FINANCES. Malgré une diminution de 2 cents du taux de la taxe foncière, les deux tiers des Drummondvillois verront leur compte de taxes augmenter en 2021.
La Ville de Drummondville a déposé son budget de fonctionnement 2021, qui coïncide avec le dépôt d’un nouveau rôle triennal d’évaluation, un exercice réalisé aux trois ans qui a pour effet d’augmenter la valeur générale des propriétés.
«D’autres villes semblables [à Drummondville] n’ont pas à faire face à un nouveau rôle, donc c’est plus facile de geler les taxes. [Pour nous, un gel de taxes] aurait été difficile parce qu’il n’y a pas une maison qui a augmenté de la même façon. S’il y en a qui connaissent une hausse de 10 %, pour d’autres, c’est 3 %», indique le maire de Drummondville, Alain Carrier.
Il poursuit : «Il y a des endroits, par exemple, où la valeur a augmenté de 9 % et d’autres endroits où c’est plus stable parce qu’il n’y a pas eu trop de constructions ou de ventes disproportionnées. Les secteurs plus nouveaux où il y a eu des ventes doivent s’attendre à une facture un peu plus élevée. Dans les quartiers disons plus anciens, c’est assez stable».
La hausse moyenne de la valeur des propriétés se situe à 7,4 %.
Le nouveau taux de la taxe foncière est fixé à 0,793 $ par tranche de 100 $ d’évaluation foncière résidentielle. Quant aux immeubles non résidentiels commerciaux, il se situe à 1,696 $ par tranche de 100 $ d’évaluation foncière.
Alain Carrier soutient que l’ajustement du taux de taxation évitera un bond significatif du compte de taxes. «Au total, près de 42 % des contribuables constateront une augmentation de 1,8 % ou moins de leur compte de taxes pour 2021. Il s’agit d’à peine plus que la hausse moyenne de l’indice des prix à la consommation depuis 2008», avance-t-il.
À titre d’exemple, pour une résidence d’une valeur moyenne de 222 900 $, un montant annuel de 70 $ s’ajoutera au compte de taxes, soit une hausse de 3,3 %.
Un gel est appliqué à diverses tarifications municipales en 2021, notamment pour l’eau, les égouts, la gestion des matières résiduelles et les boues de fosses septiques. C’est aussi le cas de la taxe spéciale liée à la constitution d’une réserve financière dédiée au réseau routier, à la mobilité et aux transports.
«Je tiens à souligner au passage que Drummondville proposera ainsi à ses citoyennes et à ses citoyens une tarification de services parmi les plus basses des villes comparables au Québec, se félicite M. Carrier. Nous croyons que la baisse du taux de taxe foncière jumelée à un gel de la tarification permettra à la population de souffler un peu plus en ces temps difficiles.»
Budget en hausse, malgré la pandémie
Le budget de fonctionnement 2021 de Drummondville est de 134,5 M$, soit 7 M$ de plus que l’année précédente. Les taxes foncières et les tarifications de services représentent 78,5 % des revenus.
«Il y a une partie des revenus qui nous viennent de nouvelles constructions, de nouvelles industries qui s’établissent à Drummondville. L’autre partie, c’est un accroissement des revenus malgré qu’on baisse le taux de taxe foncière, ça nous génère des revenus supplémentaires par le nouveau rôle», indique Benoit Carignan.
Selon la Ville, les indicateurs municipaux sont au vert en ce qui concerne les droits de mutation, la valeur des permis émis après les trois premiers trimestres de 2020 et les revenus issus de la vente de terrains industriels. Si le marché immobilier de Drummondville s’en tire somme toute assez bien malgré la crise sanitaire, la Ville a dû mettre sur la glace des projets totalisant 1,5 M$.
«On a tout fait en notre pouvoir durant l’année pour reporter des projets, faire en sorte de ne pas faire de déficit. Juste en loisirs, on en a pour 270 000 $, dont l’étude de rénovation du stade Jacques-Desautels qui a été reportée. On avait aussi environ 500 000 $ au niveau des travaux publics, qui étaient des feux de circulation, des feux sonores ou des études. Au niveau de l’ingénierie, c’est un 500 000 $ aussi, qui est due principalement à des études, des plans, des entretiens de cours d’eau», énumère le directeur des finances et trésorier de la Ville, Benoit Carignan.
Les impacts financiers dus à la COVID-19 s’élèvent à environ 1 M$. «La pandémie a amené des dépenses de plus, comme revoir la façon de fonctionner, équiper du personnel en télétravail, mettre des Plexiglas et des distributeurs de Purell. Donc les plus et les moins ont fait qu’on a réussi à attacher une année où les dépenses et les revenus s’équilibraient», soutient le directeur général de la Ville, Francis Adam.
En raison du contexte pandémique, Drummondville a bénéficié d’une subvention de 4,9 M$ de Québec. De cette somme, une réserve de 4 M$ a été créée pour faire face à toutes éventualités liées à la crise sanitaire en 2021.
Les dépenses équivalent à 100 % des revenus, soit 134,5 M$. «On va être dans la première année d’opération du complexe Girardin. Donc cette année, on va avoir des coûts d’opération qu’on n’avait pas l’an passé. La patinoire réfrigérée au parc de la Seigneurie aussi», note le maire Alain Carrier, mentionnant aussi parmi les nouveaux services la bonification du service de transport en commun dans le parc industriel et des investissements de 21,3 M$ pour le développement durable.
Toujours en ce qui concerne les dépenses, la Ville réserve un montant de 12,2 M$ affecté à la desserte policière par la Sûreté du Québec, une hausse de 8 % conformément au règlement du gouvernement du Québec adopté en 2019. «Juste la Sûreté du Québec et le complexe Girardin, c’est 3,1 M$. Après, au niveau de l’accroissement des services de la Ville, c’est 400 000 $», indique Benoit Carignan.
En 2020, Drummondville a dégagé un surplus de 5,5 M$. Au 31 décembre 2019, la dette nette était de 119 M $, en excluant le projet spécial du Campus Drummondville de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Par ailleurs, le conseiller municipal du district 4, Alain D’Auteuil a voté contre le budget de fonctionnement 2021, notamment pour des raisons environnementales.