CORONAVIRUS. Les éducatrices en milieu familial dénoncent l’impact du décret gouvernemental concernant le port du masque obligatoire dans les lieux publics, qui incluent les résidences privées de personnes assurant un service de garde.
Selon l’Association des éducatrices en milieu familial du Québec (AÉMFQ) et l’Association québécoise des milieux familiaux éducatifs privés (AQMFEP), ce décret déstabilise tout le milieu des services de garde en milieu familial parce qu’il fait complètement abstraction de la notion de résidence privée et l’assimile du même coup à la notion d’édifice public.
«Elle (l’éducatrice) devra, comme tous les lieux publics, faire porter le masque chez elle et sera imputable de la non-collaboration des individus entrants, étant même menacée d’amendes salées! Qu’en sera-t-il pour les membres de sa propre famille ? Un décret improvisé, encore une fois se privant de l’expertise des gens concernés!», déplorent les deux associations.
Celles-ci rappellent que la Loi sur les services éducatifs à l’enfance, article 6, stipule que pour avoir une reconnaissance à titre d’éducatrice en milieu familial, elle doit agir à son propre compte et fournir des services de garde dans une résidence privée.
«L’urgence sanitaire excuse-t-elle tous les comportements? Nous voyons dans ce nouveau décret adopté, un gouvernement qui démontre clairement que pour lui, les éducatrices en milieu familial ne sont que l’extension de son bras administratif. À quand le jour où il cessera d’abuser de la situation? Soit il respecte le statut de travailleur autonome, soit il cesse d’économiser sur le dos des femmes, et les rémunère en conséquence du traitement qu’il leur offre, soit une vraie salariée avec les conditions de travail qui viennent avec, les régimes de retraite, les congés payés! Assez c’est assez, l’un ou l’autre branchez-vous!» lance Nathalie D’Amours de l’AÉMFQ.
Pour les personnes non reconnues, l’AQMFEP estime qu’elles sont également plongées dans un flou avec ce décret.
«D’un côté, on dit ne pas pouvoir soutenir financièrement ces femmes, attestant ne pas les connaître et ne pouvoir les suivre, de l’autre, le décret confie à la CNESST le mandat d’effectuer le contrôle du respect des règles sanitaires dans leur milieu! Est-ce un problème de compétence du ministère de la Famille ou un problème de crédibilité du ministre de la Famille?» se questionne Sophy Forget Bélec de l’AQMFEP. (CGM)