MÉTÉO. Le début de l’année est assez pénible côté température. Drummondville n’a pas connu de froid aussi mordant en janvier depuis 2004.
La journée la plus glaciale a été le 15 janvier alors que le mercure a atteint -22,8 °C. Les normales saisonnières pour ce mois se situent à -7 °C le jour et -18 °C la nuit pour une moyenne de -10,4 °C.
Jusqu’au 24 janvier, la moyenne observée pour l’ensemble des journées atteint -12,9 °C, selon Environnement Canada.
«Il faut remonter à 2004 pour avoir un mois de janvier plus froid. Cette année-là , la température moyenne mensuelle était de -15,2 °C», fait savoir André Cantin, météorologue.
Les températures des 24 premiers jours de l’année ne fracassent pas des records, à ses dires, mais le froid glacial a été moins fréquent au cours des dernières années.
«On est loin de 2004 et je ne peux pas nécessairement dire qu’on avait atteint un record cette année-là . Chose certaine, c’est la dernière fois où il a fait plus froid avec deux degrés de différence avec la température moyenne de -15,2 °C, c’est quand même significatif. Si on compare à la normale (-10,4 °C), il s’agit d’un peu moins de 3 degrés d’écart, c’est aussi très significatif. Si ça nous paraît plus froid, c’est parce que si l’on regarde les années récentes, les mois de janvier ont été plutôt doux avec des températures moyennes pour le mois de -7 à -9 °C», détaille-t-il.
Les températures plongent à nouveau dans un froid polaire ce mercredi, et ce, jusqu’à jeudi midi avec un minimum de -26 °C.
«Ensuite, on ira vers un retour à des températures plus confortables et près de la moyenne saisonnière avec neige jusqu’au week-end», indique M. Cantin.
Selon Météo Media, un phénomène atmosphérique est «coupable» de ce froid polaire.
«Un creux atmosphérique très prononcé et la présence d’une zone de basse pression permettent à l’air arctique d’envahir la province depuis deux semaines. Ce corridor délimité par la trajectoire des vents en altitude semble littéralement bloqué pour encore quelques jours. Par conséquent, des températures nettement sous les normales dominent au Québec en janvier.»
Des températures plus clémentes sont attendues en février.
Smog et électricité
Par ailleurs, la région a enregistré depuis novembre trois épisodes de smog, selon André Cantin.
«Ce n’est pas énorme parce qu’en moyenne, pour la saison hivernale (novembre à avril), il y a 10 journées avec des avertissements de smog dans la région. Les mois où on en observe le plus sont décembre, janvier et février parce que c’est souvent relié à des temps froids, par nuit claire et peu de vent alors que les maisons et industries augmentent leur chauffage».
Les forts vents des récentes journées pourraient expliquer l’absence de smog.
Soulignons en terminant qu’avec ce froid glacial, des records de consommation d’électricité ont été atteints ces derniers jours. Une pointe historique de 40 380 mégawatts a été enregistrée le 21 janvier au matin. Hydro-Québec a fait quelques fois appel aux efforts de la population ces derniers jours pour qu’elle adopte certains gestes dans le but de réduire l’énergie consommée, ce qui a porté fruit cette journée-là  : «On estime à 400 MW l’impact de vos actions. C’est la consommation d’environ 140 000 résidences», a écrit sur Twitter la société d’État.
Adapter sa conduite
Lorsque plusieurs journées froides intenses se succèdent, cela affecte les déplacements des usagers de la route. Le Ministère tient à rappeler de faire preuve de prudence et adapter sa conduite.
Lors des températures sous les -12°C, l’efficacité des fondants généralement utilisés par le Ministère est fortement réduite, voire nulle. De plus, lors de froid intense, l’adhérence des pneus est réduite, ce qui allonge la distance nécessaire pour effectuer un freinage d’urgence. En outre, en raison de l’effet du froid sur la chaussée et les pneus, les automobilistes devraient augmenter de façon significative la distance entre les véhicules.
Et pour la sécurité de tous, il est impératif de déneiger et déglacer entièrement sa voiture en faisant un tour complet des vitres, des rétroviseurs, du toit, du capot, des phares et de la plaque d’immatriculation.