URGENCE. À la lumière d’une rencontre tenue la semaine dernière entre les différentes parties concernées, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec s’engage à rapidement mettre en place des solutions pour améliorer la situation jugée critique par des infirmières œuvrant au sein de l’urgence de l’hôpital Sainte-Croix.
«Différentes solutions ont été proposées. On évalue ce qui peut se faire à court, moyen et long termes. On a pris l’engagement de revenir rapidement avec les solutions retenues, soit celles acceptées par le personnel et qui sont réalistes», indique Guillaume Cliche, agent d’information au CIUSSS MCQ, sans pouvoir s’avancer sur les éléments discutés.
Celui-ci souligne que l’organisation du CIUSSS est «au fait de la situation et [elle] la gère quasiment au quotidien».
«Il y a du travail qui s’est fait et qui continue de se faire. Concernant la main-d’œuvre, notamment, plusieurs choses ont été mises en place. On a d’ailleurs revu la structure (de personnel) qui équivaut au-delà du 100 %, soit à 161 %, sachant qu’il y a des difficultés au niveau du recrutement et du remplacement. Cela fait en sorte qu’on peut prévoir les absences à long terme et ponctuelles», explique-t-il.
Celui-ci ne se cache pas pour dire que la pandémie est venue accentuer le défi de main-d’œuvre qui ne date pas d’hier.
«C’est certain que la COVID nous a un peu déjoués, parce qu’il y a certaines actions qui auraient pu être davantage portées. Il y a aussi l’enjeu au niveau du retrait de certains membres du personnel engendré par la COVID, sans compter les congés pour études qui avaient été autorisés avant la pandémie. Le processus de dotation des postes a été suspendu également durant la COVID, ce qui a mis pas mal de sable dans l’engrenage», énumère le porte-parole.
Au chapitre des effectifs, sans dire de données précises, M. Cliche a fait savoir que des infirmières auxiliaires et aides de service ont été embauchés dernièrement pour le quart de nuit, mais les défis sont toujours importants.
«Actuellement, 75 % des titulaires de postes (temps partiel et temps plein) travaillent de jour tandis que 50 % sont attitrés aux quarts de soir et de nuit. Ainsi, le personnel peut être appelé à faire du temps supplémentaire et du temps supplémentaire obligatoire de soir, de nuit et de jour», précise-t-il, ajoutant qu’une seule démission a été remise au cours des six derniers mois.
Le porte-parole assure que la direction du CIUSSS «travaille pour que les services demeurent intacts». Il concède que les cas jugés non prioritaires doivent être de plus en plus dirigés vers d’autres ressources de première ligne.
«Il y a d’autres portes d’entrée au niveau des services de première ligne. On a d’ailleurs, sur le site web du CIUSSS, un tableau qui indique clairement où consulter en cas de tel ou tel symptôme. Les gens sont invités à être vigilants et utiliser la bonne ressource pour ainsi désengorger l’urgence et libérer les équipes. Et s’ils sont réorientés, c’est qu’il n’y a pas de risque pour leur santé».
Enfin, le CIUSSS nie le fait que des sanctions sont imposées lorsque des employés dénoncent publiquement une situation jugée inacceptable.
«Ce n’est pas ce qui est préconisé du tout par l’organisation. Ce qu’on veut davantage faire, c’est aller à leur rencontre (employés) et trouver des solutions, car c’est leur situation, ce sont eux qui sont sur le terrain», conclut-il.
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