NATIONAL. La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente son taux directeur à 4½ %. Il s’agit de la huitième hausse consécutive.
Dans un communiqué de presse, la Banque du Canada indique que l’inflation reste élevée et généralisée à l’échelle du globe.
Au Canada, l’économie a récemment affiché une progression supérieure aux attentes et la demande reste excédentaire. Les marchés du travail sont encore tendus : le taux de chômage est proche des creux historiques et les entreprises disent continuer à avoir de la difficulté à trouver du personnel. Cependant, de plus en plus de signes indiquent que la politique monétaire restrictive ralentit l’activité, surtout les dépenses des ménages. La croissance de la consommation s’est modérée depuis la première moitié de 2022 et l’activité sur le marché du logement a baissé considérablement. À mesure que les effets des hausses de taux d’intérêt continueront de se propager dans l’économie, les dépenses en services aux consommateurs et les investissements des entreprises devraient ralentir. En même temps, la plus faible demande étrangère pèsera probablement sur les exportations. Ce ralentissement global de l’activité permettra à l’offre de rattraper la demande.
La Banque estime que l’économie canadienne a progressé de 3,6 % en 2022, ce qui est légèrement supérieur à la projection d’octobre. La croissance devrait stagner jusqu’autour du milieu de 2023 et se redresser plus tard dans l’année. La Banque s’attend à une croissance du produit intérieur brut d’environ 1 % en 2023 et 2 % en 2024, ce qui correspond essentiellement à la projection d’octobre.
L’inflation est passée de 8,1 % en juin à 6,3 % en décembre, ce qui reflète la baisse des prix de l’essence et la récente modération des prix des biens durables. Malgré ces progrès, les ménages canadiens continuent de subir les contrecoups de la forte inflation à travers leurs dépenses essentielles, avec les aliments et le logement qui affichent des augmentations durables. Les attentes d’inflation à court terme restent élevées. Les mesures sur un an de l’inflation fondamentale se situent encore autour de 5 %, mais celles sur trois mois ont diminué, ce qui donne à penser que l’inflation fondamentale a culminé.
La Banque du Canada évalue que l’inflation devrait diminuer considérablement cette année. Elle s’attend à ce que les prix plus bas de l’énergie, l’amélioration des conditions de l’approvisionnement dans le monde et les effets des taux d’intérêt plus élevés sur la demande entraînent une baisse de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation, qui devrait s’établir autour de 3 % au milieu de l’année et retourner à la cible de 2 % en 2024. (LT)