BUDGET. À l’occasion du dépôt du budget lundi, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, en a profité pour réitérer sa demande, soit celle de donner davantage d’autonomie fiscale aux villes.
«Les villes et régions dépendent encore à près de 76 % des revenus des taxes foncières pour financer leurs municipalités. Oui, les villes ont fait des gains à l’occasion de la signature du plus récent pacte fiscal, mais c’est tout un modèle que nous devons revoir», a lancé la première citoyenne.
Parmi les solutions qu’elle propose, Stéphanie Lacoste indique que les municipalités pourraient retirer davantage les fruits de l’activité économique qui se fait sur leur territoire, en utilisant leurs infrastructures.
«C’est en fait le gros bon sens que de laisser plus de possibilités de revenus fiscaux pour les villes pour en finir avec la dépendance au développement foncier à outrance», soutient-elle.
Elle souhaite également que pour faire face aux responsabilités grandissantes et toujours plus importantes, il importe de «bien définir les rôles et responsabilités de chacun» (municipalités, gouvernement, organismes, etc.) et que «le financement soit en adéquation avec ces nouvelles responsabilités».
«Nous héritons de toujours de plus de responsabilités, comme la gestion de l’itinérance, la crise du logement ou encore l’adaptation aux changements climatiques, mais nous ne bénéficions pas des ressources qui s’y rattachent alors que pour la plupart, ces enjeux sont de la responsabilité des autres paliers de gouvernement. Il reste donc des progrès à faire, et je vais avoir l’oreille attentive de mes collègues députés pour trouver des voies de passage», donne-t-elle en exemple.
Elle poursuit en s’adressant à la population : «Si je continue à marteler ce message, c’est parce qu’au fond, nous finançons ainsi vos services.»
Appel au gouvernement concernant le transport en commun
D’autre part, la mairesse Lacoste a également tenu à lancer à nouveau un appel au gouvernement du Québec concernant le transport en commun.
«Il n’y a pas que les sociétés de transport des grands centres qu’il faut soutenir. Dans nos villes de taille moyenne, les citoyens souhaitent avoir accès à des solutions de transport collectif adéquates. Il y a là une question environnementale, bien sûr, mais aussi financière, car les voitures, l’essence, les assurances coûtent plus cher. J’en appelle à trouver des solutions gagnantes», insiste-t-elle, en indiquant que dans les prochains mois, des représentations seront faire auprès du gouvernement concernant le projet du nouveau réseau de transport en commun.
Mme Lacoste indique que les besoins en matière de transport en commun dépassent la capacité de payer de la Ville.
«On accueille de plus en plus de gens issus de l’immigration. Nos entrepreneurs nous le disent, ils ont besoin que la ville soit mieux desservie. Est-ce qu’on a un niveau acceptable? La réponse est oui. Est-ce qu’on peut faire en sorte d’être plus efficaces? La réponse est aussi oui, mais à quel prix? Il faut absolument avoir une bonification de l’aide du gouvernement pour arriver à atteindre nos objectifs.»
Initialement prévu pour 2025, le déploiement du nouveau réseau pourrait conséquemment être repoussé.
«Ça va dépendre des réponses qu’on va avoir. Ça se peut qu’on soit obligé de s’acheter du temps, parce que je me verrais bien mal de refiler une facture toujours plus à la hausse», conclut la mairesse.