SANTÉ. Une travailleuse sociale a récemment intégré l’équipe des policiers du poste de la Sûreté du Québec (SQ) de la MRC de Drummond. L’objectif est d’optimiser les interventions policières auprès des personnes en situation de vulnérabilité, en besoin de soutien et de protection ou susceptibles de comportements à risque, mais aussi d’aider ces gens à recevoir les services adaptés à leurs besoins.
Ce projet-pilote d’une durée de deux ans est le fruit d’une collaboration entre la SQ et le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ). Il viendra grandement soutenir les policiers lors d’une situation nécessitant une intervention psychosociale par la mise en commun des compétences respectives des agents de police et de la travailleuse sociale.
«Les interventions en matière de santé mentale sont presque toujours complexes, car elles débordent souvent du domaine de l’application de la loi. Lorsqu’il n’y a aucune intervention criminelle qui est commise, que la personne ne représente pas un danger grave ou imminent pour les autres, les policiers se trouvent souvent confrontés à une situation où la personne peut refuser l’aide provenant du réseau de la santé et des services sociaux. Ces situations peuvent donc engendrer des demandes d’intervention récurrentes des policiers, lesquels ont très peu de leviers pour offrir de l’aide. Sans oublier que ça peut entraîner des dossiers judiciaires», a expliqué le capitaine Marc-André Boisclair, directeur du Centre de services MRC de Drummond de la Sûreté du Québec, en conférence de presse le 27 mai.
En plus d’outiller et de soutenir le travail des policiers, la travailleuse sociale interviendra directement auprès de la clientèle, à la suite d’une intervention policière, afin d’évaluer si des besoins de services psychosociaux, de services en santé mentale, en dépendance ou autres sont nécessaires. Elle servira alors d’agente de liaison pour faciliter l’accès et la référence vers différentes ressources du réseau public et communautaire.
«Ceci se fera toujours en collaboration et en accord avec la personne qu’on va aider. Je pourrai avoir accès à sa situation psychosociale de même qu’à son état de santé physique et mentale afin de discuter avec les partenaires et proposer des solutions personnalisées à la situation», a précisé la travailleuse sociale Julie Deslandes, qui a été choisie à la suite d’un processus de sélection «rigoureux».
«Le but est de réduire la récurrence des appels et aussi les transports en milieu hospitalier, d’où l’importance d’agir en amont», a-t-elle ajouté, persuadée que le projet sera grandement bénéfique pour la clientèle mais aussi les partenaires.
En résumé, ce projet va ainsi permettre de trouver des solutions plus durables pour la clientèle ciblée, par conséquent, offrir un service adapté aux besoins en trouvant des solutions alternatives à la judiciarisation.
Sans pouvoir donner de chiffres précis, le capitaine Boisclair a indiqué que les interventions psychosociales sont à la hausse partout en province et se sont même intensifiées au cours de la dernière année en raison de la pandémie. Le volume d’appels «considérable» pour ces motifs au poste de la MRC de Drummond a poussé les différents acteurs concernés à amorcer la réflexion il y a presque deux ans.
De son côté, Jovany Raymond, directeur adjoint – Services sociaux généraux et dépendance, se réjouit de cette collaboration qui a fait naître un projet «novateur», pour reprendre son expression.
«On s’est inspiré d’un projet similaire qui a été mis sur pied il y a un an à Trois-Rivières et pour lequel il y a des résultats éloquents. Nous allons suivre de près l’évolution de nos interventions et apporterons en cours de route des ajustements, si nécessaire», a-t-il fait savoir, satisfait et confiant pour la suite des choses.