SANTÉ. À six mois de l’ouverture de la Maison des aînés, la main-d’œuvre demeure sans surprise un enjeu préoccupant de telle sorte que la nouvelle installation risque fort probablement de débuter ses activités sans tout le personnel requis.
Questionnée au sujet du recrutement lors d’une entrevue, la présidente-directrice générale (PDG) adjointe responsable du Centre-du-Québec au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, Nathalie Boisvert, a fait savoir qu’il s’agit d’une constante préoccupation, comme c’est le cas partout ailleurs dans les autres secteurs d’activités. Elle a néanmoins indiqué que les équipes travaillant sur le dossier sont proactives.
«Lors de l’ouverture de la maison des aînés, je ne suis pas en mesure d’affirmer que tout sera parfait, qu’on aura toute la main-d’œuvre requise, mais on y travaille et on se donne toutes les alternatives possibles qui nous permettront de répondre à ce nouveau concept», soutient-elle.
Diverses analyses sont en cours pour établir le bon plan d’action. D’ici quelques semaines, le CIUSSS devra statuer sur un scénario qui indiquera notamment le nombre exact de titres d’emploi nécessaires et les nouvelles embauches requises, les ratios, etc.
«Ce scénario aura une incidence sur comment on utilisera la main-d’œuvre par rapport à la façon dont on va répartir les résidents. Il faut aussi avoir une vision plus élargie, en considérant la gestion qu’on fait déjà à Frederick-George-Heriot et à Marguerite-d’Youville. De plus, on doit analyser les effets dominos de l’arrivée de ces places-là sur notre personnel. Ce n’est pas une science parfaite, car c’est toute une question d’affichage de postes, mais reste qu’il faut prendre le temps de bien regarder les choses. Bref, les critères d’analyse sont de trouver l’équilibre entre les besoins de nos résidents, les besoins de chambres additionnelles et aussi notre capacité à bien répondre à cette clientèle», détaille-t-elle.
Concernant le recrutement, le CIUSSS prévoit miser sur la réorganisation à l’interne puis embaucher le cas échéant.
Attraction et rétention
Afin de retenir son personnel et également de créer un pouvoir d’attraction, l’établissement a mis sur pied deux projets, qui, selon Mme Boisvert, auront des bénéfices «significatifs» et pourront, du même coup, profiter à la Maison des aînés.
Le premier concerne l’ajout d’un nombre important d’agents administratifs.
«Ceux-ci viendront soutenir les équipes dans la confection des horaires, dans le but de se rapprocher du besoin de l’employé et améliorer son expérience-travail. Ça permet de répondre plus rapidement aux demandes de congé et de créer un engagement à respecter l’horaire. Donc, on voit moins d’absences ponctuelles, parce qu’on est en mesure de répondre à leur besoin de rendez-vous, par exemple. Pour l’employé, ça lui permet de mieux concilier sa vie personnelle et le travail. On l’a piloté dans quelques unités et ça a des retombées très positives», explique-t-elle.
Le second projet concerne spécifiquement Drummondville : la création d’un bureau de proximité de ressources humaines dédié à l’embauche d’employés.
«L’inauguration officielle se fera dans les prochaines semaines. L’équipe aura le mandat de suivre nos employés, et ce, toujours dans le but d’améliorer leur expérience au travail.»
Le recrutement à l’international et les formations accélérées sont d’autres moyens entrepris.
«Évidemment, tout cela ne vient pas entièrement régler le problème, il y a encore beaucoup trop de personnes qui ne sont pas assez vieilles pour travailler, la courbe démographique, on ne peut pas la corriger. Toutefois, on fait le pari que si on améliore les conditions, on aura une meilleure rétention et peut-être moins d’absences ponctuelles, lesquelles ont un impact direct sur la prestation de services», conclut-elle.