COVID-19. Trois semaines après avoir annoncé son intention d’imposer une taxe santé aux personnes qui refusent de se faire vacciner, le premier ministre du Québec, François Legault, fait marche arrière sur son projet de loi.
«Le projet de loi est prêt, mais je comprends que cette annonce est venue diviser les Québécois et j’ai bien entendu les partis d’opposition qui étaient contre cette contribution. Pour faire avancer le Québec dans un climat social serein, le gouvernement ne va pas déposer le projet de loi», a-t-il annoncé en conférence de presse, en début d’après-midi.
«J’ai une inquiétude de voir le peuple québécois divisé. Le peuple québécois a toujours été tissé serré, solidaire et qui aime ça s’entraider. C’est important de protéger ces valeurs-là. Mon rôle, comme premier ministre, est aussi d’assurer une certaine paix sociale», a-t-il ajouté, comme argument à sa décision.
L’idée de la taxe santé était de mettre en place un incitatif.
«Je comprends que certaines personnes ne voient pas d’un bon oeil de se faire vacciner, d’avoir un produit dans leur corps, même si les experts sont unanimes sur le fait qu’il n’y a à peu près pas d’effets secondaires et qu’il y a plus de risques d’hospitalisation pour les non-vaccinés. Je comprends que dans une société comme la nôtre, la liberté est un élément fondamental, mais il faut comprendre aussi que la liberté des uns s’arrête là où commence la liberté des autres. Quand une personne se retrouve à l’hôpital avec la COVID, elle prend la place d’une personne en attente d’une chirurgie. Il s’agit d’une question de solidarité, ce n’est pas juste une décision personnelle et individuelle», a insisté le premier ministre, en tendant la main aux non-vaccinés.
Depuis une semaine, des brigades pour rejoindre les personnes qui ne sont pas encore protégés de la COVID-19 sont déployées un peu partout dans la province. Selon M. Legault, elles ont permis jusqu’à maintenant l’injection d’une première dose pour 11 000 personnes. Plus de 9000 ont également pris rendez-vous.
Le premier ministre a terminé la conférence en faisant un appel à tous : «Mettons un peu d’eau dans notre vin, essayons de se parler et de rassembler les Québécois pour être capable de tourner la page sur cette crise historique», a-t-il demandé.
