Hydro-Québec lance un appel à tous

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Par Emmanuelle LeBlond
Hydro-Québec lance un appel à tous
La maison a été construite sur le site de la centrale hydroélectrique Hemming en 1926. (Photo : Cynthia Martel)

PATRIMOINE. Hydro-Québec lance un appel à tous. La société d’État recherche un organisme local pour reprendre une maison quasi-centenaire située à un jet de pierre de la centrale hydroélectrique Hemming.

La maison a été construite par la Southern Canada Power, en 1926, afin de loger les opérateurs de la centrale. En 1963, à la suite de la nationalisation de l’électricité, Hydro-Québec a fait l’acquisition des installations. Le bâtiment patrimonial a été conservé. Jusqu’à tout récemment, des retraités de la société d’État s’y réunissaient dans le cadre d’activités sociales.

Le porte-parole d’Hydro-Québec, Francis Labbé, rappelle que la centrale est mise en opération à distance. Ainsi, la maison n’a plus d’utilité. «Ce ne sont pas toutes les activités qui peuvent cohabiter avec une centrale hydroélectrique située près des équipements», fait-il savoir, en précisant que les normes liées à la santé et à la sécurité ont évolué au fil du temps.

De ce fait, l’immeuble est vacant. «On est conscient que la maison fait partie du patrimoine. Nous avons des politiques internes pour protéger de tels bâtiments. On veut trouver une façon pour qu’elle serve à quelqu’un»

Hydro-Québec a discuté avec la Ville de Drummondville, à savoir si elle voulait prendre en charge la demeure. Cette dernière n’a pas manifesté d’intérêt. C’est pour cette raison que la société d’État se tourne vers la population. «En ce moment, on veut élargir nos horizons pour trouver un organisme local ou régional qui pourrait être intéressé à prendre en charge la maison, soutient Francis Labbé. On est prêt à la déplacer. L’objectif est de la préserver.»

La société d’État se dit ouverte à toutes solutions. Les prochaines semaines seront consacrées à identifier des partenaires potentiels afin de sonder leur intérêt. La «déconstruction» du bâtiment représente une solution de dernier recours, affirme Francis Labbé. «Si on en arrive là, on va prendre les mesures administratives pour être sûr d’être conforme avec les réglementations en vigueur.»

Rappelons que toute demande de démolition pour un bâtiment construit avant 1940 doit être déposée au ministère de la Culture et des Communications du Québec afin d’obtenir un avis de sa part avant que la Ville puisse délivrer un permis de démolition.

Questionné à savoir si Hydro-Québec souhaite construire un nouveau bâtiment sur le site, Francis Labbé indique qu’il n’est pas au courant d’un tel projet.

Richesse du patrimoine bâti

Geneviève Béliveau, directrice de la Société d’histoire de Drummond, insiste sur l’importance de préserver de tels bâtiments, témoins de l’histoire populaire de la région. «La maison a été érigée pendant la construction de la centrale Hemming. Elle servait à abriter les travailleurs. Les travaux ont duré quelque temps. À l’époque, ce n’est pas tout le monde qui avait une voiture. La demeure facilitait l’accessibilité au chantier.»

«C’est grâce au patrimoine bâti qu’on peut avoir des exemples concrets du passé. Si on veut laisser des traces aux prochaines générations, c’est hyper important de conserver ces maisons. L’histoire s’écrit au présent.»

Cette dernière ajoute que la «Southern Canada Power est l’entreprise qui a lancé Drummondville». La centrale Hemming a augmenté le potentiel d’alimentation électrique de la région, ce qui a eu pour effet d’attirer plusieurs entreprises. C’est ainsi que l’industrie du textile est débarquée à Drummondville. Conséquemment, la Ville a connu une importante croissance démographique, passant de 4000 à 40 000 habitants en 30 ans, informe-t-elle.

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