HOCKEY. Le temps est suspendu pour les hockeyeurs professionnels depuis le déclenchement de la crise mondiale du coronavirus. Alors que certains n’ont pas tardé à regagner leur coin de pays, d’autres demeurent dans leur ville d’adoption en conservant le mince espoir d’une éventuelle reprise des activités.
C’est le cas du Drummondvillois Alex Dostie, qui a choisi de rester à San Diego en compagnie de sa conjointe originaire de l’endroit. Le jeune attaquant des Gulls, dans la Ligue américaine, ne s’inquiète pas outre mesure de la situation, même si plus de 8000 cas de la maladie ont été confirmés à ce jour en Californie, dont 150 décès.
«On nous a donné la permission de rentrer chez nous, mais je préfère rester ici pour l’instant, a raconté Dostie en entrevue téléphonique. Je reste en dedans, mais je vois qu’il y a encore beaucoup de monde qui va dehors. Au Québec, les gens semblent vraiment respecter le confinement, mais les consignes ne sont pas écoutées de la même façon en Californie. Je pense que ça s’en vient, dès que les autorités vont s’en mêler. Heureusement, la situation est moins pire qu’à New York.»
La Ligue américaine a fait savoir qu’elle ne statuera pas sur la suite de sa saison et ses séries éliminatoires avant le mois de mai. D’ici là, les joueurs des Gulls doivent demeurer en contact avec le personnel médical de l’organisation afin de surveiller d’éventuels symptômes de la maladie.
«On ne sait vraiment pas à quoi s’attendre. On nous a simplement dit de rester actifs au cas où les activités reprendraient. Mon impression, c’est que la décision ne sera pas prise par la Ligue elle-même. Ce sont les autorités gouvernementales qui vont avoir le dernier mot», a laissé entendre Dostie.
«En attendant, je m’entraîne chaque jour. J’habite dans un gros bloc-appartements. C’est difficile de bouger, mais je peux aller faire mon training à ciel ouvert sur le toit de l’édifice», a ajouté l’attaquant de 22 ans.
Expérience et maturité
À sa troisième saison chez les professionnels, Alex Dostie a récolté 15 points, dont 11 buts, en 40 matchs. Contrairement aux deux années précédentes, l’espoir des Ducks d’Anaheim n’a pas effectué de séjours dans la ECHL.
«Les choses allaient bien pour moi. C’était ma meilleure saison jusqu’ici. J’avais plus d’opportunités offensivement et je produisais davantage. J’ai marqué quelques gros buts. J’ai retrouvé le style que j’avais chez les juniors, ce qui n’était pas le cas durant mes deux premières saisons. J’ai gagné en expérience et ça paraît. Je suis plus mature physiquement et mentalement et je comprends mieux la game», a expliqué Dostie.
Avec une fiche de 30-19-6-2, les Gulls occupaient le quatrième rang de leur division lorsque la saison a été suspendue. «On forme une équipe pas mal complète. On a plusieurs bons attaquants, mais on est aussi solide en défensive. Notre gardien Anthony Stolarz est l’un des meilleurs de la ligue. On aurait pu faire un bon bout de chemin en séries», a laissé tomber Dostie, qui compte parmi ses coéquipiers l’ex-attaquant des Voltigeurs Maxime Comtois.
Représenté par André Ruel, Dominic Ricard et Pat Brisson au sein de l’agence CAA, Alex Dostie écoulait la troisième et dernière année de son contrat de trois saisons avec l’organisation des Ducks au moment où le coronavirus a paralysé l’Amérique du Nord.
«J’ai confiance en mes agents. Je ne sais même pas si des négociations sont en cours. Le hockey est une business, alors je préfère n’avoir aucune attente. Je me concentre sur mon entraînement», a conclu l’ancienne vedette des Olympiques de Gatineau et des Islanders de Charlottetown, qui a fait ses classes avec les Sénateurs du Collège Saint-Bernard et les Cantonniers de Magog.