HOCKEY. Près de deux ans après avoir été repêché en quatrième ronde par les Devils du New Jersey, Xavier Bernard vit toujours dans l’attente de décrocher son premier contrat chez les professionnels. Estimant avoir tout fait en son pouvoir pour convaincre ses patrons, le défenseur de 20 ans demeure optimiste.
En raison de l’incertitude reliée à la crise sanitaire, la Ligue nationale de hockey (LNH) a repoussé d’un mois la date butoir à laquelle les organisations peuvent s’entendre avec leurs espoirs. Habituellement fixée au 1er juin, cette date limite vient d’être repoussée au 1er juillet. Après quoi, Bernard redeviendrait admissible au repêchage ou pourrait recevoir une invitation d’une autre équipe.
«Ça donne un mois de plus à mes agents pour négocier avec les Devils. Je suis vraiment dans l’attente, même si je suis confiant. J’ai hâte de recevoir de bonnes nouvelles, mais je n’ai pas de contrôle là-dessus. Ce sont mes agents qui s’occupent du dossier. Pendant ce temps, je continue à m’entraîner fort», a exprimé Bernard lors d’un entretien téléphonique.
Acquis dans une transaction avec les Islanders de Charlottetown, Bernard a connu une solide fin de campagne avec le Phoenix de Sherbrooke. En 29 parties, l’ex-défenseur des Voltigeurs de Drummondville a obtenu 17 points (1-16) et conservé un différentiel de +35.
«J’ai connu une bonne saison. J’ai démontré ce que je suis capable de faire. Ça fait quatre ans que je suis dans la LHJMQ et j’ai connu un bon développement. Depuis deux ans, je me suis amélioré sur des aspects ciblés par les Devils», a expliqué Bernard, conscient que les équipes de la LNH doivent composer avec une limite de 50 contrats.
Se décrivant comme un arrière à caractère défensif, Bernard a axé ses énergies sur cette facette de son jeu qui façonnera son avenir chez les professionnels.
«J’ai fait moins de points cette saison, mais je ne deviendrai pas un défenseur offensif dans le futur. J’aurai un rôle plus défensif. C’est pourquoi je me suis concentré à être très fiable défensivement. Je me fais une fierté d’être un joueur difficile à jouer contre. Malgré tout, je suis capable d’amener de l’offensive. Je fais une bonne première passe et j’ai un bon lancer», a fait valoir Bernard.
L’athlète de 6 pieds, 3 pouces et 203 livres a d’ailleurs égalé un record d’équipe pour un défenseur du Phoenix en récoltant cinq points (1-4) dans un match disputé à Val-d’Or.
«C’était une soirée où tout marchait bien pour moi. J’étais toujours au bon endroit au bon moment», a raconté l’ancien choix de première ronde des Voltigeurs en 2016, qui a été impliqué dans l’échange de Pierre-Olivier Joseph en 2018.
Déception chez les favoris
Au moment de suspendre la saison, le Phoenix (51-8-3-1) dominait la LHJMQ avec une récolte de 106 points en 63 parties. La troupe de l’entraîneur-chef Stéphane Julien était considérée comme la grande favorite pour rafler les grands honneurs.
«Je n’ai jamais vu un groupe de joueurs aussi tissés serrés que ça. Ce sont des gars humbles et pas compliqués. On était comme des frères. Chacun avait accepté son rôle et l’exécutait bien. Notre esprit d’équipe est vraiment ce qui faisait la différence», a affirmé Bernard.
Cette fin abrupte a été d’autant plus difficile à encaisser pour les joueurs du Phoenix, qui espéraient répéter les exploits des Castors de Sherbrooke, champions de la LHJMQ en 1975, 1977 et 1982.
«Quand on a joué notre match à Gatineau, on ne se doutait pas que c’était notre dernière partie ensemble. Puis, quand la saison a été suspendue, on était certains que ça allait reprendre rapidement. On a vécu un grand sentiment de déception quand on a appris que la saison était annulée. On avait la chance d’aller jusqu’au bout. Je pense qu’on avait l’équipe pour gagner la coupe du Président et la coupe Memorial», s’est dit d’avis Bernard.
«Maintenant, on doit regarder vers l’avant. La saison prochaine, le Phoenix aura encore une bonne équipe. Quelques vétérans seront de retour et de bons jeunes vont arriver. L’équipe sera encore dans le top trois du classement», a ajouté celui qui accepterait de disputer une cinquième et dernière saison dans la LHJMQ.
«Peu importe où on me demandera de jouer, je suis ouvert à tout. Je n’ai aucune attente.»
Originaire de la Rive-Sud de Montréal, Xavier Bernard réside présentement dans la région de Sherbrooke, mais il demeure toujours aussi attaché à Drummondville. En couple avec Marikym Smith, qu’il a rencontré durant son séjour de deux ans et demi avec les Voltigeurs, il revient s’entraîner au gymnase de François Pellerin durant la saison estivale.
«J’avais seulement 16 ans quand je suis arrivé avec les Voltigeurs. Ça me fait toujours plaisir de revenir à Drummondville. Je connais bien la ville et j’ai encore plein d’amis», a conclu Bernard.