SANTÉ. Des infirmières menacent de démissionner en bloc le 27 février si le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec ne revient pas sur sa décision d’imposer un week-end sur trois de travail.
Les infirmières réclament le respect de leurs droits, faute de quoi elles iront travailler ailleurs, informent-elles.
«Beaucoup m’écrivent pour me dire qu’elles sont rendues là, à quitter. Et j’en ai rencontré plusieurs qui sont près de leur retraite et qui souhaitent partir. Ça ne leur fait pas peur de s’en aller, car elles savent qu’elles pourront facilement se replacer ailleurs», fait savoir Patricia Mailhot, présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec – FIQ.
Déplacer des infirmières vers des secteurs dont elles ne détiennent aucune connaissance est plus problématique que la mesure elle-même de travailler un week-end sur trois.
«La PDG dit que ça respecte la convention collective, mais c’est faux. Et ce n’est pas vrai que les formations et le soutien offerts seront suffisants pour bien préparer les employés. Ça prend des mois avant d’être habile avec les tâches à l’urgence, par exemple», affirme-t-elle.
Les infirmières réclament de se faire entendre d’ici le 26 février, date d’entrée en vigueur de la mesure à Drummondville.
«Nos membres déplorent depuis le début qu’ils n’ont pas été consultés alors qu’ils ont plein de solutions à apporter. On demande donc un arrêt de la mesure annoncée et que le CIUSSS consulte les équipes pour prendre en considération leurs solutions et en faire un gros travail de gestions. En mettant en place plusieurs de leurs propositions, on va arriver à la solution», fait-elle valoir.
Cette menace de démission fait partie d’un plan d’action adopté à 95 % lors d’une assemblée extraordinaire tenue le 14 février. Depuis, le syndicat divulgue une action par jour sur les réseaux sociaux. Une d’entre elles consiste à cesser l’entrée de statistiques aux fins de gestion pour le CIUSSS.
«Le plan a été bonifié à la demande des membres et contient des mesures lourdes, comme la constitution d’un fonds de défense syndicale local du montant d’un million de dollars pour la protection des membres qui se verraient imposer un déplacement illégal et qui subiraient des sanctions suite à leur refus (…) Mme (Natalie) Petitclerc (la PDG du CIUSSS MCQ) a le pouvoir de renverser la vapeur et exiger que ses gestionnaires trouvent des solutions pérennes qui amélioreront vraiment les conditions de travail des professionnelles en soins. Pour l’instant, c’est plutôt l’inverse qui se produit», déplore la présidente par intérim.
Depuis la semaine dernière, la mobilisation des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec s’amplifie afin de démontrer au CIUSSS MCQ que ses mauvaises décisions pourraient avoir des conséquences importantes.
«Je n’ai jamais senti une telle mobilisation. Les infirmières sont tellement rendues au bout qu’elles n’ont plus peur de dire ce qu’elles pensent et de prendre action», soutient Mme Mailhot.
«Elles comprennent très bien que si elles tolèrent cette modification à leurs conditions de travail, ce ne sera que le début de la fin et l’employeur se permettra de contrevenir allègrement à toutes les dispositions de la convention collective», ajoute-t-elle.
Jeudi, Mme Mailhot, en compagnie de la vice-présidente de la section Drummondville, Maryse Martel, a pris le temps de rencontrer tous les membres au CLSC Drummond.
«C’est important pour nous d’être aujourd’hui à Drummondville, car c’est ici que les premières mesures annoncées vont se déployer. On est en appui aux équipes pour répondre à leurs besoins», indique-t-elle.