MOTOCROSS. L’appel de la compétition était trop puissant pour Kaven Benoit. Quatre ans après avoir délaissé sa passion, le pilote originaire de Notre-Dame-du-Bon-Conseil effectue un retour au sein du championnat canadien de motocross.
Au cours des derniers jours, Kaven Benoît a annoncé son retour au sein de l’équipe professionnelle KTM par l’entremise d’une vidéo cocasse publiée sur les médias sociaux. En 2023, l’athlète de 34 ans sera en action dans la catégorie 250, anciennement connue sous l’appellation MX2.
«Ce n’est pas un projet que j’avais en tête, mais quand on m’a offert une place dans l’équipe, ça a ravivé une petite flamme en moi. Il y a toujours un peu de nostalgie quand je repense à mes deux championnats canadiens. C’est dans cette classe-là et sur cette moto-là que j’ai vécu mes deux plus belles années au national, en 2014 et en 2015. J’ai réfléchi longtemps, parce que ça implique beaucoup de choses, mais j’ai finalement choisi de foncer dans l’aventure», a raconté Kaven Benoît dans un entretien avec L’Express.
Ralenti par diverses blessures, Kaven Benoît avait annoncé sa retraite en 2018, peu après avoir terminé en cinquième position du championnat canadien dans la catégorie 450. Ces deux derniers étés, il a effectué un retour en piste dans le cadre du championnat québécois de motocross. Appuyé par le concessionnaire Yamaha de Saint-Césaire, il a remporté le titre québécois en 2021 et en 2022.
«J’ai eu du plaisir en coursant au provincial. Ça m’a redonné le goût, mais c’était vraiment un hobby de fin de semaine. En ayant la chance d’avoir une équipe de course, ce qui n’est pas habituel au provincial, je n’avais pas à faire de mécanique sur ma moto. Je n’étais pas dans une grande forme physique, mais avec mon expérience, j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu», a relaté Kaven Benoit, qui a également continué de s’impliquer comme entraîneur dans le milieu du motocross.
La sagesse du doyen
Convaincu de pouvoir rivaliser avec les meilleurs pilotes au pays dans la catégorie 250, Kaven Benoît précise néanmoins qu’il ne visera pas la victoire à tout prix lors de chaque course. Malgré sa réputation de casse-cou, le vétéran s’est assagi au fil des ans.
«Autrefois, l’objectif était toujours la victoire. Je suis confiant de pouvoir gagner des courses, mais aujourd’hui, j’ai une petite voix qui me rappelle que j’ai aussi des responsabilités familiales», a expliqué le père de deux enfants âgés de 2 et 4 ans.
«Je sais que j’ai encore ce qu’il faut pour gagner, mais je ne m’en vais pas là pour prouver quoi que ce soit. Si je sens que la victoire est à ma portée, je vais foncer, mais si je sens que ce n’est pas ma journée, je vais peut-être accepter une deuxième ou une troisième place. En étant père de famille, je ne prendrai pas autant de risques qu’autrefois.»
À 34 ans bien sonnés, Kaven Benoît fera figure de véritable doyen au sein du circuit canadien. Dans la catégorie 250, la majorité des pilotes sont effectivement âgés de moins de 20 ans.
«Je vais courir contre des jeunes qui ont à peine la moitié de mon âge! Je vois ça comme un beau défi. Je suis vraiment motivé. Ma plus grosse carte dans mon jeu, ce sera mon expérience. Des erreurs, je n’en fais pas beaucoup. Sur une longue saison, cette constance peut être payante», a affirmé l’ex-numéro 26, en soulignant que l’équipe KTM misera également sur l’un des meilleurs jeunes pilotes au pays dans la classe 250.
Déjà de retour à l’entraînement, Kaven Benoît peaufinera sa préparation dans le sud des États-Unis cet hiver, après avoir terminé l’autoconstruction de sa maison à Sainte-Perpétue. Le championnat canadien de motocross devrait se mettre en branle au début du mois de juin, dans l’Ouest canadien. Les meilleurs pilotes au pays devraient à nouveau faire un arrêt à Deschambault, au Québec.
Dans la catégorie 450, rappelons que Dylan Wright a remporté le championnat canadien de motocross en 2022. Le Drummondvillois natif de l’Ontario a été dominant, remportant chacune des neuf tranches du circuit national.