HOCKEY. Les temps sont durs pour les Voltigeurs en général… et pour leurs gardiens en particulier. Le spécialiste Olivier Michaud est néanmoins persuadé que ses protégés sortiront grandis de ces moments d’adversité.
Depuis le départ du vétéran Kevyn Brassard, au début du mois de janvier, Riley Mercer et Jacob Goobie traversent des moments hautement éprouvants. À trois reprises au cours des six dernières parties, Éric Bélanger a d’ailleurs procédé à un changement de gardien. «À un moment donné, il va falloir que l’un d’entre eux se lève», a laissé tomber l’entraîneur-chef des Voltigeurs après le récent revers de 7-1 face aux Huskies de Rouyn-Noranda.
Aux yeux d’Olivier Michaud, la situation actuelle est certes difficile, mais représente également un défi intéressant pour Riley Mercer et Jacob Goobie.
«En ce moment, ils vivent tous les deux de l’adversité. Ce ne sont pas des moments faciles à vivre pour un gardien, mais il y a deux façons de voir ça. Sois que tu apprends et tu grandis là-dedans, sois que tu subis simplement les événements. Tant qu’à être pogné là-dedans, on est aussi bien d’apprendre quelque chose», a expliqué l’entraîneur des gardiens des Voltigeurs.
«Ce que j’aime de Riley et Jacob, c’est qu’ils gardent une attitude positive à travers cette période, a enchaîné l’homme de hockey de 39 ans originaire de Beloeil. Ils travaillent fort pour s’en sortir et ils s’appliquent sur les petits ajustements qu’on veut apporter.»
Au-delà de leur technique, c’est surtout sur leur confiance que les deux hommes masqués des Voltigeurs doivent travailler à l’heure actuelle.
«Quand ça va moins bien, c’est souvent le mental qui est affecté. On a l’impression que les choses sont plus compliquées. Dans le feu de l’action, les choses deviennent moins prévisibles ou moins claires. Quand tu joues bien, ton jeu est plus simple. Les choses coulent naturellement et se font toutes seules. C’est plus facile de travailler fort dans ces moments-là. Quand ça va moins bien, il faut chercher à revenir à cet état d’esprit. Il faut se concentrer sur l’essentiel», a fait valoir Olivier Michaud.
Éviter de s’éparpiller
Après avoir remporté ses deux premiers départs à son retour au jeu, Riley Mercer a perdu cinq de ses six dernières décisions. Le cerbère de 18 ans affiche une moyenne de buts alloués de 5,03 et un taux d’efficacité de 0,864 % durant cette période. Traversant une saison pénible, Jacob Goobie n’a pas savouré la victoire depuis près de deux mois. En janvier, le vétéran de 19 ans montre également des chiffres inquiétants (4,77 et 0,819 %).
«Les deux doivent essayer de revenir à leur game, à leur plan de match. Chaque fois qu’un jeu arrive devant eux, ils savent quoi faire, car ils l’ont déjà fait avant. Ils doivent simplement se faire confiance», a souligné Olivier Michaud, qui a notamment dirigé Domenic Graham, Louis-Philip Guindon, Olivier Rodrigue, Anthony Moronne et Francesco Lapenna depuis son arrivée chez les Voltigeurs en 2010.
«Quand les choses se mettent à moins bien aller, tu laisses parfois l’insécurité changer certaines lectures ou certains choix de jeu, mais tu dois rester dans ton plan et dans tes forces, peu importe ce qui arrive. C’est leur défi présentement. On l’a peut-être un peu perdu récemment. Parfois, ça part d’une bonne intention, mais ça part dans la mauvaise direction.»
Selon l’ex-gardien professionnel, ses protégés doivent éviter de regarder trop loin. La première étape consiste à retrouver une certaine constance à l’intérieur d’un match.
«Que tu te sentes bien ou non, que tu aies donné zéro ou trois buts, le prochain tir, c’est toujours le plus important. Tu dois l’arrêter en faisant confiance à ton plan de match. Tu dois rester alerte et constant dans tes actions. Au lieu de t’éparpiller, tu dois avoir confiance que cette façon de faire va te donner de bons résultats huit ou neuf fois sur dix», a expliqué celui qui a aidé le Canada à gagner la médaille d’or au championnat mondial junior disputé à l’été 2022.
Une fois que cette mauvaise séquence sera chose du passé, Mercer et Goobie devront garder cette précieuse leçon en mémoire. «De cette façon, dans le futur, les mauvaises passes vont durer moins longtemps. Au lieu de durer quelques matchs, ça va durer un seul match ou une seule période», a indiqué Michaud, qui identifie la lecture de jeu de Mercer ainsi que la rapidité des déplacements de Goobie comme leur principale qualité.
«Avant tout, ce sont deux bonnes personnes et deux passionnés de hockey. Ils sont curieux. Ils veulent apprendre et ils cherchent toujours à s’améliorer.»
Complètement rétabli de son opération au genou subie en octobre dernier, Riley Mercer possède les outils nécessaires pour passer chez les professionnels un jour. Le jeune frère de Dawson Mercer a d’ailleurs fait bonne impression au dernier camp d’entraînement des Canadiens de Montréal.
«Il a démontré de super beaux signes dans les deux dernières années. Maintenant, la prochaine étape, c’est d’aller chercher de la constance. Il doit continuer à travailler et sortir les outils de son coffre au bon moment», a résumé celui qui est devenu en 2001 le plus jeune gardien de l’histoire du Tricolore.
Cédric Cyr-Dauphinais
Au sein de leur organisation, les Voltigeurs misent également sur le gardien de 17 ans Cédric Cyr-Dauphinais, des Gaulois de Saint-Hyacinthe. Olivier Michaud dirige d’ailleurs les portiers des deux équipes.
Auteur de 11 victoires en 17 décisions cette saison, Cyr-Dauphinais a aidé les Gaulois à remporter le Challenge CCM le mois dernier. La formation maskoutaine participera au prochain championnat canadien de hockey M18 AAA en tant que club hôte du tournoi.
«Cédric profite vraiment de l’occasion qui se présente devant lui. La dernière saison a été un peu plus difficile pour lui. Cette année, il se fait plus confiance. Il se connaît mieux, tant mentalement que comme gardien, et il est capable de bien gérer ses affaires. Il a pris beaucoup de maturité et il progresse dans la bonne direction», a exprimé Olivier Michaud.
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