Frédérick Lebel a-t-il combattu la COVID-19?

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Par Jean-Pierre Boisvert
Frédérick Lebel a-t-il combattu la COVID-19?
Frédérick Lebel. (Photo : Gracieuseté)

TÉMOIGNAGE. Frédérick Lebel a passé six jours aux soins intensifs la semaine dernière. Une expérience qu’il n’est pas près d’oublier, selon ce qu’il a raconté au journal. À ce jour, il ne sait toujours pas s’il a eu à combattre le fameux coronavirus.

«J’ai été très malade, comme rarement je l’ai été, bien que j’ai déjà eu des pneumonies quand j’étais enfant. Deux fois, j’ai subi le test de COVID-19 à l’hôpital et c’était négatif à chaque fois. Mais il y a quand même une marge d’erreur de 30 %. Chose certaine, c’était une grosse pneumonie», nous a-t-il confié.

Le courtier hypothécaire chez Multi-Prêts a pris soin de s’excuser sur sa page Facebook auprès de ses clients «à qui j’ai malheureusement dû offrir un moins bon service pendant ce temps. Vos dossiers ont été retardés, mais je suis heureux de voir que la plupart d’entre vous êtes vraiment de bons humains compréhensifs. Pas tous, mais la plupart».

Il est entré à l’Hôpital Sainte-Croix la première fois le 12 avril. «Mes enfants ont été malades avant moi. Ma fille a fait une pneumonie au début avril. Mon garçon a aussi fait beaucoup de température quatre jours plus tard. Il y a seulement ma conjointe Jessica, que j’appelle Superwoman, qui a tenu chez nous. Pourtant, on est à la maison depuis le 15 mars environ et on ne sort que pour aller à l’épicerie. Quelques jours après ce premier séjour à l’hôpital, mon état s’est détérioré. Je perdais de la force. Je ne pouvais plus suivre mes dossiers hypothécaires. J’étais épuisé, mais tellement épuisé. Je suis retourné une deuxième fois à l’hôpital samedi le 18 avril. Le personnel était convaincu que j’avais la COVID-19 car j’avais tous les symptômes. Ils m’ont refait un deuxième test. Négatif! Ils m’ont dit que ce n’est pas parce que c’était négatif deux fois que je ne l’avais pas, car ils ont une marge d’erreur de 30 %. Ils m’ont envoyé aux soins intensifs. Je ne respirais plus adéquatement. J’ai dû être assisté par un respirateur d’oxygène pendant deux jours. Ils m’ont coupé la nourriture pendant presque deux jours car mon ventre a décidé de ne pas garder ce que je lui donnais. Je faisais de la température sans cesse. Le Tylenol ne faisait pas assez d’effet. Je suis allergique aux anti-inflammatoires. J’étais dans une chambre à pression négative. On parlait de m’intuber et de me mettre sur un ventilateur. J’ai juste 40 ans bâtard! Je capotais! J’ai eu peur», raconte celui qui avoue avoir pensé à ses assurances pour la première fois de sa vie. «J’étais toutefois content d’avoir été responsable de ce côté-là».

Code beige

Il poursuit : «J’entendais des infirmières derrière les rideaux qui disaient : lui, c’est sûr qu’il a la COVID. Ça m’a fait paniquer, mais pas tant que ça car j’étais trop faible pour réagir. J’entendais aussi les cas à l’hôpital de COVID (code beige) sur l’intercom. Aux quelques heures, je constatais qu’un autre patient devait être transporté à un centre de traitement à Trois-Rivières… et un autre, et un autre… Je veux juste vous dire que c’est sérieux. La vie ne tient pas à grand-chose et on est chanceux d’être en santé quand on l’est. J’ai perdu 10 livres la semaine dernière. J’ai tout fait pour être à l’abri depuis l’annonce de cette pandémie. On me dit que j’ai peut-être juste touché à une pomme à l’épicerie qui a été touchée par quelqu’un d’autre qui avait l’influenza et bang, je l’ai attrapé, ce qui a viré en pneumonie sévère. Le médecin m’a dit que des gens se présentent à l’hôpital avec ma condition et en meurent! Il m’a dit qu’il s’est permis de me dire ça seulement quand j’allais mieux pour ne pas m’effrayer mais pour démontrer à quel point une pneumonie, ça peut être sévère».

Frédérick Lebel tient à remercier le personnel soignant. «C’est vrai que ce sont des héros et je le leur disais à tous les jours. Je le pense vraiment. J’admire leur courage et leur dévouement. C’est fascinant de voir ça».

Il est de retour lentement au travail, avec une voix amoindrie, mais néanmoins heureux de pouvoir retourner ses appels. Il souhaite une bonne santé à tous!

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