L’éclatante vie d’un couple créateur de bandes dessinées

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Par Lise Tremblay
L’éclatante vie d’un couple créateur de bandes dessinées
Claude DesRosiers et Félix Laflamme forment un couple dans la vie comme au travail. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Ils forment un couple depuis la fin de leurs études secondaires. Depuis six ans, ils font équipe et créent des personnages, un coup de crayon à la fois. Bienvenue dans l’univers pétillant et fantaisiste du bédéiste Félix Laflamme et de la scénariste Claude DesRosiers.

Habitant depuis de nombreuses années à Drummondville, Félix Laflamme et Claude DesRosiers ont uni leurs talents en 2016 pour créer Flaflam Studio, une jeune entreprise imaginative dédiée à la création de bandes dessinées. Dans leur maison qui invite à la bonne humeur, ils se sont créé un espace de travail où, côte à côte, ils donnent vie à des personnages éclatants, le fruit de leur imagination illimitée.

Si la vie les comble aujourd’hui, leur parcours pour arriver tout droit sur leur «X» s’est avéré sinueux, de leur propre aveu. Félix a notamment dû se résoudre à mettre de côté sa passion pour la bande dessinée en début de carrière pour se concentrer à l’illustration et au tatouage, question de mettre du pain sur la table et du lait dans le réfrigérateur.

«Dans les années 1998 à 2000, il y avait très peu d’auteurs de bandes dessinées au Québec. J’aurais aimé commencer à en faire dès le début, mais c’était impossible de penser à en gagner sa vie, a exprimé Félix Laflamme, 41 ans. Je me suis donc tourné vers l’illustration. Je dessinais tout le temps et je publiais mes dessins sur le site Web My Space. Des groupes de musique ont commencé à m’écrire. Ç’a fait boule de neige et j’ai commencé à faire des illustrations de pochettes d’albums pour des artistes québécois, comme Mononc’Serge, mais aussi pour Gun’s & Roses, Michael Jackson et The Ramones. J’ai eu à travers ça des contrats pour des t-shirts de tournée. Il y avait les dates de concert inscrites au dos; devant, mes dessins. C’était gratifiant». De son côté, sa conjointe a étudié en comptabilité et travaillé dans ce domaine une dizaine d’années avant de faire équipe avec lui et signé les scénarios.

(Photo Ghyslain Bergeron)

Fils d’un artiste accompli, mais affirmant avoir appris son art de manière autodidacte, Félix Laflamme est «revenu à son essence» en 2006. Certes, il a dû retoucher son style et dire au revoir aux images sombres du milieu heavy metal, mais il l’a fait et avec brio, de surcroît.

«J’avais envie de créer mes propres personnages et de leur faire vivre tout plein d’aventures. À cette époque, nos enfants étaient jeunes et on allait souvent à la bibliothèque pour aller chercher des BD. On a vite réalisé qu’il y avait de plus en plus de créateurs québécois. On s’est dit qu’il y aurait peut-être maintenant une ouverture. On a pris la balle au bond. On est allé dans plusieurs salons du livre pour rencontrer des auteurs. Et finalement, on a pris contact avec une maison d’édition. Et on a reçu le feu vert rapidement», raconte le bédéiste, qui s’est entendu avec Presses Aventure.

C’est alors qu’ils ont créé leur première bande dessinée. Simultanément, le couple a débuté une collaboration avec des magazines jeunesse, Les Explorateurs, Les Débrouillards et Curium, en plus d’offrir des formations en ligne sur l’art de la BD à des groupes d’élèves répartis un peu partout en province. Si les pages de leur agenda sont aujourd’hui bien remplies, leur créativité ne manque pas d’élan. Elle s’éclate jour après jour.

«Au départ, on s’était donné deux ans pour voir si ça allait marcher. Finalement, six mois plus tard, on avait déjà un projet en main et ça n’a jamais arrêté», exprime Claude DesRosiers, qui s’occupe aussi de mettre en couleur les œuvres puis de la gestion de l’entreprise.

Maddox et compagnie

Soulignant en mai le mois de la bande dessinée au Québec, Flaflam Studio a créé en 2018 son personnage phare, Maddox, un petit garçon comme tous les autres qui manque de confiance en lui. Au fil de ses aventures, il réalise de nombreuses rencontres, et ce, dans un univers fantastique sans cesse renouvelé. Deux tomes de la bande dessinée les Mégaventures de Maddox, destinés aux enfants de 9 ans et plus, sont parus en même temps, cette année-là. Un peu plus tard, la collection Maddox et Aurore a été lancée.

(Illustration : Studio Flaflam)

 

«On a fait beaucoup de salons de livres pour se faire connaître. On aime vraiment ça, car on rencontre les jeunes et on reçoit de la rétroaction. Ça donne de beaux échanges. Je suis content de voir que des jeunes sont marqués par nos histoires», lance M. Laflamme, en informant que le 6e tome est paru en novembre dernier.

En 2020, le couple a rajeuni son public et a publié une série de fascicules, Maddox et Aurore, pour la clientèle préscolaire. Un nouveau a d’ailleurs été publié en début d’année. Au total, le couple Laflamme-Desrosiers a publié dix ouvrages depuis 2018.

Peu importe la clientèle cible, chaque page dessinée demande un minimum d’un jour de travail. «Notre processus créatif est particulier puisque nous sommes toujours ensemble. On en jase tout le temps. Une fois qu’on a l’idée de départ, Claude écrit le squelette de l’histoire. Ensuite on en discute puis s’amorce la production à débuter par le découpage», explique M. Laflamme, qui indique tout réaliser à l’informatique. Un travail des plus stimulants.

Au cours des prochains mois, Félix Laflamme et Claude DesRosier ont l’intention de donner vie une dernière fois aux aventures de Maddox pour plancher sur de nouveaux personnages, lesquels feront vivre de nouvelles émotions aux petits Québécois. «On espère que nos histoires créeront une belle nostalgie chez la jeunesse. C’est pour ça qu’on travaille : pour marquer l’enfance», termine la Drummondvilloise.

Quelques auteurs de bande dessinée

La bande dessinée est en plein essor au Québec. Il y en a pour tous les goûts. En plus de Tristan Demers, qui dessine depuis des lustres, d’autres se signalent ces années-ci comme Alex A qui propose notamment la populaire série, Maxim Cyr qui a créé Les Dragouilles, Alain Bergeron, un auteur prolifique de Victoriaville faisant équipe avec Sampar, lequel propose notamment la collection Savais-tu?, ainsi que Freg et Makina qui offrent La bande à Smikee. «La demande est toujours là malgré les cellulaires et les tablettes. Contrairement à lorsque j’étais jeune, les écoles font beaucoup de promotion en lien avec la lecture. La bande dessinée est une belle porte d’entrée pour convaincre les gens d’aimer la lecture», a fait savoir Félix Laflamme.

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