Vers une eau de meilleure qualité à Drummondville

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Par Marilyne Demers
Vers une eau de meilleure qualité à Drummondville
La nouvelle usine de traitement d’eau potable sera construite sur le boulevard Mercure, à un jet de pierre de celle existante. (Photo : Archives)

EAU POTABLE. La future usine de traitement d’eau potable de Drummondville, qui est actuellement sur la planche à dessin, doit offrir une eau de meilleure qualité, en plus d’en améliorer les odeurs et les goûts.

La conception des plans et devis, dont le mandat a été confié à la firme Stantec Experts-conseils il y a un an, arrive à mi-chemin. «Faire des plans et devis pour une usine comme ça, ça peut prendre jusqu’à 18 mois. C’est quand même un projet complexe. Actuellement, on est rendu autour de 50 % d’avancement des plans et devis», indique le directeur de l’ingénierie et de l’environnement à la Ville de Drummondville, Jean-François Daigle.

La nouvelle usine prévoit l’ajout de procédés de désinfection de l’eau, dont l’ozonation. «L’ozonation et la filtration biologique, qui vont de pair ensemble, sont apportées principalement pour les problématiques de goût et d’odeur. Les gens vont s’en rendre compte au robinet. L’ozone sera aussi utilisé pour la cyanobactérie, soit les algues bleues», explique le chef d’exploitation de l’usine de traitement d’eau potable de Drummondville, Étienne Parent.

Jean-François Daigle et Étienne Parent. (Photo : Marilyne Demers)

«De plus en plus, on entend parler des polluants émergents, comme les produits pharmaceutiques et les engrais. Les méthodes d’analyse sont plus précises pour les mesurer dans l’eau. Automatiquement, la règlementation se dirige vers le traitement de ces nouveaux polluants émergeant. Préventivement, en ajoutant l’ozonation et la filtration biologique, on pourra aussi les traiter», poursuit-il.

La désinfection UV s’ajoutera aussi aux procédés. «En plus d’utiliser le chlore pour la désinfection en bonne et due forme, on va avoir une barrière de plus. À la sortie de chacun de nos équipements de filtration, il y aura une radiation aux rayons UV qui nous permettra une meilleure désinfection, en plus d’apporter plus de latitude dans l’utilisation de nos réserves», indique Étienne Parent.

Ces nouveaux procédés tiennent compte des particularités de la rivière Saint-François. «Des études ont été réalisées pour voir ce qui est le plus efficace pour Drummondville. C’est une eau qui est très chargée. Il y a beaucoup de terres agricoles, d’usines et de villes en amont. La rivière Saint-François contient beaucoup de carbone organique, ce qui dirige la chaîne de procédés qu’on a retenue pour être capable de retirer ce carbone organique de l’eau brute à laquelle on a accès», informe M. Parent, précisant que l’eau potable produite actuellement répond aux exigences du règlement sur la qualité de l’eau potable du gouvernement provincial.

Distribution
Si la nouvelle usine de traitement d’eau potable fait place à de nouveaux procédés, elle doit aussi permettre d’augmenter la capacité de distribution. «En date d’aujourd’hui, notre capacité de distribution se situe aux alentours de 58 000 mètres cubes jour. Au jour 1 de la nouvelle usine, on va être capable de distribuer 70 000 mètres cubes jour. Dans un horizon de 30 ans, il sera facilement possible d’ajouter un décanteur et un filtre qui vont nous permettre de produire 90 000 mètres cubes jour», indique Étienne Parent.

(Photo d’archives)

«On augmente la capacité de l’usine pour pallier nos besoins futurs jusqu’à 30 ans. L’objectif est de soutenir le développement résidentiel, commercial et industriel de notre ville», renchérit Jean-François Daigle.

Questionné sur les interdictions d’utilisation extérieure de l’eau potable en début d’été, ce dernier soutient qu’il s’agit d’un «concours de circonstances». «Il faut quand même mettre les choses en perspective. C’est sûr que notre usine est en fin de vie, mais il y a aussi le contexte des canicules à répétition et le fait que la plupart de nos citoyens sont à la maison en raison de la pandémie. Nous ne sommes pas la seule ville à l’avoir vécu au Québec», indique-t-il.

En plus des municipalités de Saint-Majorique-de-Grantham, Saint-Germain-de-Grantham et Saint-Cyrille-de-Wendover, l’usine de traitement d’eau potable dessert présentement quelque 74 000 Drummondvillois.

Projet majeur
Une fois les plans et devis terminés, l’appel d’offres pour la construction de l’usine de traitement d’eau potable sera lancé, possiblement au début de 2021. La construction de la nouvelle usine doit débuter dans les mois suivants, pour une entrée en fonction en 2023.

Le projet prévoit des investissements de près de 70 M$, dont une importante partie doit provenir des gouvernements provincial et fédéral. «On s’attend à ce que ce soit le plus gros projet réalisé par la Ville de Drummondville dans son histoire», soutient Jean-François Daigle.

Lorsque l’usine actuelle, dont la plus ancienne partie date de 1928, sera mise à l’arrêt, elle sera démantelée. «Dans un horizon 30 ans, on va probablement récupérer une partie du terrain pour installer les équipements qui nous permettront d’atteindre notre capacité 30 ans», mentionne le chef d’exploitation de l’usine de traitement d’eau potable, Étienne Parent.

La nouvelle usine de traitement d’eau potable sera construite sur le boulevard Mercure, où se trouvent le commerce Bain-Hür et l’immeuble à logements voisin de celui-ci ainsi qu’une partie du stationnement de l’usine actuelle. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Rappelons que Drummondville veut construire sa nouvelle usine de traitement d’eau potable sur le boulevard Mercure, où se trouvent le commerce Bain-Hür, l’immeuble à logements voisin de celui-ci ainsi qu’une partie du stationnement de l’usine actuelle.

Une entente hors cour a été conclue en ce qui concerne l’acquisition de l’immeuble à logements. Les discussions se poursuivent entre la Ville et le propriétaire de l’entreprise Bain-Hür, qui devra se relocaliser pour poursuivre ses activités commerciales.

En construisant sa nouvelle usine à un jet de pierre de celle déjà existante, Drummondville pourra conserver ses réservoirs de béton souterrains pouvant contenir 23 millions de litres d’eau et préserver la configuration actuelle de son réseau de distribution d’eau potable.

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