SPORTS. Le sport inspire Anthony Caillé et Isaïe Ouellette. Ensemble, les jeunes Drummondvillois ont lancé le balado In-Sport-ation, dans lequel ils reçoivent des amateurs de sports de tout genre pour échanger à propos de leur inspiration sportive.
Âgés de 22 ans et 18 ans respectivement, Anthony et Isaïe se sont connus en 2018, par l’entremise de la sœur d’Anthony. Rapidement, les beaux-frères sont devenus des amis, puis de proches collaborateurs qui ont vu leurs efforts se matérialiser au cours des derniers mois.
«Dans nos soupers, on parlait juste de sport. On voulait partager cette passion avec d’autres gens», relate Isaïe.
Fervents amateurs de sports télévisés, de statistiques et de pools dans leurs temps libres, les deux complices sont aussi des athlètes accomplis. Alors qu’Anthony est un véritable passionné de tennis et de golf, Isaïe pratique le basketball avec les Voltigeurs au Cégep de Drummondville. Comme de nombreux Québécois, ils ont également grandi en jouant au hockey.
«Au secondaire, j’ai dû faire un choix entre le hockey et le basketball. Je me suis concentré sur le basket et j’ai eu un coup de foudre pour ce sport», raconte Isaïe, un étudiant en sciences pures qui a été proclamé personnalité sportive masculine par excellence au Cégep de Drummondville en 2019-2020.
«Dans le sport, je suis bon dans tout, mais je ne suis excellent dans rien, affirme Anthony. À Drummondville, j’ai eu la chance de côtoyer des athlètes de la trempe de Louis-Philippe Hamel, Alexis Clément ou Zachary Lavigne à l’entraînement, mais je n’ai jamais été à leur niveau.»
C’est à la suite de son passage à l’antenne de la radio 91,9 sports, où il avait été invité par l’animateur Max Van Houtte, qu’Anthony Caillé a eu l’idée de lancer un podcast sportif. «Ma famille et mes amis m’ont écouté. Ils m’ont dit que j’avais un talent, que je devais faire quelque chose avec ça. Isaïe me poussait beaucoup pour que je me lance», se rappelle celui qui vient de décrocher son baccalauréat en ressources humaines à l’Université de Sherbrooke.
«Mon objectif, c’était qu’on puisse enregistrer nos émissions autant à l’avance qu’à la dernière minute, autant avec des chums qu’avec des personnalités connues. Et qu’on puisse parler de sport, bien évidemment, parce ce que c’est notre maladie mentale! Quand on a trouvé le jeu de mots entre le sport et l’inspiration, les choses ont déboulé. C’est un titre qui est court, qui se comprend bien et qu’on se rappelle facilement.»
Des invités de marque
Lancé le 2 mars dernier, quelques jours avant le début de la crise sanitaire, In-Sport-ation devait initialement se dérouler en studio. Les premiers invités ont été reçus dans le sous-sol d’Anthony avant que l’émission passe en mode virtuel, hormis pour un bref retour en studio pendant la période estivale.
«Le confinement nous a bloqués, mais on a trouvé des solutions. On a commencé à utiliser Zoom, ce qui est bien différent de l’environnent studio. On préférait recevoir nos invités en personne, mais on ne pouvait pas arrêter le projet aussi tôt», souligne Isaïe.
Se complétant à merveille, les deux animateurs ont reçu quelques invités de marque au cours des derniers mois. Les hockeyeurs Denis Gauthier (inspiré par Scott Stevens), Daniel Vincelette (Guy Lafleur) et Maxime Boisclair (Jarome Iginla) en font partie, tout comme le joueur de basketball William Archambault (Kobe Bryant) ainsi que l’humoriste David Beaucage (Peter Forsberg). Bien sûr, le passage de Louis Morissette (Tom Brady) à In-Sport-ation a contribué à sa popularité.
«Les heures avant cette émission, c’était quand même angoissant, se souvient Anthony. On ne voulait pas avoir l’air épais! Louis n’avait pas participé à beaucoup de podcasts, alors on avait beaucoup de pression. On voulait avoir l’air sur la coche. Finalement, ça s’est très bien passé.»
«Pour des fans de sports comme nous, c’est fou d’avoir la chance de parler avec ces gens-là. Souvent, après le podcast, on continue à parler avec eux à micro fermé. On a toujours été surpris par nos invités, même ceux qui n’avaient pas l’habitude de parler dans un micro. On se considère vraiment chanceux de pouvoir parler à des gens aussi intéressants, autant ceux qui sont moins dans la lumière que des personnalités publiques», ajoutent-ils.
Avec son format d’une heure, In-Sport-ation est propice aux anecdotes et aux confidences. D’ailleurs, l’ex-joueur de la LNH Daniel Vincelette est revenu sur l’incident malheureux où il avait eu maille à partir avec des spectateurs, à l’époque où il était entraîneur-adjoint dans la LHJMQ.
«Il a encore de la difficulté à aborder ce sujet, mais il a eu la sensibilité et l’honnêteté de venir nous en parler dans notre sous-sol. C’est le fun de pouvoir explorer tous les racoins de la carrière d’un invité», fait valoir Anthony.
Boucler la boucle
Dans le premier épisode de la série, Isaïe Ouellette a lui-même abordé le sujet de son inspiration sportive : le joueur de basketball Tony Parker.
«Tony a connu une carrière incroyable. Ce n’est pas un Américain; c’est un petit Français qui est arrivé aux États-Unis et qui a tout raflé. Je me voyais beaucoup en lui quand je jouais. Je me suis toujours identifié à lui. C’était vraiment un gagnant et il a entrepris autre chose que le basket. Aujourd’hui, il est entrepreneur. Au-delà du sport, c’est ce que je veux faire», a exprimé le jeune homme, qui souhaite entreprendre des études universitaires en administration.
Pour sa part, Anthony Caillé admire le joueur de tennis Novak Djokovic ainsi que les golfeurs Tiger Woods et Rickie Fowler. Mais aucune personnalité sportive ne l’impressionne autant que Carey Price.
«J’ai un amour inconditionnel pour lui. Ça remonte à sa performance au championnat mondial de hockey junior de 2007, où j’ai vu que le Canadien avait un gardien spécial sous la main. Je trouve que le personnage est magique», a lancé celui qui s’est procuré un jersey authentique du numéro 31 pour célébrer l’obtention de son diplôme.
Appuyés par de précieux collaborateurs dans cette aventure, les deux amis gardent un œil sur les statistiques de leur podcast, qui génère en moyenne 200 visionnements par émission. «Les chiffres ne font pas en sorte qu’on aime un podcast moins qu’un autre. Des fois, on est déçus que moins de gens l’aient écouté, car on considère qu’il y a des choses importantes qui se sont dites. On se dit : donnez-lui une chance à ce podcast-là : il est bon!», expliquent-ils.
À l’approche du premier anniversaire de leur «bébé», les deux jeunes animateurs n’entendent pas mettre la clé dans la porte de sitôt. «On forme la meilleure équipe, affirme Anthony. On se complète tellement bien, comme un balancier. Quand l’un est plus découragé, l’autre lui remonte le moral. On a vraiment la bonne équipe pour aller loin. Il y a neuf mois, si on nous avait dit qu’on aurait eu des invités aussi super, on ne l’aurait jamais cru. Qui sait où on va être dans neuf autres mois?»
«On a super équipe, on a des commanditaires et on a même vendu des articles promotionnels! On ne veut pas abandonner ces gens-là. Je suis convaincu qu’on va trouver une façon de continuer. On va peut-être prendre une pause, mais on ne veut pas lâcher.»
Un jour, le duo rêve de se rendre à San Antonio pour enregistrer une émission avec nul autre que… Tony Parker. «On voit grand, mais on aimerait vraiment ça. Ça nous permettrait de boucler la boucle, de la première à la dernière émission. Peut-être que lorsqu’on aura goûté à ça, on ne voudra plus arrêter, mais on se laisse cette porte-là ouverte», conclut Anthony Caillé.