THÉÂTRE. Une adaptation renouvelée et exclusive d’une comédie culte. Des personnages à la personnalité explosive. Des numéros de chant et de danse endiablés. Un rythme intense qui tient les spectateurs en haleine. Le père Noël est une ordure a fait une entrée fracassante à la Maison des arts, vendredi, à l’occasion de la première médiatique.
L’attente est enfin terminée. La troupe de théâtre Monarque s’est officiellement installée à Drummondville pour la saison estivale. Vendredi soir, le metteur en scène André Robitaille avait quelques mots pour le public, juste avant que le rideau se lève. «Êtes-vous prêts à tout? Ça va brasser un peu. On vous a préparé un gros party», s’est-il exclamé d’une voix forte et enjouée.
C’est sous une pluie d’applaudissements que tous les comédiens sont apparus sur la scène, en dansant au rythme de la musique. De larges sourires illuminaient chacun de leur visage. Des lumières colorées éclairaient la salle de spectacle. Les spectateurs tapaient dans leurs mains avec enthousiasme. Ces quelques minutes de folie ont donné le ton de la soirée.
La pièce de théâtre a débuté en force avec l’apparition de Thérèse de Monsou (Josée Deschênes) et Pierre Mortez (Jean-Michel Anctil), deux bénévoles qui s’impliquent chez SOS Détresse Amitié, le 24 décembre 1984. La soirée qui s’annonce de prime à bord tranquille prend rapidement une tournure différente.
Le duo reçoit la visite de personnages tous plus saugrenus les uns que les autres. Entre le voisin bulgare déterminé à faire goûter ses recettes infectes, le travesti en pleine crise existentielle, le couple miteux dysfonctionnel et les appels répétés d’un obsédé, la magie de Noël éclate en mille morceaux, là où se croisent le désenchantement et la comédie.
Le défi était de taille pour la troupe de théâtre Monarque, alors qu’elle a décidé de s’attaquer à une comédie culte. Rappelons que la pièce de théâtre de la troupe parisienne du Splendid a été jouée pour la première fois en 1979 avant de devenir le long métrage de 1982.
Le metteur en scène André Robitaille a travaillé pendant deux ans sur le texte, question de remanier le classique français à la sauce québécoise. Entre autres, l’histoire se déroule au cœur du quartier Hochelaga à Montréal. Les personnages ont fait quelques clins d’œil à la culture d’ici, en citant par exemple des artistes populaires.
Les spectateurs ont été tenus en haleine tout au long de la représentation. Des numéros de danse, de chanson et de musique ont été intégrés à la pièce de théâtre. Une musicienne était également présente sur la scène, jouant différents instruments en direct.
Les répliques culte ont été conservées, au plus grand bonheur des spectateurs qui ont entendu à plusieurs reprises la populaire expression de Pierre Mortez «C’est cela».
De plus, la bande a également eu la chance de déguster les fameux doubitchous de Preskovitch, ce qui a déclenché l’hilarité générale du public.
Les comédiens ont livré une performance décoiffante, haute en intensité. Mention spéciale à Brigitte Lafleur qui se démarque par sa fougue et son énergie, en incarnant Josette. Femme enceinte, simple d’esprit, elle se promène avec un panier rempli de ses effets personnels. Affublée d’une dentition imposante et improbable, elle parle d’une voix suraiguë. La comédienne s’est investie corps et âme dans son rôle, en bondissant, gesticulant et sautant sans cesse.
Mario Jean (Félix), Pierre-François Legendre (Katia) et Claude Prégent (Preskovitch) complètent cette distribution de grands talents.
La représentation s’est conclue d’une manière spectaculaire. Sans contredit, le public drummondvillois a vécu une expérience unique, ponctuée de multiples fous rires.
Soulignons que Le père Noël est une ordure est présentée tout l’été à la Maison des arts du mois de juillet au mois d’août. Près d’une trentaine de dates figure au calendrier. Moins de 5000 billets sont actuellement en vente.