction de la façon qu’on veut se comporter et jouer. On veut être prêts quand la rondelle va tomber en jeu en séries éliminatoires.»
Depuis le début de l’ère Hartley, les Huskies montrent une fiche de trois victoires et un revers. Après ce séjour de quatre matchs à l’aréna Glencore, l’équipe jouera trois rencontres sur la route.
«On a beaucoup de talent. On est gros, on est physiques et on patine. On se doit d’être impliqués. On se doit de compétitionner. On veut être une équipe qui, comme quand je dirigeais les Voltigeurs, va être difficile à jouer contre. Quand on se sert de nos forces, on est difficiles à affronter», a-t-il exprimé.
Chez les Huskies, Steve Hartley a découvert un groupe d’athlètes matures, réceptifs et animés par une grande soif d’attendre. Un but commun unit la meute : celui de remporter le trophée Gilles-Courteau.
«Les gars veulent apprendre. Je vois une très belle progression. On n’a pas pratiqué très souvent, mais on a un seul but commun sur lequel on focusse chaque jour. On travaille sur nos habitudes de travail, notre niveau de compétition et comment on veut se comporter. On va continuer de prendre un pas vers l’avant à chaque jour. Je n’ai aucun doute qu’on va être prêts en séries.»
Le Franco-Ontarien puise notamment dans son expérience avec les Voltigeurs. Au printemps 2019, l’équipe s’était avouée vaincue en demi-finale face aux Mooseheads.
«Rendu dans le carré d’as, ce n’est plus une question de talent. C’est une question de détails. La ligne est très mince entre la victoire et la défaite. La différence est minime, mais en s’appliquant sur les détails et en compétitionnant à chaque match, on met toutes les chances de notre côté. Il ne faut rien laisser au hasard.»
Sacrifices familiaux
Pendant que Steve Hartley a établi ses pénates à Rouyn-Noranda, sa famille est demeurée à Drummondville, où elle réside depuis maintenant huit ans, afin de permettre à sa fille aînée de terminer son année scolaire au collège Saint-Bernard. Sa conjointe Célia et leurs deux filles, qui sont nées à l’hôpital Sainte-Croix, viendront le rejoindre en Abitibi-Témiscamingue l’été prochain.
«Partout où je suis passé, ma conjointe a toujours suivi. Elle sait que je suis un coach de carrière et que je veux continuer de gravir les échelons. Dans le monde du hockey, les déménagements font partie de l’équation. Je l’ai vécu quand j’étais jeune avec mon père. Ma mère l’a toujours suivi», a raconté le fils de Bob Hartley.
«Je suis choyé que ma femme soit derrière moi, qu’elle me supporte et qu’elle me permette de faire ce que j’aime. Pendant que je suis à Rouyn, c’est elle qui prend le lead et s’occupe des enfants à la maison avec ma belle-mère. J’en suis très reconnaissant.»
L’homme de hockey a souligné que les joueurs de la LHJMQ font également de grands sacrifices.
«Pendant toute la saison, ils sont souvent loin de leurs parents, leurs blondes, leurs frères ou leurs sœurs. Je le vois d’un autre œil maintenant que je suis loin de mes enfants. C’est un sacrifice, mais je le vois comme un défi», a indiqué celui qui est sous contrat avec sa nouvelle équipe jusqu’en 2026.
Duel au sommet
Pour en revenir au match de dimanche, Steve Hartley s’attend à vivre de belles émotions en mettant les pieds au centre Marcel-Dionne. Il en a d’ailleurs discuté récemment avec son homologue Sylvain Favreau, qui a fait un retour à Halifax plus tôt cette saison.
«C’est sûr que j’ai hâte de revoir tout le monde, mais une fois que la rondelle tombe sur la patinoire, ce sont les joueurs qui donnent le spectacle. Ce n’est pas Steve Hartley contre les Voltigeurs. Ce sera un match comme les autres», a assuré celui qui a aussi enseigné à l’école La Poudrière dans la dernière année.
«Je suis tellement reconnaissant des sept années que j’ai passées à Drummondville. J’ai vécu tellement de beaux moments. J’ai été tellement bien traité par l’organisation. Peu importe ce qui est arrivé à la fin, c’est chose du passé.»
Depuis son congédiement en novembre 2022, Steve Hartley a d’ailleurs souvent été aperçu au centre Marcel-Dionne. Le coach détenteur du plus long règne dans l’histoire des Voltigeurs est demeuré en contact avec ses anciens protégés.
«Avant que je m’en aille à Rouyn, Luke Woodworth venait souper chez nous chaque semaine. J’ai développé des liens avec Xavier Simoneau, les frères Mercer et plusieurs autres. L’été dernier, Maveric Lamoureux et Justin Côté ont participé à mon école de hockey. Ce sont de bonnes personnes. J’aime ces jeunes-là et je leur souhaitais du succès. D’ailleurs, Yanick Lemay a fait tout un travail à la période des échanges. Il a remodelé l’équipe à son image. Maintenant, tout le monde les place favoris. Nous, on va essayer de jouer les trouble-fêtes.»
Au classement de l’association Ouest, les Huskies accusent huit points de retard sur les Voltigeurs. Steve Hartley et ses ouailles visent-ils la première position à tout prix?
«À Drummondville comme à Halifax, j’ai toujours eu le même message. On veut se donner la meilleure place possible pour les séries. Mais surtout, on veut se préparer pour arriver prêts en séries. Peu importe l’adversaire, on doit se concentrer sur notre équipe, peaufiner notre jeu et aller chercher un autre niveau d’ici là.»
Jusqu’ici cette saison, les Huskies et les Voltigeurs se sont partagé les honneurs des quatre premiers duels entre les deux équipes. Deux de ces parties se sont soldées en fusillade.
«Ce sera un bon duel au sommet. On va être prêts», a promis Steve Hartley en terminant.
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