LOGEMENTS. La pénurie de logements perdure depuis maintenant sept ans à Drummondville. La situation ne cesse de se détériorer, alors que le taux d’inoccupation demeure extrêmement bas et que le coût moyen des loyers explose.
«On est alarmé. Drummondville est l’une des pires situations au Québec. Globalement, le rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) constate qu’il y a une rareté extrême du logement partout à travers la province. Pour la première fois, on vient de descendre en bas du seuil d’équilibre du taux d’inoccupation qui est de 3 %. Dans tous les centres urbains, on est en bas de 1,5 %. À Drummondville, le taux d’inoccupation est de 0,5 %», fait savoir la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (Frapru), Véronique Laflamme.
La situation du logement ne s’est guère améliorée lors des dernières années, observe-t-elle. Depuis 2021, le taux d’inoccupation est sous la barre du 1 %. «Ça veut dire que les locataires qui cherchent un nouveau logement réussissent difficilement à en trouver un.»
Rares sont ceux qui mettent la main sur un appartement abordable, alors que les prix ont bondi sur le marché. D’après le dernier rapport de la SCHL, les loyers moyens ont augmenté de 9 % en l’espace d’un an, passant de 768 $ (2022) à 838 $ (2023). «C’est plus que l’inflation et c’est plus que les revenus de la majorité des locataires. Les locataires de Drummondville s’appauvrissent», indique Véronique Laflamme.
Face au manque d’offre, plusieurs locataires choisissent de renouveler leur bail. Le taux de rotation à Drummondville est le plus bas du Québec, soit 5,4 %. «Pour la province, ça a diminué en flèche. Le taux de rotation au Québec est de 10,4 %. Ça veut dire qu’il y a de moins en moins de locataires qui déménagent. Les gens font tout pour garder leur logement.»
Cette décision n’est pas sans conséquence pour les moins nantis. Selon le dernier recensement de Statistique Canada, en 2021, pas moins de 3705 ménages locataires à Drummondville consacraient plus de 30 % de leur revenu pour se loger, tandis qu’ils étaient 865 ménages à payer plus de 50 %, informe Véronique Laflamme.
La porte-parole du Frapru se dit préoccupée par le sort de ces citoyens. «Un moment donné, les gens n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Il y a une limite à compter sur la banque alimentaire pour pouvoir finir le mois.»
Des pistes de solution
Afin de remédier à la crise du logement, Véronique Laflamme croit fermement que des actions concrètes doivent être entreprises. «On regrette que le gouvernement québécois n’ait pas agi avec force plus tôt. Mais là, ça ne peut plus attendre. Il faut agir sur tous les fronts.»
Le parc de logements locatifs doit être protégé, soutient-elle. Au Centre-du-Québec, il y au moins 185 locations sur la plateforme d’hébergement touristique à court terme, Airbnb. La porte-parole souhaite que le gouvernement interdise complètement de telles locations, question «de ne pas perdre de logements».
Cette dernière milite pour rendre obligatoire l’utilisation des taux du Tribunal administratif du logement. «Ce qu’on remarque, c’est que le loyer augmente très rapidement parce qu’il y a des hausses abusives qui sont exigées par les propriétaires. Dans le contexte actuel, les locataires craignent de les refuser. Il faut renforcer les protections.»
De plus, le Frapru réclame une augmentation des objectifs gouvernementaux du financement du logement social. «Il faut absolument que le gouvernement en fasse davantage pour financer la construction de nouveaux logements sociaux sous différentes formes. La Ville de Drummondville a été jusqu’ici proactive sur le sujet. Elle veut se donner des objectifs de développement du logement social. Les programmes gouvernementaux sont inadaptés pour ces projets. Il faudrait qu’ils lèvent de terre plus rapidement», conclut-elle.
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