Juillet chez Axart

Photo de Claude-Hélène Desrosiers
Par Claude-Hélène Desrosiers
Juillet chez Axart
Michel Boutet. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

ARTS VISUELS. Dans l’exposition Au-delà du réel — la quatrième dimension, Michel Boutet nous invite dans son imaginaire aux ramifications extraordinaires. Peintre affectionnant un style qui pourrait être qualifié de réalisme pop, il nous transporte dans un univers surréaliste.

Né dans une famille d’artistes, Michel Boutet a baigné dans la culture toute sa vie. Après des études en beaux-arts en France dans les années 1970, il a travaillé comme graphiste dans le domaine de l’édition et du magazine, puis est devenu enseignant. En parallèle, il a poursuivi une carrière artistique. Il a exposé à Paris, New York, Montréal et Québec.

Durant ses études, on s’éloignait de l’abstractionnisme pur, c’est une époque où est arrivé l’hyperréalisme pictorialiste. «Nous, étudiants, on cherchait à se défaire de ces tendances-là. Le pop art a évolué vers des formes différentes de celles des années 60. J’étais en plein dans cette ambiance-là en tant que jeune étudiant. En France, la nouvelle figuration française récupérait tout ce qui était du domaine de l’art publicitaire, de la bande dessinée…», explique Michel Boutet.

D’autre part, la science-fiction et le surnaturel ont toujours fait partie de ses intérêts. «J’aimais bien, dans les années 1970, insérer une soucoupe volante dans un tableau d’art académique! Je suis un enfant de la télévision. Les superhéros, Marvel… j’ai été exposé très jeune».

L’exposition, présentée chez Axart jusqu’au 30 juillet, est un peu le fruit de tout ce bagage. Truffés de clins d’œil, de références, les toiles de Michel Boutet se révèlent d’un humour fin. On y recourt à la citation, c’est-à-dire des références à d’autres œuvres pour étayer son discours visuel. Il y a donc plusieurs niveaux de lecture qui décuplent le délice du visiteur. L’artiste aussi a pris un malin plaisir à inscrire ces référents de la culture populaire, par exemple en faisant appel à un film, une bande dessinée, une chanson.

«Je veux amener le visiteur à se questionner sur la pertinence de l’image. Je ne veux pas lui faire voir une image qui n’est qu’une simple représentation de la réalité», explique le peintre.

La mer

Evelyn Losier. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

Simultanément, chez Axart, Evelyn Losier offre son exposition La mer. D’origine acadienne, l’artiste a grandi avec les vagues, ses plus grandes confidentes. «La mer a toujours été omniprésente dans ma démarche artistique», dit-elle.

Le tout se révèle un bel avant-goût des vacances et surprend par la diversité de ses styles. «Je me laisse aller à l’énergie du moment. Je suis vraiment passionnée, surtout avec un sujet qui me tient autant à cœur». Ici, c’est la mer d’un peu partout qu’on retrouve, d’ici ou d’ailleurs. Outre la variété des tableaux, ce qui frappe ici c’est l’utilisation des textures avec l’intégration de papier, de sable, de corde à ses tableaux. «J’aime les matériaux, tout ce qui bouge, libère une énergie», explique Mme Losier. «Dans le tableau À marée basse, on a l’impression de rentrer dans l’eau. Finalement, c’est le papier, avec sa texture, qui nous donne cet effet-là, qui ajoute du mouvement, de l’énergie».

Evelyn Losier aime utiliser des médiums mixtes. Elle utilise de la résine, des médiums à coulées, des crayons… Cette femme très active considère être devenue peintre grâce à l’héritage de sa mère, qui était une bricoleuse très créative. Avec cette exposition, elle souhaite que les gens viennent s’offrir un moment d’apaisement, tout comme «lorsqu’on revient de voyage, on ramène une certaine beauté dans notre cœur».

On peut visiter La mer jusqu’au 30 juillet.

Hommage à Riopelle

De juillet à octobre, les visiteurs du centre-ville de Drummondville qui passeront devant le Centre de diffusion Axart pourront admirer six toiles de 5 par 6 pieds dans le cadre d’une exposition aérienne en hommage à nulle autre que Jean-Paul Riopelle.

Les artistes qui participent à la septième édition du projet d’exposition aérienne en rendant hommage au peintre et sculpteur sont Geneviève Allaire (Gail), Sylvain Croteau, Nathalie Dupont, Evelyn Losier, Françoise Rainville (Kaboiz) et Élise Thibault.

Dans le cadre de cette exposition, les artistes devaient s’inspirer d’une des cinq grandes époques de la vie de Riopelle, de ses premières expositions parisiennes à ses dernières années marquées par l’utilisation de divers objets de la vie courante ou inusités pour composer ses œuvres.

Suzette Joyal. (Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

Peindre de grands formats pour l’extérieur vient avec ses défis. «Le défi de peindre à l’extérieur, comme Riopelle le faisait, c’est aussi avec les moustiques, la nature, la feuille qui tombe… C’est la nature qui s’est jointe à moi. Moi j’ai choisi la période des années 1980 jusqu’à la fin de ses jours, donc c’est l’Hommage à Rosa Luxembourg, mais surtout ses oiseaux, à ma manière», partage Evelyn Losier.

Suzette Joyal, présidente de Axart, affectionne particulièrement cette forme d’exposition. «Quand je suis arrivée chez Axart, je suis tombée en amour avec l’idée des expositions extérieures. Je trouve que c’est une belle représentation des artistes à l’extérieur». Elle estime que cela peut être une belle invitation pour les gens qui hésitent à entrer à la galerie.

 

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