STOCK-CAR. L’Autodrome Drummond est toujours à vendre, mais l’unique offre sur la table aurait été retirée.
Selon le promoteur de l’Autodrome Drummond, Yan Bussière, les acheteurs potentiels du terrain du boulevard Saint-Joseph se seraient désistés dernièrement. Cette offre d’achat avait été déposée aux propriétaires Jacques Constant et Alain Poirier en décembre dernier.
«Je ne connais pas tous les détails, mais comme pour toutes les offres d’achat, il devait y avoir beaucoup de conditions. Un certificat de localisation a été fait pour voir le zonage, puis ç’a dû accrocher sur le prix», a laissé entendre Yan Bussière.
Selon la fiche publiée sur le site immobilier Centris, le prix demandé pour ce terrain de 2,4 millions de pieds carrés est de 7,5 millions de dollars. Une partie du terrain, située près du boulevard Saint-Joseph, possède un zonage résidentiel. Le reste est situé en zone de réserve ou en zone agricole.
«Je pense qu’à ce prix-là, c’est vraiment trop cher. Tous les connaisseurs dans le milieu sont unanimes là-dessus, a affirmé Yan Bussière. Malgré tout, les propriétaires ont l’air de vouloir garder leur prix. Je pense qu’ils vont attendre d’avoir le bon poisson au bout de la ligne. Je ne crois pas qu’ils vont vendre à rabais.»
Le promoteur, qui craignait que l’actuelle saison de courses soit la dernière du circuit de stock-car sur terre battue, accueille donc cette nouvelle avec un soupir de soulagement.
«Il n’y a pas beaucoup d’acheteurs qui s’étaient manifestés pour une offre sérieuse. Tous les gens qui auraient dû être intéressés par ce terrain-là ne le sont pas en raison du prix. Pour cette raison, je ne crois pas que l’Autodrome va fermer, à court terme du moins», a lancé Yan Bussière, qui ne cherche plus à réunir des investisseurs dans ce dossier.
«J’ai appris beaucoup à travers ce processus au cours des derniers mois. Je sais maintenant que conclure une vente et mettre un chantier en branle, ça peut prendre jusqu’à deux ou trois ans. Je ne vois pas l’intérêt d’un éventuel nouveau propriétaire à fermer l’Autodrome et à se priver d’un revenu de location annuelle avant que son projet ne se concrétise. Alors même si la vente se fait demain matin, ça nous laisse encore du temps. L’Autodrome est là pour rester encore quelques années», a évalué Yan Bussière.
Des pertes de 250 000 dollars
Pour l’instant, le promoteur se prépare à accueillir les meilleurs pilotes de motos et de VTT en Amérique du Nord ce samedi.
«On prépare la piste même si la météo ne s’annonce pas belle. On ne sait pas encore sur quel pied danser», a laissé tomber Yan Bussière.
Les prochains programmes sont prévus les samedis 4, 11 et 18 juin. L’Autodrome Drummond accueillera une qualification pour le Grand Prix de Trois-Rivières, un championnat canadien dans la classe pro-stock ainsi que le fameux concours d’arrêt aux puits. Un hommage au pilote Éric Léveillée sera rendu le 18 juin.
«J’ai hâte de voir comment ça va se passer avec la fin des classes. On a commencé les courses plus tôt que jamais cette année, mais on a réussi à attirer 1500 personnes le 30 avril et 2000 personnes le 14 mai. On espère retrouver notre moyenne de 2500 ou 3000 spectateurs en juin, mais le prix du gaz ne nous aide pas», a fait savoir Yan Bussière.
Le promoteur ne cache pas non plus que la pandémie a fait mal à l’Autodrome. Il évalue que les pertes de l’entreprise se chiffrent entre 250 000 et 300 000 dollars.
«On a encore des prêts gouvernementaux qu’on doit rembourser. Il faut payer nos dettes, mais ça prend du monde dans les estrades. En ce moment, on est juste corrects pour maintenir l’Autodrome en vie. Ça va nous prendre un bon été avec beaucoup de monde dans les estrades», a conclu Yan Bussière.