BASEBALL. Depuis le temps qu’on en parle, c’est maintenant chose faite : Drummondville est de retour dans l’élite du baseball senior québécois.
Au cours des dernières heures, la demande d’adhésion du Brock au sein de la Ligue de baseball majeur du Québec (LBMQ) a officiellement été acceptée. La bande de Mathieu Audet fera donc son entrée dans ce circuit dès la saison 2021.
À l’aube de son 20e anniversaire, la LBMQ accueille ainsi une dixième concession dans ses rangs. Ces dernières années, les pourparlers entre Mathieu Audet et le commissaire Daniel Bélisle n’avaient pas mené à une entente. Cette fois-ci, des négociations intenses ont finalement abouti au bout d’une semaine.
«Ça faisait longtemps qu’on voulait que Drummondville se joigne à notre circuit, a confié Daniel Bélisle. Peu d’organisations au Québec peuvent répondre à nos standards et jouer dans notre calibre. Drummondville domine depuis quelques saisons dans d’autres circuits. L’équipe est bien dirigée et mise sur de bons partisans. On ne pouvait pas laisser passer cette chance-là.»
Selon Mathieu Audet, qui cumule les fonctions de président, directeur général et entraîneur-chef du Brock, les succès répétés du club au cours des dernières saisons démontrent que ce noyau de joueurs est prêt à évoluer dans le meilleur calibre de jeu au Québec. L’homme de baseball de 31 ans s’est dit convaincu que Drummondville sera en mesure d’offrir une solide opposition aux équipes adverses.
«On recherchait un plus grand défi, ce que la LBMQ nous offre amplement. C’est la meilleure ligue au Canada, mais on est prêts à faire le saut dans ce calibre. La première saison en sera une d’adaptation, mais on veut être compétitifs rapidement. Notre objectif, c’est de pouvoir viser un championnat dès 2023», a lancé Audet, en qualifiant l’entente de «juste et équitable pour tout le monde.»
«La première année risque d’être difficile, mais ensuite, tout dépendra du travail du dg, a renchéri Bélisle. Normalement, une équipe d’expansion doit attendre trois ans avant d’aspirer aux grands honneurs. Chose certaine, connaissant la direction actuelle du Brock, l’équipe ne va pas rester dans les bas-fonds pendant cinq ans.»
Dès samedi prochain, un repêchage intra-ligue aura lieu, ce qui permettra au Brock de sélectionner un joueur au sein de chaque club. Chaque formation pourra protéger 14 joueurs. «La ligue est tellement forte. Ce repêchage spécial nous permettra de consolider notre alignement dès la première année», a affirmé Audet.
En parallèle, le Brock poursuit ses efforts afin de rapatrier des joueurs locaux tels que Michael Zgorzelski, Renaud Cartier et Xavier Tremblay via le marché des échanges. Ces derniers ont évolué à Drummondville ces dernières années, mais leurs droits appartiennent à d’autres équipes dans la LBMQ.
Quant au repêchage traditionnel, il se tiendra le samedi 28 novembre. Comme «cadeau d’accueil», le Brock a reçu le 5e choix au total de la première ronde. L’équipe détiendra également deux choix de premier tour lors du repêchage de 2021. «Le repêchage est vraiment important dans cette ligue. Ça va nous permettre d’ajouter de jeunes talents qui ont du vécu dans le junior élite», a indiqué Audet.
Saveur locale, lanceurs de renom
Malgré le calibre relevé de la LBMQ, Audet assure que les vedettes locales du Brock auront leur place au sein de l’alignement. La volonté de faire le saut dans ce circuit émane d’ailleurs des vétérans du club eux-mêmes.
«On veut garder une saveur locale. On va donc garder notre noyau, auquel on va greffer quelques lanceurs de haut niveau. Pour jouer dans cette ligue, ça prend des lanceurs dominants. On va faire ce qu’il faut pour aller chercher ces gars-là, que ce soit au Canada ou aux États-Unis. Notre succès va passer par le monticule», s’est-il dit d’avis, en assurant que l’organisation détient le budget nécessaire pour attirer des joueurs de renom.
À moins d’un changement, le Brock devrait évoluer dans la division B45, avec le Cactus de Victoriaville (champion des séries), les Cascades de Shawinigan (finalistes), le Big Bill de Coaticook ainsi que les Blue Sox de Thetford Mines. Les Expos de Sherbrooke devraient quant à eux joindre la division Louiseville, qui rassemble les Castors d’Acton Vale, les Brewers de Montréal, les Cardinaux de Sainte-Thérèse et les Pirates de Saint-Jean-sur-Richelieu.
En ce qui concerne le projet de rénovation du stade Jacques-Desautels ou de construction d’une nouvelle infrastructure, Audet juge qu’il s’agit plus que jamais d’une «nécessité». En raison de la vétusté des installations de la rue Marchand et de l’entrée en scène du Brock dans la LBMQ, l’ex-candidat à la mairie de Drummondville s’est dit d’avis que ce projet devrait s’avérer une priorité pour les élus municipaux.
Pour Drummondville, il s’agit d’un retour dans ce calibre de baseball autrefois connu sous le nom de senior élite. Les défunts Dodgers y ont évolué durant ces cinq saisons, entre 2008 et 2012. L’équipe avait été reléguée dans les bas-fonds du classement avant d’être dissoute.
Au cours des huit dernières saisons, le Brock (autrefois connu sous le nom de Go sport et de Duquartier) a évolué dans trois circuits différents : Ron-Piché (2013), Vallée-des-forts (2014 à 2016) et la Ligue de baseball senior majeur de Québec (depuis 2017). L’équipe y a remporté quatre championnats des séries éliminatoires, en 2015, 2016, 2018 et 2019.
Malgré son départ de la ligue de Québec, le Brock souhaite toujours disputer la finale qui doit l’opposer aux Jarrets noirs de la Beauce. En raison des restrictions sanitaires imposées par le gouvernement québécois, cette série a été reportée au mois de mai prochain.
Mentionnons enfin que Drummondville continuera d’être représentée par le Saint-Fred au sein du circuit de la Vallée-des-forts.
Junior élite
D’autre part, le projet d’accueillir une concession de la Ligue de baseball junior élite du Québec (LBJÉQ) demeure bien vivant à Drummondville.
«Sans la COVID, on aurait fait une demande d’adhésion pour la prochaine saison. Présentement, ce n’est pas le bon moment, mais ce n’est que partie remise. D’ici là, on va s’assurer d’obtenir l’appui de la Ville et du milieu entrepreneurial», a expliqué Mathieu Audet.
«Le junior élite, c’est un projet très porteur pour le milieu, a-t-il ajouté. Ça représente une belle vitrine pour les jeunes de la région. Ça va leur permettre de poursuivre leur développement ici plutôt que d’aller ailleurs. Ça assure aussi une belle continuité avec l’équipe de baseball du Cégep de Drummondville.»