COURSE. Le talent, la passion et la détermination n’ont pas d’âge. Du haut de ses 14 ans, Ludovik Guillemette s’affirme parmi la relève québécoise du stock-car sur terre battue.
Ayant fait ses premiers tours de piste dès l’âge de 12 ans, Ludovik Guillemette s’est vite imposé dans la catégorie Slingshot junior avant de faire le saut chez les seniors. Déjà très compétitif au volant de son mini-bolide, le jeune Drummondvillois amorce une transition vers la série Speed STR cette saison.
Ayant l’âge minimum pour conduire ce type de voiture, Ludovik Guillemette se frottera à des pilotes aguerris sur l’ovale principal de l’Autodrome Drummond. L’adolescent qui n’a pas froid aux yeux sera également en action à Granby ainsi qu’à Saint-Marcel-sur-Richelieu.
«Cette saison, je veux juste essayer d’être constant, explique Ludovik Guillemette. Dans la classe STR, je veux faire de bons tours, éviter les accrochages et m’améliorer d’une course à l’autre. Je sais que je vais affronter des pilotes qui ont de l’expérience, mais je ne veux pas toujours finir en arrière! Je veux compétitionner avec eux.»
«La marche est très haute entre les Slingshots et les STR, renchérit son père, Hugo Guillemette. La voiture STR est très capricieuse, très technique et aussi très performante. Même les meilleures pilotes trouvent que c’est un bolide difficile à conduire.»
Pour le clan Guillemette, la saison 2023 sera donc axée sur l’apprentissage. «L’an prochain, on va courser de façon régulière dans cette catégorie. D’ici là, Ludovik va se faire les dents et se bâtir une confiance. Un top dix, c’est un objectif réalisable cette saison. On serait vraiment fiers!»
Dans la catégorie Slingshot, Ludovik Guillemette vise la première position chez les seniors, où il a déjà atteint le podium à quelques reprises en 2022.
«J’ai failli avoir ma première victoire l’an dernier, mais j’ai été accroché par un adversaire à quelques tours de la fin. Cette année, je veux être constant, finir mes courses et monter sur le podium le plus souvent possible», indique celui qui célébrera bientôt son 15e anniversaire de naissance.
De précieux mentors
Démontrant une maturité étonnante pour son âge, Ludovik Guillemette a plus d’une fois fait preuve de sang-froid dans des situations corsées.
«Les meilleurs pilotes sont souvent très calmes au volant de leur bolide, fait remarquer Hugo Guillemette. Ils sont en contrôle de leurs émotions. Quand Ludovik embarque dans son auto, il est focus. De plus, il course de façon intelligente. Il veut gagner, mais pas à tout prix.»
D’une course à l’autre, le jeune pilote sait également s’adapter aux conditions de la piste. «Quand elle est sèche, c’est plus glissant. Tu perds de la vitesse. Quand elle est humide, tu restes collé et ça va plus vite. Tu peux rouler en haut ou en bas de la piste. Tu peux avoir différents styles de course.»
Dans un clin d’œil à son pilote favori, l’Ontarien Mat Williamson, Ludovik Guillemette arbore le numéro 6 ainsi que les couleurs rouge et noir sur ses bolides. Parmi ses mentors, le jeune homme identifie les pilotes drummondvillois Yan Bussière, Sébastien Gougeon et Raphaël Gougeon. Dans le cadre d’un parrainage, ce dernier lui prodigue d’ailleurs ses conseils.
«On apprécie beaucoup la famille Gougeon. Sébastien et Raphaël ont une belle personnalité. Ce sont des pilotes combatifs et de vrais gentlemans», indique Hugo Guillemette, en soulignant également l’appui essentiel des commanditaires de l’équipe.
Le plaisir avant tout
La pomme ne tombant jamais loin de l’arbre, c’est par l’entremise de son père que Ludovik a attrapé la piqûre des courses dès son plus jeune âge. Ancien pilote de motocross, Hugo Guillemette n’a pu poursuivre cette passion en raison d’un accident qui lui a coûté l’usage d’un bras.
«Les courses, c’est du temps extraordinaire qu’on passe ensemble. C’est un sport qui lui inculque de la discipline, mais le but premier, ça reste vraiment d’avoir du plaisir. Quand il sort de sa voiture, on peut facilement voir la joie dans ses yeux et le sourire sur son visage. Tant qu’il va s’amuser, on va continuer!»
Malgré les succès de Ludovik, le clan Guillemette ne vise pas nécessairement de monter les échelons à tout prix.
«On n’en fera pas un Jacques Villeneuve, rigole le paternel. Dans les grosses classes, ça prend du budget, mais surtout beaucoup de temps. Les pilotes travaillent tous les soirs dans le garage. Ils ont toute une équipe qui les aide pour faire la maintenance et les ajustements sur leur voiture. Nous, on ne veut pas passer tout notre temps libre dans le garage. Nos autos sont bien entretenues, mais on se garde aussi du temps pour aller faire du camping en famille.»