LOGEMENT. Selon l’Office d’habitation Drummmond (OHD), la pénurie de logements qui touche la région est encore plus sévère que l’année dernière. À l’heure actuelle, 74 ménages sont à la recherche active d’un logement pour le 1er juillet. Si certains ont trouvé des solutions temporaires, d’autres doivent se tourner vers l’hébergement d’urgence, sans quoi, ils seraient à la rue.
«C’est une année très intense. On voit que le resserrement du marché locatif fait son œuvre», souligne d’entrée de jeu David Bélanger, directeur général de l’OHD.
Depuis le mois de janvier, l’organisme a traité 305 demandes d’aide pour des citoyens qui éprouvent de la difficulté à se loger, en prévision du 1er juillet. L’équipe a réglé un total de 231 demandes. Soixante-quatorze ménages sont encore à la recherche d’un logement.
«Il y en a 13 qui sont vraiment à risque de se retrouver à la rue. Nous allons mettre en place des mesures d’urgence pour de l’hébergement temporaire. Il y en a 61 qui n’ont toujours pas de logement pour le 1er juillet, mais ils ont des mesures temporaires, comme de la famille et des amis», explique M. Bélanger.
Selon le directeur général, la clientèle est composée majoritairement de deux groupes. «Les personnes seules et les familles nombreuses sont celles qui se démarquent le plus. Avec la pénurie de logements qu’on rencontre, les propriétaires sont de plus en plus sélectifs. Les enfants sont de très gros obstacles à la location. Les gens qui ont des animaux et les gens qui sont fumeurs ont de plus en plus de difficulté à se trouver un logement.»
Une situation critique
La rareté des logements s’est aggravée, souligne M. Bélanger. «L’année passée, la pénurie était importante. Cette année, elle est sévère. On voit qu’il y a encore moins de logements disponibles que l’année passée», affirme-t-il.
Plusieurs Drummondvillois ont été pris de court par la situation. «Cette année, on a vu beaucoup des gens qui ont résilié leur bail en janvier ou février pour avoir un meilleur appartement. Finalement, les gens ne trouvent pas autre chose. Contrairement ce qu’on peut penser, les gens qu’on aide ne sont pas des gens désorganisés. Ce sont des gens qui se sont retrouvés là en raison de la pénurie.»
Face au déficit, plusieurs locataires doivent ajuster leurs critères de sélection pour se loger. «Il y a des gens qui trouvent des loyers, mais ils empirent leur situation. Par exemple, ils ont des loyers qui sont trop chers pour leurs revenus. Ils s’embarquent dans de l’endettement et des difficultés», soutient-il.
Dans un article publié en janvier dernier, L’Express dévoilait que le taux d’inoccupation à Drummondville est de 1,8%, alors que le point d’équilibre est de 3%. Le coût moyen d’un loyer est de 669$ à Drummondville, d’après la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
La solution
La clé réside dans la construction de logements pour répondre aux besoins de la clientèle. «Dans la dernière année, la Ville de Drummondville a adopté de concert avec l’Office d’habitation un plan de l’habitation à la fois pour le logement abordable et le logement social. Dans le plan du logement abordable, c’est en 2021 qu’on va faire les premières acquisitions. Ça va aider à la flambée des prix», amène-t-il.
«Du côté du logement social, on a une centaine d’unités sur le territoire qui sont en construction. Elles vont être disponibles dans le courant de 2021 et 2022. On a des projets sur la planche à dessin pour les années suivantes», complète-t-il.
Mentionnons que l’OHD est en train de construire un immeuble de 48 unités pour les personnes aînées vivant seules, sur un terrain de la rue Cockburn, face au Centre Marcel-Dionne. «Ça devrait être livré aux alentours du mois d’avril ou mai, l’année prochaine.»
Nouvelle construction
Parmi les nouveaux projets de constructions, un immeuble d’une vingtaine de logements sociaux lèvera de terre cet été dans le quartier Saint-Charles-de-Drummond. Le terrain se situe entre la rue Victorin et la rue Armand, derrière l’épicerie IGA.
L’organisme Ensoleilvent est derrière l’initiative, confirme M. Bélanger. Les logements seront pour les «personnes issues ou en lien avec l’itinérance».
Dans le but d’avoir des détails sur le projet, L’Express a contacté l’Ensoleilvent, sans toutefois obtenir de réponse.