CORONAVIRUS. Pendant que la série Nascar et la Formule 1 annulent leurs courses les unes après les autres en raison de la pandémie mondiale de coronavirus, le promoteur de l’Autodrome Drummond se croise les doigts pour éviter un scénario catastrophe.
Composée de 17 programmes de courses, la 70e saison de l’histoire de l’Autodrome devait s’amorcer le 2 mai prochain par des essais libres et se poursuivre jusqu’au 19 septembre. L’interdiction par le gouvernement du Québec de tenir tout rassemblement intérieur ou extérieur pour une période indéterminée vient toutefois contrecarrer les plans de Yan Bussière. Le promoteur de l’ovale drummondvillois ne cache pas que la saison pourrait être retardée ou même compromise.
«Plusieurs personnes me demandent ce qui va se passer avec la saison 2020. Je tiens l’Autodrome à bout de bras depuis plusieurs années et c’est une entreprise très fragile financièrement. L’année passée, nous avons présenté seulement huit courses à cause de la météo. Ça nous a mis dans une situation très difficile. Je paye encore des dettes de 2019 avec le budget de 2020. L’Autodrome, ce n’est pas ma deuxième ou troisième entreprise comme certains de mes confrères propriétaires de pistes au Canada. Moi, je beurre mes toasts avec ce job-là le matin», a expliqué Yan Bussière.
Malgré cette incertitude chronique, le pilote et homme d’affaires drummondvillois avait bon espoir de remettre l’Autodrome sur les rails cet été en concoctant un calendrier bien rempli. «La dernière fois que nous avions élaboré une programmation aussi chargée, c’était en 2010. Cependant, avec ce qui se passe présentement en lien avec la COVID-19, j’ai très peur pour l’avenir de l’Autodrome», a laissé tomber Yan Bussière.
«Je dois préparer l’Autodrome dans moins de deux semaines pour la nouvelle saison, ce qui engendra beaucoup de dépenses. Le site doit être prêt à recevoir les pilotes et les spectateurs pour la nouvelle saison. La grande question est la suivante : allons-nous dépenser des milliers de dollars pour rien? Je dois vous avouer que j’ai très peur que la chaîne débarque», s’est exclamé Yan Bussière.
Devant ce sombre portrait, le promoteur a tendu la main aux propriétaires du terrain de l’Autodrome, aux pilotes ainsi qu’aux amateurs de courses de stock-car sur terre battue de la région.
«Nous allons avoir besoin que tous ces gens nous aident quand les activités reprendront. Ça ne sera pas facile durant les prochains mois. Il va aussi falloir que les propriétaires de pistes au Canada soient solidaires entre eux si on ne veut pas perdre nos circuits.»
«Le secteur événementiel est beaucoup touché par ce maudit virus. Ce n’est vraiment pas facile mentalement pour plein de gens. Nous sommes tous dans l’incertitude et ce n’est pas un sentiment qui est plaisant à vivre. Espérons que nous ne serons pas obligés d’annuler la saison 2020. Nous gardons espoir», a dit Yan Bussière en guise de conclusion.