TRIBUNE LIBRE. Je vous prie de me permettre de vous partager mes différentes réflexions, au sein de cette lettre, concernant les prochaines élections municipales partielles qui devraient avoir lieu le 4 octobre 2020.
D’emblée, il importe de qualifier l’amour que j’ai pour Drummondville et les différents aspects que forment sa dynamique communauté. On me connait comme quelqu’un qui entretient une fierté hors du commun lorsque je pense à nos paysages, à nos entrepreneurs, jeunes et moins jeunes, à la beauté qui émerge lorsque l’on regarde les exploits réalisés par nos bâtisseurs ou nos jeunes familles qui font de Drummondville le tableau extraordinaire qui nous est permis de contempler aujourd’hui.
Permettez-moi également de mentionner que l’on me connait aussi comme quelqu’un d’authentique et qui agit toujours avec transparence. C’est donc avec cette intégrité que je vous entretiendrai sur mes pensées les plus vraies, sans détour, sans zones grises, quant aux prochaines élections municipales partielles. Je vous prie de me croire : on ne peut, lorsque l’on entretien de telles valeurs, agir en dépit de cette passion qui nous anime. On ne peut être dirigé par son égo ou encore motivé par des objectifs personnels. On ne peut souhaiter être maire que dans le but de s’en targuer. Finalement, je vous assure que la seule avenue possible pour moi était d’occuper le rôle de maire afin de travailler pour le bien collectif, pour les intérêts de l’ensemble de nos gens, ou encore pour contribuer au dynamisme que l’on connait de la ville que vous et moi chérissons.
Et ça, c’était difficile à concevoir pour la prochaine année. Voici pourquoi.
Plus de 500 000 $ pour moins d’un an
Il importe grandement de savoir que les prochaines élections partielles municipales coûteront près d’un demi-million de dollars aux contribuables, si ce n’est pas plus, considérant les mesures sanitaires qui seront imposées étant donné l’actuelle pandémie que nous vivons. La démocratie n’a pas de prix, je le comprends. C’est probablement la raison première qui a fait en sorte que la ministre a pris la décision d’obliger les Villes à tenir des élections municipales partielles.
Par contre, l’argent se fait rare. Des services ont dû être coupés, des projets, reportés, et je suis persuadé que l’équipe de la trésorerie à la Ville, le service des finances, a dû faire maintes manœuvres afin d’équilibrer le budget. Au moment où un comité national se penche sur l’organisation des élections municipales en 2021, n’est-il pas précipité d’obliger les Villes à organiser des élections alors que les candidates et candidats ne connaissent ni les règles, ni les normes qui seront mises en place?
Si le contexte que nous connaissons présentement reste inchangé, nous pouvons penser que deux élections successives coûteront près d’un million de dollars aux contribuables drummondvillois, étant donné l’ajout mesures sanitaires entourant les différentes périodes électorales. C’est tout de même un montant très important qui sera dépensé. Je comprends que la démocratie a son importance, je ne le nierai jamais, mais il s’agit d’élections partielles où maintes mesures sanitaires sont mises de l’avant : pour moi, c’est complètement différent d’une période électorale générale.
Les grands projets de la Ville seront déjà adoptés, le budget, déjà longuement discuté
Avec des élections qui se tiendront en octobre, la nouvelle mairesse ou le nouveau maire n’aura pas le temps voulu afin de partager clairement sa vision concernant la répartition budgétaire pour la prochaine année. Dans le cadre d’un mandat de 4 ans ou encore en participant aux processus budgétaires liés à l’année en cours, il aurait été possible de mettre en application certains projets que je souhaite proposer dans le cadre de ma campagne. Il serait très malhonnête pour tout éventuel candidat de mentionner que l’on peut réaliser ses promesses selon le contexte actuel, soit dans le cadre d’un mandat de moins d’un an alors que presque tout est décidé, considérant que le nouvel élu entrera en poste en octobre. Des élections partielles en mai, juin, juillet ou même août auraient pu permettre au nouvel élu d’exprimer son avis par rapport au plan triennal d’immobilisation. En octobre? Il faut s’avouer que ce sera fort difficile… Suis-je alors parfaitement à l’aise de me présenter à la mairie? Je dois vous répondre par la négative, considérant les coûts importants que comportera la période électorale.
Une motivation pour ma communauté qui n’a cessé de croître
Ça me brise le cœur d’écrire cette lettre. J’ai reçu maints mots d’encouragement, maints appuis de plusieurs, et je crois fermement en notre dynamisme, en la communauté drummondvilloise, comme je croyais à ce que nous proposions, tous ensemble, dans le cadre de notre campagne printanière. Je connais le bien-fondé de notre démarche en resterai toujours fier. Il faut savoir écouter ses principes et ses valeurs pour rester heureux, pour ne pas regretter. C’est ce que je fais, alors qu’une décision m’apparaît possible : écouter mes principes, suivre le gros bon sens et accepter la situation, plus que pénible, dans laquelle nous nous retrouvons.
Et cette décision, je dois la prendre maintenant. Je choisis de vous dresser un portrait clair de la situation et à contrecœur, de ne pas me présenter aux prochaines élections municipales partielles.
Et si l’opportunité n’a cette fois-ci pas frappé à ma porte, ça ne signifie pas que nous ne pourrons bâtir, un jour, une maison qui nous ressemble.
D’un citoyen de cœur,
Mathieu Audet, Drummondville
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