HOCKEY. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les turbulences ont été nombreuses chez les Voltigeurs au cours des derniers mois. Fraîchement nommé à la barre de la formation drummondvilloise, Sylvain Favreau veut incarner un vent de stabilité… sans toutefois faire de compromis sur ses propres valeurs.
Une semaine à peine après avoir délaissé ses fonctions chez les Mooseheads, Sylvain Favreau s’est présenté au centre Marcel-Dionne avec le sourire de celui qui semble prêt à attaquer un nouveau défi, mardi. L’homme de hockey de 45 ans originaire d’Orléans a causé une certaine surprise en quittant Halifax, où son ancien club aspirera de nouveau aux grands honneurs la saison prochaine.
«Il y a six ans, j’ai gagé sur moi-même. J’ai quitté Ottawa, où j’étais entraîneur-chef et dg au niveau junior A. À Halifax, j’ai eu ma chance comme entraîneur-chef. Puis comme vous le savez, Bobby Smith a vendu l’équipe; il y a eu de nouveaux propriétaires. À la fin de la saison, j’ai donc eu quelques réflexions. Mon but, c’était de me rapprocher de la maison. Quatorze heures de route, c’est assez long», a d’abord expliqué le nouveau pilote des Voltigeurs.
Également courtisé par les Olympiques, où il se serait retrouvé à deux pas de sa ville natale, Sylvain Favreau a finalement préféré établir ses pénates à Drummondville plutôt qu’à Gatineau. Un simple coup de fil du directeur général Yanick Lemay aura été nécessaire pour le convaincre.
«J’étais au repêchage de la Ligue nationale (à Nashville). La conversation que j’ai eue avec Yanick m’a vraiment allumé. C’est quelqu’un avec qui je voulais travailler. Pour moi, c’est aussi une opportunité de travailler avec un groupe d’entraîneurs et des joueurs de qualité, dans un cycle qui est probable à la victoire. Tout ça mélangé ensemble, ça m’a vraiment attiré», a raconté l’ex-attaquant, qui exerce le métier de coach depuis qu’il a accroché ses patins il y a une quinzaine d’années.
Alors qu’il était recruteur chez les Jets de Winnipeg, Yanick Lemay avait l’habitude de contacter Sylvain Favreau afin de s’informer sur certains espoirs en vue du repêchage de la LNH. Souvent, les conversations entre les deux passionnés allaient bien au-delà de l’évaluation des joueurs des Mooseheads.
«Yanick et moi, on a toujours vu le hockey du même œil, a expliqué Sylvain Favreau. Alors quand il m’a téléphoné, ça s’est passé assez vite. C’était une décision assez facile», a confié celui qui a apposé sa signature au bas d’un contrat de trois saisons.
Niveau de compétition
À l’image des Mooseheads, les Voltigeurs entament une phase cruciale de leur cycle, le noyau du club arrivant désormais à maturité. Sylvain Favreau s’est enthousiasmé en évoquant cette opportunité.
«Sur papier, c’est une bonne équipe, très similaire à celles que j’ai eues à Halifax. Il y a un très bon mix entre de bons vétérans et de jeunes joueurs. C’est quelque chose auquel j’étais habitué à Halifax», a-t-il lancé, en se fixant comme objectif de connaître du succès «le plus rapidement possible» à la barre du club drummondvillois.
Se décrivant d’abord comme un bon communicateur et un entraîneur proche de ses joueurs, Sylvain Favreau insiste sur l’importance de bien comprendre la nouvelle génération de hockeyeurs. Le nouveau pilote des Rouges est néanmoins intransigeant sur un point : celui des habitudes de travail.
«La première habitude qui est non négociable pour moi, c’est le niveau de compétition. S’il n’y a pas un niveau de compétition très élevé, c’est assez difficile de gagner des matchs. Vous allez voir une équipe qui va compétitionner», a-t-il promis, en faisant remarquer que l’âge d’un athlète n’est pas un facteur lorsque vient le temps d’enfiler ses bottes de travail.
Nouveauté… et stabilité
Devenant le troisième entraîneur-chef à diriger les joueurs des Voltigeurs en l’espace d’à peine quelques mois, Sylvain Favreau souhaite incarner un certain équilibre entre la nouveauté et la stabilité derrière le banc. Son prédécesseur Éric Bélanger n’aura fait que passer après avoir remplacé Steve Hartley en novembre dernier.
«C’est juste d’injecter de la confiance dans ces jeunes-là, a-t-il expliqué. Ils ont vécu du changement l’année passée. Ils en vivent un autre maintenant. L’important, ça va être de jouer sur la stabilité, question d’avoir une équipe en confiance. Ce sera d’y aller une étape à la fois.»
Parlant de stabilité, Sylvain Favreau ne prévoit pas s’entourer de nouveaux adjoints derrière le banc. En poste depuis à peine une saison, Mathieu Gravel et Julien Desrosiers continueront donc d’exercer les mêmes fonctions.
«Le changement, ce n’est pas facile pour les joueurs, ni pour les entraîneurs. Mathieu et Julien ont fait un travail incroyable l’année passée. J’ai très hâte de commencer à travailler avec eux. De mon côté, ce sera juste de prendre la balle au bond, d’inculquer mes valeurs et ma manière de faire les choses», a indiqué le Franco-Ontarien, qui sera aussi épaulé par Denis Gauthier et Olivier Michaud.
Qualifiant l’acquisition d’Ethan Gauthier comme «un ajout incroyable» pour l’équipe, Sylvain Favreau prévoit entrer en contact avec ses nouveaux protégés au cours des prochaines semaines.
«Je vais leur expliquer comment je vois ça. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Je vais avoir besoin d’aide de tout le monde. On va tous travailler dans la même direction», a conclu le 24e entraîneur-chef dans l’histoire des Voltigeurs.
L’ère Sylvain Favreau s’amorcera dès le 15 août, alors que les recrues feront leur entrée au camp d’entraînement des Voltigeurs. D’ici là, celui qui a gravi les échelons au sein du programme national des moins de 17 ans ces dernières années sera promu au poste d’entraîneur-adjoint de l’équipe canadienne des moins de 18 ans en vue du tournoi de la coupe Hlinka-Gretzky. Cette compétition se déroulera à la fin du mois de juillet et au début du mois d’août, en Slovaquie et en Tchéquie.
Un 24e entraîneur-chef dans l’histoire des Voltigeurs
– Jocelyn Guévremont, André Ruel, Ron Ward, Michel Parizeau, Jean Bégin, Gervais Rioux, Jean Hamel, Claude Therrien, Blair Mackasey, Martin Daoust, Gaston Drapeau, Christian LaRue, Daniel Bissonnette, Joe Canale, Francis Breault, Dominic Ricard, Guy Boucher, Mario Duhamel, Martin Raymond, Jean-François Grégoire, Dominique Ducharme, Steve Hartley, Éric Bélanger et Sylvain Favreau.