Pour en finir avec les préjugés envers les personnes handicapées

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Par Emmanuelle LeBlond
Pour en finir avec les préjugés envers les personnes handicapées
Des élèves en cinquième secondaire et en adaptation scolaire ont joué aux quilles, dans le cadre du projet AILP. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ÉDUCATION. Une vingtaine d’élèves de l’école Marie-Rivier se sont rassemblés à l’Espace 81, jeudi matin, pour souligner la fin du projet AILP (Activité d’inclusion et de lutte aux préjugés). Tout au long de l’année scolaire, les jeunes de cinquième secondaire et ceux en adaptation scolaire ont réalisé une série d’activités et d’ateliers, dans le but de contrer les préjugés et l’intimidation envers les personnes en situation de handicap.

La bonne humeur était au rendez-vous à l’Espace 81, alors que les élèves se sont réunis pour jouer quelques parties de quilles, tout en dégustant du pop-corn et des bonbons. «Cette dernière activité nous permet d’être avec tout le monde. Ça finit bien l’année», s’est exclamée Daphnée Trudel, une élève de cinquième secondaire.

Mengchou El en compagnie de Daphnée Trudel. (Photo Ghyslain Bergeron)

Au cours des derniers mois, un groupe de cinquième secondaire a eu la chance de participer au projet AILP, en lien avec le Regroupement d’organismes de personnes handicapées du Centre-du-Québec.

Dans un premier temps Gabrielle Lavoie, une chargée de projet du regroupement, a réalisé des ateliers de sensibilisation en classe, permettant aux élèves d’identifier les préjugés qui peuvent mener à l’intimidation. Ils ont aussi été amenés à découvrir le potentiel des personnes en situation de handicap.

Ensuite, les jeunes ont été jumelés avec un groupe en adaptation scolaire à Marie-Rivier afin de réaliser des activités. Ils ont entre autres joué au bingo et cuisiné des sushis.

Pour la dernière partie du projet, les participants de cinquième secondaire devaient s’inspirer de leurs apprentissages pour rédiger un texte argumentatif sur l’importance de l’inclusion, l’acceptation de la différence et l’entraide. «C’était une occasion en or pour écrire une lettre aux deux directrices de l’école. Ils leur ont mentionné qu’il importait d’encourager ce genre d’initiative dans le milieu. J’ai été épatée par leur travail. J’ai eu des frissons en lisant leur texte. Ils ont eu des prises de conscience», a soutenu l’enseignante de français Rosalie Proulx.

Colin Raymond et William Pominville ont développé des affinités grâce au projet.
(Photo Ghyslain Bergeron)

Pour sa part, Daphnée Trudel a adoré son expérience. «Le projet m’a appris à être plus ouverte avec les personnes qui sont en situation de handicap. On a le réflexe de penser qu’ils sont différents. Quand on les rencontre, on réalise que ce sont des personnes normales. Ça reste des humains qui sont dans notre école», a souligné la jeune femme de 17 ans.

Kathleen Côté, enseignante en adaptation scolaire, a salué cette initiative, qui a permis à ses élèves de se sentir inclus. «Je trouve ça le fun de voir qu’il y a une ouverture à les intégrer au sein du régulier. L’aile des élèves en adaptation scolaire est isolée dans l’école et c’est rare que les jeunes échangent entre eux. Ce projet a permis de créer des ponts.»

Gabrielle Lavoie espère que cette action inspire les autres écoles à emboîter le pas, afin de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap. Elle est justement en train de plancher sur un cahier des chargesafin d’outiller les institutions scolaires à reproduire le processus dans leur milieu.

Les élèves ont eu beaucoup de plaisir.(Photo Ghyslain Bergeron)
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