DÉCONFINEMENT. Dès la première heure, des consommateurs de tous âges se sont dirigés vers les commerces de détail pour regarnir leurs réserves. Si l’achalandage était élevé à quelques endroits, certains magasins accueillaient les clients au compte-goutte.
Rappelons que les commerces étaient fermés depuis six semaines. Les magasins qui possèdent une porte extérieure peuvent accueillir les acheteurs depuis ce matin.
Les clients ont bel et bien répondu à l’appel. Avec ou sans masque, un sourire se lisait sur les visages. La plupart des consommateurs étaient soulagés de retrouver à la fois un brin de liberté et d’autonomie.
Chez Tissu Delorme, l’affluence était visiblement hors de l’ordinaire. Le stationnement était bondé, synonyme d’un fort engouement envers le domaine de la couture.
«Je suis venue chercher du tissu pour mes petits-enfants pour leur faire des masques. J’ai été couturière et ça fait 25 ans que je ne le suis plus. C’est pour ça que je peux me permettre ça. Je vais m’amuser en même temps», mentionne Nicole Lavoie. Cette grand-mère s’est donné comme mission d’équiper ses sept petits-enfants. Rose, orange, noir : elle a sélectionné des couleurs pour tous les goûts.
«C’est ma deuxième sortie. Je suis allée une fois à la pharmacie et c’est tout. On est confiné et on a hâte que ça finisse», avoue la dame de 73 ans, tout en appliquant une couche généreuse de désinfectant à main.
Les articles de décoration étaient aussi convoités. Un peu plus tard, c’était au tour de Marie-France Bolduc de sortir du commerce avec un rouleau sous le bras et un sac de plastique dans l’autre main. «J’avais hâte que les magasins ouvrent. Je suis venue chercher des rideaux parce que je viens de déménager et j’en avais besoin. Ils sont emballés, donc les manipulations sont limitées», indique-t-elle.
S.O.S. chaussures
Au Chaussures Pop, la popularité de l’endroit était telle qu’il y avait une file d’attente à l’extérieur. Jessica Grandbois patientait avec ses enfants, tous deux chaussés avec leurs bottes d’hiver.
«Je viens pour des souliers pour les enfants. Moi, ça ne me dérange pas d’attendre. Je n’aime pas être dans de grandes foules. Ça m’accommode complètement, assure-t-elle. Je suis venue tôt le matin parce que je pensais être seule. Finalement je viens d’arriver et il y a déjà du monde à l’intérieur. Je ne suis pas la seule qui vient magasiner avec ses enfants.»
Dès qu’elle a pu franchir les portes de la boutique, vingt minutes ont été nécessaires pour effectuer ses achats. À la sortie du magasin, ses petits protégés dansaient autour d’elle, heureux de leurs trouvailles respectives. «C’était difficile pour eux de ne pas toucher à tout», confie Jessica Granbois, avec un sourire en coin.
Un total de sept employés étaient mobilisés sur plancher du Chaussures Pop afin d’accompagner les clients dans leur magasinage. Les manipulations sont effectuées par les commis. Quand les clients touchent un morceau de vêtement ou à une paire de souliers, l’item est mis de côté durant 72 heures, explique Annie Morissette, une employée. Ainsi, les enfants – tout comme les adultes – doivent freiner leurs envies de manipuler les produits.
Renouer avec ses habitudes
Contrairement aux commerces précédents, l’affluence du CPC était plutôt tranquille. Linda Ramezay a profité de cette quiétude pour retrouver ses habitudes. L’occasion était parfaite pour acheter une surprise à sa fille de cinq ans.
«Ma fille avait hâte que le CPC ouvre pour aller chercher des ballons. On venait souvent en chercher. On lui fait des surprises à l’occasion. Parfois, on lui achète juste un ballon, mais puisque ça faisait longtemps, j’ai décidé de lui apporter un bouquet.»
La Drummondvilloise s’attendait à croiser plus de clients. «Je pensais qu’il allait avoir un line-up, mais il n’y en a pas. Je suis entrée directement et ils m’ont désinfecté les mains. Les paniers sont aussi désinfectés. Il y a des pancartes de distanciation à l’intérieur.»
De leurs côtés, Yan Bossé et Lydia Fleury-Coulombe se sont dirigés vers le magasin Renaud-Bray, question de faire le plein de lectures. Vêtu d’un masque réutilisable, le couple voulait se rendre en magasin pour renouer avec le traditionnel livre de poche. «On s’était pas mal ennuyé des librairies. Souvent, le monde préfère plus la lecture en ligne, mais c’est vraiment mieux sur le papier pour encourager les auteurs québécois et les librairies du coin», conclut Yan Bossé.