SANTÉ. Le milieu garde un souvenir amer de la promesse non tenue de la création d’une région sociosanitaire au Centre-du-Québec. À quelques semaines du dépôt du budget provincial, une cinquantaine d’acteurs se mobilisent, une fois de plus, exigeant cette fois un «engagement ferme» de la part du gouvernement Legault, soit celui d’inscrire le projet du futur hôpital au plan québécois des infrastructures (PQI) 2024.
Le PQI sera déposé en mars. La Coalition pour un hôpital régional à Drummondville profite de cette courte fenêtre pour accélérer les pressions et rappeler au gouvernement sa promesse électorale de 2018.
«Nous sommes fortement mobilisés, car nous restons avec l’amertume d’une promesse brisée», a lancé d’entrée de jeu Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville et présidente de la Coalition, jeudi matin dans les locaux de la Société de développement économique.
«Lorsque j’avais rencontré le premier ministre François Legault, il m’avait expliqué que, pour lui, un investissement dans une infrastructure comme l’hôpital régional faisait beaucoup plus de sens que défaire une structure telle que le CIUSSS – car elle avait été ficelée par un gouvernement avant lui. Donc aujourd’hui, je tiens juste à lui rappeler ce dont on a discuté.»
Les membres de la Coalition refusent de subir une déception supplémentaire, bien que les deux députés représentant la CAQ aient «toute leur confiance».
«On sait que nos députés croient en notre projet. Maintenant, il faut qu’à Québec, ils y croient puis qu’ils s’engagent fermement et ça, ça passe par l’inscription de notre projet au PQI dès 2024», a-t-elle insisté.
La présidente sent que le «momentum» pour ce futur hôpital tant souhaité ne cesse de croître.
«La mobilisation du milieu ici à Drummondville ainsi qu’au Centre-du-Québec s’amplifie. L’engagement des professionnels de la santé va en grandissant et la réunion de toutes les bonnes volontés au sein de la Coalition en est l’exemple le plus concret. En plus, des gens du milieu des affaires tenaient à se joindre à nous aujourd’hui pour lancer un signal d’urgence.»
De fait, des acteurs socio-économiques craignent que le statu quo ait des répercussions négatives sur le dynamisme économique de la région.
Un hôpital «indigne»
Se ralliant à la mobilisation, Lucie Allard, vice-présidente de la Table des MRC du Centre-du-Québec et mairesse de Bécancour, a fait valoir, lors de la conférence de presse, que la nécessité d’un nouvel établissement hospitalier dépasse les limites de Drummondville.
«Je n’apprends rien à personne en disant que notre région connaît une croissance importante, qu’elle porte des projets d’envergure, incluant la filière batterie à Bécancour évidemment, mais qu’elle couvre également une très vaste superficie. Les besoins en service de santé sont grandissants. C’est le cas partout au Québec, pas seulement chez nous, mais c’est particulièrement le cas lorsqu’on tient compte de la croissance démographique à venir au Centre-du-Québec», a-t-elle précisé.
À son tour, Mme Allard a déploré la situation critique de l’hôpital Sainte-Croix.
«L’état du bâtiment est vétuste et indigne d’un bâtiment public dans lequel sont donnés des soins et dans lequel sont reçues des personnes vulnérables. C’est un bâtiment qui ne reflète pas la qualité de notre système de santé et des infrastructures», a-t-elle affirmé.
«C’est à ces 200 médecins, qui ont fait une sortie il y a quelques jours, mais également aux citoyens de la région que nous demandons au gouvernement de répondre, de transmettre un signal clair que leur santé est importante, que leur dignité est respectée et surtout que la vision de croissance du gouvernement est cohérente et s’étend au-delà de l’aspect économique», a soutenu la vice-présidente de la Table des MRC.
Une nouvelle image de marque pour la Coalition
Par ailleurs, la Coalition a profité de la conférence de presse pour dévoiler sa toute nouvelle image de marque. Conçue par le graphiste centricois Yanick Ledoux, l’image illustre une hélice, symbolisant un dispositif de propulsion composé de pales attachées à un axe central. Au centre, on retrouve le symbole «+» généralement associé au milieu hospitalier. Les pales représentent les quatre coins de la région du Centre-du-Québec et les couleurs verte et orange ont été choisies pour être associées respectivement à l’espoir et à la vitalité.
Enfin, mentionnons que le regroupement, constitué de 25 membres, est désormais un organisme à but non lucratif à part entière.
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