Quand art et matériaux de construction se rencontrent

Photo de Claude-Hélène Desrosiers
Par Claude-Hélène Desrosiers
Quand art et matériaux de construction se rencontrent
(Photo : Claude-Hélène Desrosiers)

ARTS VISUELS. Architecture, recyclage, écologie, archéologie. Les installations de Ann Karine Bourdeau Leduc sont imprégnées de tout cela à la fois. L’artiste a une démarche bien à elle. Dans son exposition Partout les empreintes nous précèdent, présentée au centre d’art actuel DRAC, elle s’amuse à jouer entre le réel et l’imaginaire.

Cette exposition autour de notre rapport à l’objet présente à la fois des fragments d’objets trouvés, des assemblages, des images imprimées et des empreintes confectionnées par l’artiste. La titulaire d’une maîtrise en arts visuels s’intéresse au rapport reproductif des objets, des matières, des textures et des matériaux dans cette exposition que l’on peut visiter gratuitement, du 25 février au 9 avril.

 

Ann Karine Bourdeau Leduc joue entre le réel et l’imaginaire.

Vrai, pas vrai ?

Elle fait beaucoup d’imitation, d’ersatz. Ce qu’on voit… n’est pas forcément ce qu’on voit. On pense voir une palette de bois ; finalement, c’est du gypse, avec une photo de bois imprimée sur le dessus, qui nous confond totalement. Ces images imprimées dans les installations portent un commentaire ironique sur le caractère factice de certains matériaux, en copiant ce qui tente d’imiter le vrai. Les reproductions confrontent aussi l’utilité supposée des objets.

 

Donner une seconde vie

Très centrale dans la démarche de Ann Karine Bourdeau Leduc : la question de recyclage. « Je crois au potentiel des objets, qu’il y a plusieurs façons de les présenter, de les disposer », explique-t-elle. Venant d’une famille de charpentiers-menuisiers, elle réutilise beaucoup de matériaux de construction dans ses installations. Ces matériaux très bruts sont présentés avec douceur et harmonie.

Elle recycle aussi des matériaux qu’elle trouve dans la rue. « Ce sont des déchets que les gens laissent dans la rue, que je choisis de prendre avec moi, de les amener à mon atelier. Je peux les peindre ou les laisser tels quels », ajoute-t-elle. L’effet est bluffant : on ne sait plus ce qui a été trouvé, ce qui a été confectionné.

 

Le rapport à l’espace

L’artiste s’inspire de stratégies propres à l’archéologie telles que le marquage, le ruban à masquer et la grille pour délimiter certaines zones.

Le rapport à l’espace est également intéressant dans cette exposition. L’artiste aime l’architecture, le design, et cela se remarque. Elle s’inspire de stratégies propres à l’archéologie telles que le marquage, le ruban à masquer et la grille pour délimiter certaines zones. Elle présente de petits objets à la manière d’artéfacts.

Tout a sa place, a été pensé, est équilibré. L’ensemble est harmonieux.

« J’ai beaucoup de plaisir à disposer mes objets, un peu comme un enfant qui joue avec des blocs. Il y a un rapport au plaisir, au jeu », mentionne-t-elle.

 

L’acte de création

Ann Karine Bourdeau Leduc est inspirée par son héritage familial. « Il y a ce désir de m’insérer dans ce milieu de la construction… Puis, il y a les objets que je trouve, la satisfaction de leur trouver une deuxième vie » s’exprime-t-elle. « Je dessinais des maisons quand j’étais toute petite, constamment. Je construisais des maisons de carton avec ma sœur. Donc il y a toujours eu ce rapport-là à l’architecture, au bâtiment, au domestique. C’est ancré en moi. »

Elle mentionne vouloir mettre en lumière tout le potentiel des matériaux qu’on ignore. « Le matériau pour lequel j’ai beaucoup d’affection, c’est le gypse. Quand j’étais petite, je dessinais avec des bouts de gypse cassés dans la rue, des plans d’architecture… ».

Sa famille lui met de côté des matériaux. Ann Karine Bourdeau Leduc, quant à elle, veut impliquer toute sa famille dans son travail. « Il y a une partie d’eux, partout dans cette exposition », conclut-elle.

 

 

Ateliers pour les petits et les grands

DRAC propose une journée d’activités toute spéciale pour la Semaine de relâche, le mardi 28 février. Les participants sont invités à découvrir l’exposition Partout les empreintes nous précèdent de l’artiste Ann Karine Bourdeau Leduc, tout en prenant part à quatre ateliers de création inspirés de ses œuvres.

Dans le cadre de cet événement, l’artiste convie également les participants à une rencontre-discussion afin de présenter son parcours et sa démarche artistique. Elle animera deux des quatre ateliers au courant de la journée, en alternance avec les médiatrices de DRAC. Plusieurs techniques et médiums atypiques seront mis en lumière tels que le pulp painting (peinture en pâte à papier), le Suminagashi, le collage en techniques mixtes et de la sculpture mimétique.

La journée d’ateliers s’adresse à une clientèle d’âge scolaire (primaire et secondaire). Le tarif est de 45 $ (taxes incluses) par participant, lunch non inclus.

La réservation est obligatoire et les places sont limitées.

Ateliers du samedi

DRAC présente deux ateliers du samedi inspirés par les pratiques des artistes exposés. Ces ateliers s’adressent aux publics de tous âges.

Les ateliers sont répétés deux fois par jour, soit de 10 h à 11 h 30 pour les familles et 13 h 3 0 à 15 h 15 pour les adultes.

11 mars 2023 : Atelier de conception d’un assemblage tridimensionnel en utilisant une variété de matériaux à la manière des œuvres installatives d’Ann Karine Bourdeau Leduc.

1er avril 2023 : Atelier de gravure sur plâtre de style bas-relief inspiré de l’exposition Partout les empreintes nous précèdent.

Pour plus d’informations : DRAC.CA ou contactez la billetterie de la Maison des arts Desjardins Drummondville en appelant au 819 477-5412.

 

 

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