Une octogénaire surmonte la solitude en écrivant une autobiographie

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Par Emmanuelle LeBlond
Une octogénaire surmonte la solitude en écrivant une autobiographie
À l’aube de son 85e anniversaire, Angèle Lemire a publié una autobiographie sur les grandes lignes de sa vie. (Photo : Ghyslain Bergeron)

LITTÉRATURE. Mars 2021. Angèle Lemire est seule dans sa maison à subir les contrecoups de la pandémie. Pour combattre la solitude, l’octogénaire renoue avec sa passion première, l’écriture. Après plusieurs mois de travail, elle brandit avec fierté son autobiographie. Comme quoi il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves.

Angèle Lemire a toujours été une personne active. Elle adore cuisiner et s’occuper de son jardin. Ayant le cœur sur la main, elle s’implique dans sa communauté en participant à certaines activités du Centre d’action bénévole Drummond. L’octogénaire se charge également de l’entretien de sa maison. «J’y habite depuis 55 ans. Je suis la personne la plus âgée sur ma rue», prononce-t-elle, en ricanant.

La pandémie a changé les habitudes de vie de la Drummondvilloise. Alors que tout s’arrête autour d’elle, Angèle Lemire fait face à un vide. «Je me suis sentie seule. La situation commençait à m’affecter. Je me sentais triste. J’ai pris conscience que je suis une aînée fragile», soutient-elle.

Grâce à ce projet, Angèle Lemire a renoué avec ses amies d’enfance. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Pour surmonter la solitude, ses proches l’encouragent à trouver de nouveaux passe-temps. Elle songe à débuter l’écriture d’une autobiographie, un rêve qu’elle a longtemps mis de côté. «J’y suis allée à reculons, mais je me suis dit que je n’avais rien à perdre. J’ai décidé de raconter mon histoire.»

Jour après jour, elle travaille sur son projet. Elle y prend goût. L’enfance, l’adolescence et l’âge adulte, elle recense toutes les périodes de sa vie par écrit. «J’en rêvais tout le temps. Mon esprit travaillait constamment. J’avais de la misère à dormir. Souvent, j’étais obligée de me lever pour écrire un petit mot pour ne pas l’oublier», souligne-t-elle.

Ce projet stimule sa mémoire. Elle se rappelle d’anecdotes précises. «À l’école, on avait fait un concours d’histoire du Canada. On était trois filles contre trois garçons. On avait gagné. Notre photo a passé dans le journal de l’époque. J’étais en train d’écrire ça et le téléphone a sonné. C’était l’une de mes amies avec qui j’avais participé au concours. On ne s’était pas parlé depuis 70 ans», raconte-t-elle, avec émotion.

Lorsque son manuscrit a été achevé, Angèle Lemire a fait les démarches pour éditer son autobiographie. Elle est fière du résultat final. À l’aube de son 85e anniversaire, la Drummondvilloise a savouré chacune des étapes du projet.

En constatant les bienfaits d’un tel projet sur son bien-être, elle souhaite encourager les personnes du troisième âge à s’impliquer à leur tour et à réaliser des projets.

«Il y a toujours un moyen de s’impliquer et d’avoir un but dans la vie. Il ne faut pas lâcher. Il faut regarder le positif de la vie. Chaque jour, c’est une nouvelle histoire. La vie est belle à vivre et il faut la vivre jusqu’au bout», conclut-elle, les yeux brillants.

Angèle Lemire a savouré toutes les étapes de ce projet. (Photo : Ghyslain Bergeron)
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