Tisser des liens intergénérationnels par la création d’un jardin

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Par Emmanuelle LeBlond
Tisser des liens intergénérationnels par la création d’un jardin
Les participants du projet Jardin'âge lors des portes ouvertes de jeudi. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

COMMUNAUTÉ. Pendant la pandémie, un petit miracle s’est produit au Centre communautaire récréatif Saint-Jean-Baptiste (CCRSJB). Dans le cadre d’une recherche-action, une poignée d’aînés et de jeunes adultes se sont réunis pour réaliser un projet commun, celui d’aménager un jardin. Au fil des mois, la magie a opéré au sein des deux générations.

«On vous présente le résultat d’un projet qui est en lien avec une recherche-action qu’on a entrepris avec le Centre collégial d’expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville, annonce Annie Bisaillon, coordonnatrice aux activités Or et Argent au CCRSJB. Le but de la recherche, c’est vraiment de créer des liens intergénérationnels, signifiants et sécurisants.»

Le jardin communautaire. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Annie Bisaillon et la directrice de la programmation au CCRSJB, Marylin Gagné, travaillent depuis trois ans sur le projet. Au départ, plusieurs initiatives ont été étudiées, mais c’est finalement le Jardin’âge qui a été retenu.

Un comité composé de cinq aînés et de deux étudiants a pris en main le jardin communautaire. Rapidement, les participants ont profité de cette expérience pour échanger sur les différentes techniques, question de transmettre leurs connaissances, explique Marylin Gagné.

«Au début, je pensais que les aînés allaient beaucoup plus apprendre aux jeunes, mais un moment donné ce sont les jeunes qui ont appris aux aînés. Il y a des échanges qui se sont faits, soutient-elle. Peu importe les générations, les deux se sont apporté des choses mutuellement. Il n’y avait pas d’écart.»

Dans le cadre de la recherche-action, un journal de bord est rédigé pour documenter le projet. «Dominique [une participante] a fait un journal de bord de terrain et Annie est en train de monter un journal de bord technique sur les rencontres, les freins et les leviers. Si une autre région veut partir le projet, ils vont pouvoir consulter nos documents», précise Marylin Gagné.

Quelques légumes se sont pointés le bout du nez. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

D’ailleurs, la crise sanitaire a mis en péril la réalisation du jardin communautaire. «Dans nos freins, la COVID a fait en sorte que le nombre d’étudiants soit limité. Aussi, on a pensé abandonner l’implantation du projet. En rencontrant les participants, on s’est rendu compte qu’ils voulaient vraiment garder le projet dans leur vie. Ils ont apporté des solutions», explique-t-elle.

Le centre horticole Foliflor a contribué au déploiement du projet en fournissant des produits et des conseils à l’équipe.

Une expérience qui fait grandir

Fines herbes, concombres, carottes, poireaux, oignons, laitues et brocolis : on retrouve de tout dans le jardin communautaire du CCRSJB. L’un des participants, François, est fier du travail d’équipe qui a été accompli. Il ne retient que du bon de cette expérience. «J’ai beaucoup aimé partager mes connaissances. J’aime jardiner. C’est pour ça que je suis venu. Je voulais aider l’équipe», soutient-il.

«Le jardinage a plusieurs bienfaits : c’est de la nourriture saine qui est variée, les enfants peuvent élargir leurs connaissances et comprendre d’où ça vient, ça enlève la sédentarité et ça crée des amitiés», énumère-t-il, tout sourire.

Les plants de tomates. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

L’un de ses confrères, Gaétan, a grandi à travers l’activité. «J’ai appris beaucoup. J’ai un petit jardin chez moi. Il y a plein de choses que je ne faisais pas correctement. François nous a donné de bons conseils. Les tomates en hauteur, c’est la première fois que je voyais ça. Aussi, on a perforé des gobelets pour mettre de l’eau dedans. De cette manière, l’eau va directement aux racines.»

Pour sa part, Dominique a renoué avec l’amour de cultiver ses propres légumes. «Ça faisait plusieurs années que je ne faisais pas de potager. Cette année, j’ai décidé d’en refaire un chez moi. J’ai invité ma voisine. On va le faire ensemble avec son mari.»

Qu’arrive-t-il avec les récoltes? «Au départ, on voulait faire de la cuisine collective pour que tout le monde reparte avec des plats. Présentement, les gens qui font le jardin prennent les légumes qui ont besoin. Il reste à déterminer ce qu’on va faire pour la grande récolte. On va évaluer ça», conclut Annie Bisaillon.

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