Le Centre-du-Québec veut recruter des travailleurs ailleurs au Canada

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Par Marilyne Demers
Le Centre-du-Québec veut recruter des travailleurs ailleurs au Canada
(Photo : Deposit)

ÉCONOMIE. La pénurie de main-d’œuvre demeure problématique pour les entreprises du Centre-du-Québec. Pour les aider à combler les postes vacants, la région pourrait recruter des travailleurs dans les autres provinces canadiennes.

L’Association régionale de développement économique du Centre-du-Québec (ARDECQ) est derrière cette initiative. «Il s’agit d’un projet d’étude du marché canadien pour le recrutement de main-d’œuvre. C’est une firme externe qui le réalise. L’objectif est d’aller voir si dans d’autres provinces canadiennes, il n’y aurait pas des bassins de main-d’œuvre qui existent et qui auraient un potentiel de recrutement pour nous», indique d’entrée de jeu la directrice générale par intérim de l’ARDECQ, Stéphanie Bédard.

Stéphanie Bédard, directrice générale par intérim de l’Association régionale de développement économique du Centre-du-Québec (ARDECQ). (Photo: Gracieuseté)

«On a identifié au Centre-du-Québec les professions où il y avait le plus grand déficit; il y en a une cinquantaine. La firme va regarder, entre autres, le taux de chômage qui correspond à ces professions dans les autres provinces canadiennes. Par exemple, peut-être qu’en Alberta, il y a un taux de chômage plus élevé chez les soudeurs. On va regarder quel est le salaire moyen pour comparer avec le Centre-du-Québec, quel est le coût de la vie là-bas versus ici», poursuit-elle.

Lorsqu’un portrait sera réalisé, une stratégie de recrutement sera déployée auprès de ces travailleurs. «On regarde aussi au niveau des institutions d’enseignement. Est-ce qu’il y a des programmes où le taux de placement est plus bas pour certains des postes qu’on a identifiés? On pourrait faire de la promotion directement auprès des écoles là-bas», soutient Stéphanie Bédard.

Le projet est à l’étude jusqu’à la fin mars.

Partage de main-d’œuvre
L’ARDECQ planche sur un autre projet. Une étude de faisabilité est en cours afin d’évaluer la possibilité que les entreprises de la région se partagent la main-d’œuvre.

«À l’ARDECQ, on a l’escouade main-d’œuvre, qui a eu comme mandat en 2019-2020 de réaliser des focus groups auprès des employeurs du Centre-du-Québec pour connaître les problématiques en termes de ressource humaine. Avec la pénurie de main-d’œuvre, on voulait connaître les freins des employeurs ou encore ce qu’ils ont mis en place dans leur entreprise qui a été bénéfique et qui pourrait être appliquée dans d’autres entreprises. C’est de là qu’a émergé le besoin de peut-être mettre en place une solution de partage de main-d’œuvre», explique la directrice générale par intérim de l’ARDECQ.

«Par exemple, il y a des entreprises saisonnières qui pourraient avoir besoin de travailleurs pendant deux mois, mais ils savent qu’ils vont les perdre parce qu’ils ne peuvent pas les faire travailler tout au long de l’année. Dans ce cas, peut-être qu’elles pourraient se jumeler avec d’autres entreprises qui ont des besoins saisonniers différents et qui pourraient se partager les ressources durant l’année», ajoute-t-elle.

Au cours des prochains jours, les entreprises du Centre-du-Québec seront consultées sur l’initiative. «On a un premier sondage web pour sonder l’intérêt des employeurs à adhérer à cette solution. Après, on veut aller plus loin. Il y a aura des focus groups avec eux pour bien cibler leurs besoins et leurs freins, fait savoir Stéphanie Bédard. Ce qu’on veut, c’est favoriser le mariage entre les entreprises, que celles qui ont ces besoins-là puissent se parler et trouver ensemble des solutions pour partager ces ressources. On veut aussi analyser le côté légal.»

L’étude, dont le mandat a été confié à une firme externe, doit être réalisée d’ici le 31 mars. «Suite aux résultats, on va déterminer si on va plus loin avec cette solution, s’il y a un réel intérêt des employeurs», affirme-t-elle.

Pour l’ARDECQ, ces deux projets à l’étude pourraient permettre d’innover en matière d’attraction de main-d’œuvre dans la région. «On tente de trouver de nouvelles façons pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, du moins l’atténuer chez les employeurs du Centre-du-Québec. Oui, on recrute à l’international et c’est très bien, mais ce n’est pas accessible à toutes les entreprises. Et comme on vit tous la pénurie de main-d’œuvre au Québec, on veut explorer d’autres avenues que de recruter dans d’autres régions de la province», mentionne Mme Bédard.

Bien que l’ARDECQ soit porteur de ces initiatives, l’organisme travaille en collaboration avec les cinq MRC ainsi que les entités de développement économique de la région, qui sont consultées au cours des démarches.

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