SANTÉ. Étant à même de constater le service déficient offert aux hommes désirant avoir recours à la vasectomie à Drummondville, l’urologue Diane Dufrêne a récemment décidé de se lancer dans la pratique privée.
Diplômée en médecine de l’Université Laval depuis 2009, la Dre Dufrêne a effectué sa spécialisation en urologie à l’Université Laval et œuvre dans ce domaine depuis 2014. Elle a d’ailleurs débuté sa carrière à l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville où elle a travaillé durant sept ans. Ces dernières années, la vasectomie y a été un service rarement donné, et ce, en raison du manque de professionnels.
«Je savais que c’était un besoin, j’étais à même de le constater. En fait, théoriquement, selon la charge de travail, il faudrait deux urologues à l’hôpital, mais dans les dernières années, j’étais seule, donc on devait se concentrer uniquement sur les cas urgents, les cancers. Conséquemment, on ne faisait presque plus de vasectomie. Quelques collègues en chirurgie générale en faisaient, mais c’était très peu», explique-t-elle.
Depuis le début du mois, la Dr Dufrêne loue un local à la clinique médicale AJC, où elle peut maintenant réaliser des vasectomies.
«J’ai choisi cet endroit, parce que lorsque je travaillais à l’hôpital, j’y avais un bureau et donc, je connais toute l’équipe», précise celle qui œuvre également au sein de la clinique médicale Lacroix de Boucherville, où il est possible d’avoir accès à de nombreux services urologiques.
La professionnelle est assistée d’une infirmière lors de la chirurgie. Pour avril, 10 rendez-vous ont été pris; il y en a autant pour le mois de mai. Une liste d’attente est également active.
«Au départ, je me disais que si j’offre une demi-journée de disponibilité par mois, ce serait correct, mais je suis présentement à trois demi-journées. Je m’ajuste selon la demande», indique-t-elle, précisant avoir investi jusqu’à maintenant 5000 $ en instruments médicaux et pour le site web Vasectomie Drummondville.
La prise de rendez-vous se fait en ligne.
«D’appeler dans les cliniques, on le sait tous, ce n’est pas toujours évident et il y a de l’attente, donc sur le web, je considère que c’est facile, rapide et pratique, estime-t-elle. Les clients n’ont qu’à choisir une date. Si aucune ne convient à leur horaire, ils ont tout simplement qu’à s’inscrire sur la liste d’attente. Une fois les nouvelles plages horaires disponibles, les hommes reçoivent un courriel. Je trouve que ça nous fait rentrer plus dans le siècle actuel avec ce système, car à mon avis, il faut grandement optimiser l’accès pour les patients.»
Une «décision réfléchie»
Pour la Dre Diane Dufrêne, il n’y a pas de critères précis de refus à sa clinique. L’important, souligne-t-elle, c’est que la présence de l’homme doit découler d’une décision réfléchie et qu’il doit connaître les alternatives de cette contraception et comprendre que c’est définitif. Pour ce faire, la chirurgie est obligatoirement précédée d’une consultation.
«Je les accompagne dans le processus, leur pose des questions, les projette dans l’avenir. Mon rôle est de bien les informer. Quand je vois que la réflexion est vraiment là, c’est leur corps, c’est leur décision, donc il n’y a pas de problème. Mais si un homme me dit, par exemple : «Au pire, je vais me faire rebrancher», je vais lui répondre tout simplement qu’il n’est pas prêt. D’un autre côté, si la femme est dans sa périménopause, je vais demander au patient s’il veut vraiment se faire opérer alors qu’il reste seulement deux ou trois ans de fertilité. Il faut aussi que ce soit pertinent pour le couple», détaille-t-elle, indiquant que la moyenne d’âge de la clientèle est dans la trentaine.
Enfin, soulignons que pour subir cette chirurgie, nul besoin d’avoir en main une référence médicale.
Pour plus d’information : https://www.vasectomiedrummond.com/