Travailleurs étrangers : les délais doivent être écourtés, estime la CCID

Travailleurs étrangers : les délais doivent être écourtés, estime la CCID
Marc Tremblay, de la bijouterie Lampron, est aussi le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Drummond. (Photo : archives Ghyslain Bergeron)

MAIN-D’OEUVRE. La Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et des dizaines d’entreprises et d’acteurs économiques de la MRC de Drummond exhortent le gouvernement fédéral de réduire les délais de traitement des demandes pour les travailleurs étrangers temporaires, et ce, rapidement.

Par voie de lettre ouverte transmise aujourd’hui à de nombreux médias, les signataires reconnaissent que des améliorations ont été apportées, mais que celles-ci sont insuffisantes. Outre la CCID et la FCCQ, se trouvent parmi les signataires, la Société de développement économique de Drummondville (SDED), la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ), des municipalités, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et plusieurs entreprises représentant divers secteurs, dont le manufacturier, les services, l’hôtellerie, la restauration, les technologies de l’information, l’agroalimentaire et l’agriculture.

Voyant de plus en plus d’entreprises se tourner vers elle, après avoir cogné à diverses portes pour avoir du soutien, la CCID a décidé de prendre les devants en mobilisant son réseau dans le but de faire bouger les choses.

«La situation actuelle met en péril les opérations d’entreprises, qui sont de plus en plus nombreuses. Si le gouvernement fédéral ne met pas en place rapidement des solutions pour diminuer les délais, la croissance, la viabilité et le maintien de la bonne santé financière de nos entreprises seront davantage compromis», affirme le président de la CCID, Marc Tremblay.

Les employeurs peinent actuellement à recruter suffisamment de ressources humaines pour répondre à la demande, à un point tel que des entreprises n’ont d’autre choix que de refuser des contrats et doivent limiter leur croissance. Les travailleurs étrangers temporaires sont essentiels.

Les délais représentent une épine dans le pied des entreprises de la région et de toute la province. Et cela, sans compter toutes les pièces justificatives à fournir qui génèrent une lourdeur administrative.

À titre d’exemple, la Société de développement économique de Drummondville (SDED) traite en moyenne 400 dossiers de candidats en immigration par année. À l’heure actuelle, ce sont près de 500 dossiers qui sont en traitement. Ce nombre plus élevé s’explique par les dossiers qui sont en attente d’une réponse de l’immigration concernant leurs demandes d’EIMT (étude de l’impact sur le marché du travail) et de CAQ (certificat d’acceptation du Québec).

Selon cette instance, la très grande majorité des entreprises qui ont entrepris le processus régulier du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) sont insatisfaites des délais de traitement actuellement observés. Au moins quatre d’entre elles ont d’ailleurs demandé une priorisation d’urgence de leur dossier pour assurer le bon déroulement de leurs activités commerciales.

Avant juillet 2021, les délais de traitement étaient d’environ trois mois pour la réception de la réponse des instances gouvernementales fédérale et provinciale à la demande de l’EIMT et du CAQ. Ceux-ci dépassent maintenant parfois les cinq à six mois de traitement, auxquels il faut ajouter de 8 à 15 semaines supplémentaires, soit les délais de traitement du permis de travail qui varie selon le pays d’origine du candidat.

L’an dernier, plusieurs entreprises agricoles n’ont pu accueillir les travailleurs étrangers dont elles avaient besoin qu’à la fin de l’été, soit après la période cruciale de production.

La crise de la pénurie de main-d’œuvre n’est pas près de s’estomper, au contraire. Elle demeurera un des défis majeurs auxquels les employeurs continueront de faire face au cours des prochaines années. D’où la nécessité d’agir maintenant.

«Dans un contexte où la rareté de main d’œuvre persiste, il faut impérativement se doter d’un système qui accélère le traitement des demandes afin de garantir aux entreprises québécoises un accès à des travailleurs étrangers dans des délais raisonnables. Depuis deux années, la pandémie a eu un impact négatif sur l’accès aux travailleurs saisonniers. Le système en place doit faciliter le processus, et non pas leur imposer davantage de défis», affirme Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.

Pistes de solution

La CCID et les signataires de la présente lettre reconnaissent que depuis mars 2020, des initiatives ont été mises en place par le gouvernement fédéral dans le but d’améliorer le processus d’immigration temporaire pour les travailleurs étrangers.

Une nouvelle liste des professions admissibles au traitement simplifié a été rendue publique en novembre. Cette mesure permet aux entreprises d’être exemptées de l’affichage externe d’un poste des secteurs ciblés dans la liste, procédure qui allongeait le processus de plusieurs semaines. L’annonce a été bien reçue. Toutefois, les différents paliers gouvernementaux concernés doivent rendre les listes officielles beaucoup plus rapidement. Par exemple, la liste des professions admissibles au traitement simplifié pour les professions de catégorie C a été annoncée au mois de novembre 2021 et elle n’est toujours pas en vigueur.

«On ne sait pas encore quand la liste entrera en vigueur. Comme ce sont des professions qui dominent notre marché régional de main-d’œuvre, il y a urgence qu’elle le soit très bientôt», termine Marc Tremblay. (LT)

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