TENNIS. Le jour 4 du Challenger de tennis Banque Nationale de Drummondville s’est amorcé avec un duel de géants au sens propre, mercredi, au centre René-Verrier. L’Allemand Tobias Simon, 6 pieds et 6 pouces, a baissé pavillon en trois manches devant l’Américain Sebastian Korda, 6 pieds et 4 pouces. Installé dans l’assistance, un autre géant, peut-être encore un peu plus grand celui-là : Petr Korda, le père de Sebastian.
Ancien deuxième joueur mondial et champion des Internationaux d’Australie en 1998, Petr Korda est visiblement de nature discrète, mais l’ombre de ses exploits passés le suit partout, c’est évident. Elle plane peut-être même sur la carrière de son fils, un impact qu’il tente de minimiser le plus possible.
Lorsque les responsables des communications du Challenger lui demandent une entrevue avec son fils, sa réponse reflète directement ses intentions : «Pourquoi pas juste avec Sebastian?» Une fois rassuré sur le fait qu’on veut bel et bien parler de son fils, il s’ouvre généreusement. «Chacun vit les choses différemment, mais ça peut effectivement être un peu dur pour les nerfs d’être assis sur le côté du court, car on vit les hauts et les bas, sans avoir de contrôle sur ce qui se passe. À l’époque où je jouais, c’est ma femme qui vivait les mêmes sensations.»
«Je vis le tennis différemment en tant que père.»
– Petr Korda
Chez Sebastian, qui est âgé de 19 ans, l’approche est teintée de prudence. Il a beau être le fils d’une ancienne gloire du tennis mondial, ça ne signifie pas pour autant que les portes doivent s’ouvrir toutes grandes pour lui. Il ne cherche pas à brûler les étapes, tout en appréciant les moments sur la route avec son père. «Il n’est plus là à tous les tournois, comme c’était le cas avant, mais j’apprends toujours beaucoup avec lui. Pour le moment, je veux me concentrer à bien jouer au niveau des Challengers. C’est mon but pour cette année» de dire Sebastian, qui occupe le 232e rang mondial au classement de l’ATP.
Le paternel Korda renchérit : «Mon père m’a toujours dit que l’important, c’est de faire des petits pas et de continuer d’apprendre. Sebastian vit exactement cela, il fait ce qu’il faut pour que son jeu progresse bien», de dire Petr.
De bons mots pour Drummondville
Chose certaine, les deux Korda n’ont pas manqué de souligner leur appréciation pour le Challenger de Drummondville. Pour un, Petr a tout de suite remarqué la qualité de l’événement du point de vue des joueurs.
«À mon époque, nous aimions venir jouer à Toronto et Montréal, surtout à cause de la nourriture qu’on nous servait. Quand nous sommes arrivés ici dimanche, j’ai tout de suite remarqué la qualité des installations, les quatre juges de lignes sur le terrain et les six chasseurs de balles. J’ai vraiment été agréablement surpris», de souligner le champion d’origine tchèque.
Quant à fiston, dont les deux sœurs sont des golfeuses établies sur le circuit de la LPGA, il n’a pas caché avoir un plaisir viscéral depuis le début du tournoi. Il apprécie vivement l’accueil des Drummondvillois. «Les gens sont vraiment gentils ici. J’aime le Canada, j’adore la neige. Je suis un véritable maniaque de hockey. Je regarde tous les matchs que je peux à la télé», lance-t-il avant d’avouer qu’il est un fan des Bruins de Boston… Disons qu’il n’a pas vraiment le choix : son père est un grand ami de Zdeno Chara!