HOCKEY. Sean Couturier est la définition même du parfait gentilhomme. L’ancienne gloire des Voltigeurs a été célébrée par sa ville d’adoption, vendredi soir, au Centre Marcel-Dionne.
Dans une cérémonie à la fois sobre et touchante, à l’image de l’homme, l’organisation a retiré le numéro 7 de celui qui a élu domicile à Drummondville. Au moment où l’annonceur Guy Lahaie a prononcé son nom comme lui seul sait le faire, puis que sa bannière s’est élevée au plafond de l’aréna de la rue Cockburn, les partisans remplissant les gradins ont fait déferler une immense vague d’amour sur l’attaquant des Flyers de Philadelphie.
«Je suis très content de vous revoir ce soir! Ça me rappelle tellement de beaux souvenirs, a déclaré le héros de la soirée, en prenant soin de remercier les partisans, ses anciens coéquipiers, les membres de l’organisation, sa famille de pension ainsi que ses proches. Vous m’avez tellement marqué que j’ai décidé de rester ici. Maintenant, je suis un Volti à vie. Je suis fier d’être l’un des vôtres!»
Un championnat marquant
En débarquant à l’aréna plus tôt dans la journée, Sean Couturier a replongé dans ses souvenirs en apercevant une photo de l’édition championne de la coupe du Président ornant un mur près du vestiaire. Débarqué à Drummondville à l’âge de 15 ans, le jeune surdoué a participé à l’unique conquête dans l’histoire des Voltigeurs dès sa saison recrue.
«J’ai été chanceux de faire partie d’une équipe gagnante à ce stade-là de ma carrière. J’ai beaucoup appris dès ma première année. Tu peux jouer longtemps sans remporter de championnat. Moi, j’ai été chanceux de gagner dès mon arrivée ici. J’ai fait partie d’une culture gagnante. Je me sens juste chanceux d’avoir fait partie de cette organisation-là», a exprimé Sean Couturier, en se disant à la fois nerveux, excité et ému dans une rencontre avec les médias quelques heures avant le duel entre les Voltigeurs et le Phoenix de Sherbrooke.
«Dès le premier jour, j’ai senti que je faisais partie de la famille, a poursuivi le deuxième choix au total lors du repêchage de la LHJMQ en 2008. Tout le monde dans l’organisation était accueillant. Au camp d’entraînement, les entraîneurs et les vétérans m’ont accueilli à bras ouverts et avec beaucoup de respect.»
Durant le passage de Sean Couturier, les Voltigeurs ont connu trois saisons consécutives d’au moins 45 victoires. À l’époque, il s’agissait d’une première dans l’histoire de la LHJMQ. Pour l’athlète de 29 ans, aucun souvenir ne peut toutefois éclipser le moment où il a soulevé la fameuse coupe du Président, le 12 mai 2009. «L’ambiance du match numéro 7, c’était incroyable! L’aréna était plein à craquer. Il y avait tellement de bruit! À ce jour-ci, je n’ai jamais revécu une telle atmosphère, même au niveau professionnel. C’était magique», a relaté Couturier, qui a vu de nombreux anciens coéquipiers se déplacer pour assister à cette soirée spéciale.
Champion pointeur de la LHJMQ à l’âge de 17 ans, Sean Couturier s’est dit fier de constater qu’aucun joueur n’a réussi l’exploit depuis la saison 2009-2010. «Cette année-là, Chris DiDomenico était revenu à l’âge de 20 ans. Ça m’avait beaucoup aidé. J’ai toujours été très bien entouré chez les Voltigeurs. J’ai joué avec de très bons joueurs, dont certains ont atteint les professionnels», a souligné celui dont la saison est terminée en raison d’une opération au dos.
Ayant rencontré l’amour à Drummondville, Sean Couturier a imité plusieurs anciens Voltigeurs en s’établissant dans la région. En 2020, sa conjointe Laurence Dionne et lui ont donné naissance à Ella. «Drummondville, c’est mon chez nous. C’est ici que j’ai rencontré ma femme. C’est ici que notre petite fille va grandir. Pour l’instant, on vit ici à temps partiel, mais à ma retraite, ce sera à temps plein. Je me vois ici jusqu’à la fin de mes jours. Le monde de Drummondville m’a tellement bien traité pendant mes années juniors. Je sens que je fais partie de la population.»
Vainqueur du trophée Michael-Bossy (meilleur espoir professionnel) en 2010-2011, Sean Couturier a profité de la tribune qui lui était offerte pour offrir ses sympathies à la famille du légendaire hockeyeur décédé plus tôt dans la journée.
Sean Couturier au sujet de…
– Mario Duhamel : «Sous Mario, j’ai appris à devenir un joueur d’impact. Il me faisait jouer dans toutes les situations, que ce soit en défensive ou en offensive, pour protéger une avance ou pour aller chercher un but en fin de match. Mario m’a aidé à me développer à mon plein potentiel.»
– Ondrej Palat : «Ondrej possède un talent exceptionnel, mais avant tout, c’est un travailleur acharné. À sa première saison, il a vu ce que ça prenait pour performer en Amérique du Nord. Il a travaillé fort et par la suite, il est devenu dominant. Il est devenu l’un de mes partenaires favoris. On a marqué de gros buts ensemble.»
– Gabriel Dumont : «C’était le cœur et l’âme des Voltigeurs. Il avait du talent, mais ce que je retiens, c’est son éthique de travail qui était irréprochable. Il a marqué 50 buts à 19 ans, mais c’est surtout de la façon qu’il y est arrivé qui est spéciale. On apprend beaucoup en côtoyant des gars de cette trempe.»
– Marc-Olivier Vachon : «C’était un grand leader. Il a été mon capitaine pendant trois ans. C’est lui qui rendait tout le monde à l’aise dans l’équipe. C’est lui en grande partie qui a rendu mon adaptation facile au niveau junior. C’est un homme spécial. Ce n’est pas un hasard s’il est le seul capitaine de l’histoire des Voltigeurs à avoir gagné la coupe.»