SPORTCOM. La qualification olympique du fleuret masculin en vue des Jeux olympiques de Tokyo est la première depuis ceux de Séoul, en 1988. Si la formation canadienne avait déçu bien des gens en ratant le tournoi à Rio, l’arrivée de l’entraîneur Julien Camus, qui a dirigé le club Escrime Drummond, à Drummondville, est venue changer la donne au sein du programme national.
En préparation pour les Jeux de Rio, en 2016, l’escrimeur Maximilien Van Haaster a fait connaissance, à Londres, avec le maître d’armes français Julien Camus, qui l’a aidé à l’entraînement. Le fleurettiste québécois a donc mis Camus en contact avec Escrime Canada dans l’espoir de voir rebâtir le programme national de fleuret au pays. Ce dernier a ensuite été embauché comme entraîneur.
«En 2016, nous avions une équipe qui, sur papier, était meilleure que présentement, mais sans entraîneur pour nous encadrer et organiser les entraînements, c’était très difficile. Le fait d’avoir eu Julien Camus ce cycle olympique a fait une grande différence», a expliqué Van Haaster.
Dès son entrée en poste, Camus a apporté une culture et une éthique de travail bien à lui. «Il y avait de très bons atouts au sein de l’équipe en 2016, il fallait juste structurer et mettre de l’ordre. Ç’a été un gros projet d’équipe, il y a eu des hauts et des bas, mais on était en mission et on voulait ramener le Canada aux Olympiques», a-t-il raconté.
Après une disette de 32 ans, cette réalisation représente une grande réussite pour toute la communauté du sport au pays. D’autant plus que M. Camus a personnellement assumé de nombreux frais aux compétitions qui ont été disputées aux quatre coins du globe, de quoi prouver sa générosité ainsi que son désir de voir ses protégés atteindre les plus hauts sommets.
«Trente-deux ans sans Jeux, ça reste long! Ils ont tous travaillé très fort pour atteindre cet objectif, ont fait beaucoup de sacrifices et nous sommes très fiers de ça», a déclaré le directeur de la Haute Performance chez Escrime Canada, Benjamin Manano.
Ce dernier en a profité pour vanter le travail accompli par Julien Camus au cours des derniers mois. «Il a pris en main le groupe et a monté un programme. Il a réussi à mettre en place la notion collective du sport, ce qui est très important en équipe», a-t-il mentionné, tout en soulignant les qualités de meneur de M. Camus.
«C’est vraiment un grand leader derrière qui les gens s’accrochent et croient en leurs rêves. C’est un entraîneur qui donne beaucoup de son temps, est très généreux et engagé envers son équipe. Il est une des clés du succès.»
Julien Camus aura ainsi accompli la première mission qu’il s’était fixée en qualifiant la formation masculine aux Jeux olympiques de Tokyo. Ne reste plus qu’à voir ce que les fleurettistes réaliseront sous son aile au Japon.