CYCLISME. Edward Ouellet continue de s’imposer parmi la relève canadienne du cyclisme sur route. Aspirant à courir parmi les meilleurs cyclistes professionnels au monde, le Drummondvillois de 24 ans dresse un bilan positif de sa première saison sur le circuit français.
Ayant participé à près de 70 courses dans la division nationale 1, soit le circuit de vélo le plus relevé en France, Edward Ouellet est de retour au Québec après un séjour de neuf mois de l’autre côté de l’océan Atlantique. En deuxième moitié de saison, le membre de l’équipe cycliste française Macadam’s Cowboys a percé le top dix à quelques reprises.
«Ma saison s’est déroulée en deux phases. Au début, c’était beaucoup d’apprentissages, a raconté celui qui se consacre à cette discipline depuis à peine deux ans. Avant de partir, j’avais fait 15 courses au Québec, comparativement à des gars qui font du vélo depuis 10 ans et qui ont une expérience de 400 courses. Les premiers mois ont été super durs. Je ne faisais que tomber! C’était chute par-dessus chute.»
Refusant d’abdiquer malgré un corps hypothéqué, Edward Ouellet a rebondi au cours des semaines suivantes, atteignant notamment la troisième marche du podium lors du Grand Prix du Val de Villé.
«À un moment donné, je me suis un peu remis en question, mais j’étais bien encadré. Mon entraîneur m’a dit que c’était un mur à passer. Le directeur de l’équipe a continué de me faire confiance. Lui aussi était convaincu que j’allais débloquer. Je lui ai donné raison. En deuxième moitié de saison, j’ai commencé à avoir des résultats. J’ai pris confiance et les choses se sont enchaînées», a-t-il expliqué.
«Entre ici et là-bas, c’est un monde de différences, a poursuivi Edward Ouellet. Au Québec, on est 60 coureurs maximum sur la ligne de départ comparativement à plus de 200 participants en France. D’ailleurs, ceux qui gagnent les courses dans la catégorie élite nationale parviennent aussi à gagner sur le circuit World Tour. La différence entre l’élite nationale et les courses professionnelles n’est pas si grande. Si tu tires ton épingle du jeu en France, tu vas être capable de performer chez les pros.»
Confiance et persévérance
Avant d’amorcer sa carrière de cycliste, Edward Ouellet a longtemps pratiqué le triathlon, où il a pris part à des compétitions d’envergure panaméricaine. Cette discipline lui a permis de développer son éthique de travail.
«C’est un sport où on s’entraîne beaucoup. Ça m’a appris à avoir une bonne hygiène de vie. Ça a été très formateur. J’ai commencé le cyclisme sur le tard, mais ce qui compte, c’est la progression. Chaque année, je progresse énormément», a exprimé celui dont le père, Frédéric Ouellet, est une figure connue dans le milieu du triathlon et de la course à pied.
Au cours de la dernière année, Edward Ouellet a eu l’opportunité d’être pris sous l’aile de Pierre Hutsebaut. Au fil des ans, le chevronné entraîneur a été derrière la progression des meilleurs cyclistes québécois.
«Pierre a énormément d’expérience dans le milieu du vélo. Il a des méthodes anciennes, mais quand j’ai vu ma progression, j’ai vu qu’il connaissait son affaire. Ses conseils ne sont pas juste d’ordre physique ou technique. C’est lui qui me guide dans mon cheminement de carrière. Je lui fais confiance les yeux fermés. Je suis reconnaissant d’être aussi bien encadré», a affirmé celui qui se décrit comme un athlète persévérant et confiant.
«Si tu n’es pas persévérant, ça ne marchera jamais dans ce milieu-là. Il faut aussi avoir confiance en soi. Si tu y crois, tout est possible. Moi, j’y ai toujours cru, peu importe ce qui arrive. Dès qu’il y a un doute dans ton esprit, ça ne marche pas. Je sais que j’ai tous les outils pour atteindre mon rêve. C’est une question de temps, tout simplement.»
Apprendre à gagner
Approché par quelques équipes françaises, Edward Ouellet a choisi de disputer une deuxième saison au sein de la formation Macadam’s Cowboys en 2023. Il s’envolera vers la région de Lorraine au mois de janvier.
«C’est une équipe de division nationale 2, mais avec un calendrier de division nationale 1. Notre équipe court avec les meilleurs, mais sans pression. Pour moi, c’est parfait. C’est une école d’apprentissages. Ce dont j’ai besoin, c’est de faire le plus de courses. Je ne veux pas sauter d’étapes, parce que ça te rattrape tout le temps. Il faut être patient», a fait valoir Edward Ouellet.
La saison prochaine, le Drummondvillois veut s’élever parmi les meilleurs coureurs sur le circuit français. Par ailleurs, il sera de retour au pays afin de participer au Tour de Beauce ainsi qu’au championnat canadien qui sera disputé à Edmonton.
«Le gros de l’apprentissage est fait. Cette année, j’apprenais à courir. Le but, ce n’était pas de gagner : c’était d’apprendre les bases du métier. J’ai mis mon orgueil de côté, mais l’an prochain, je veux apprendre à gagner. J’ai vraiment les cartes et les outils nécessaires pour y arriver. Je m’en vais là-bas pour obtenir des résultats.»
Une fois ce cap franchi, Edward Ouellet ambitionne de signer un contrat avec une équipe professionnelle évoluant sur le circuit de l’Union cycliste internationale dès 2024. «En tant qu’équipe, notre objectif est de gagner la coupe de France afin de passer au niveau national 1 l’année suivante. Pour moi, ce serait une année idéale si j’aide l’équipe à réaliser cet objectif avant de faire le saut chez les pros.»
S’inspirant d’Hugo Houle, qui a également fait ses débuts en triathlon, Edward Ouellet rêve de suivre les traces de son compatriote régional en participant aux Jeux olympiques ainsi qu’au fameux Tour de France.
«C’est le but ultime pour tout cycliste! C’est un rêve pour moi, mais il y a tout un cheminement pour se rendre là. J’ai cet objectif en tête, mais il y a plein de belles étapes qui m’attendent en cours de route. Il faut savoir apprécier chaque étape du parcours pour y arriver», a sagement fait remarquer Edward Ouellet en terminant.