Cinq problématiques identifiées pour la zone de gestion de l’eau Saint-François

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Par Jean-Pierre Boisvert
Cinq problématiques identifiées pour la zone de gestion de l’eau Saint-François
Le bassin versant de la rivière Saint-François tel que délimité sur le site web de COGESAF. (Photo : Site internet de COGESAF)

GESTION DE L’EAU. Le Conseil de gouvernance de l’eau des bassins versants de la rivière Saint-François (COGESAF) a identifié cinq problématiques prioritaires découlant de son processus de concertation des acteurs de l’eau du territoire.

Après une première phase de collecte de données au printemps dernier, le COGESAF a rencontré les comités locaux de bassin versant (CLBV) permettant de cibler les problématiques principales concernant la zone de gestion intégrée de l’eau Saint-François. Une deuxième phase a consisté à rendre disponible un sondage en ligne permettant de rejoindre le grand public et les acteurs n’ayant pas participé aux rencontres de CLBV. Au total, ce sont plus de 300 individus qui ont participé à ce processus.

Les cinq problématiques prioritaires sont identifiées et détaillées de la façon suivante sur le site internet de l’organisme :

  1. Présence d’une espèce exotique envahissante

Établissement d’une espèce non indigène hors de son aire de répartition naturelle qui crée un déséquilibre de l’écosystème nuisant aux espèces indigènes. La propagation de ces espèces peut être une menace pour l’environnement (perte de biodiversité et de diversité génétique), l’économie (perte de productivité forestière, agricole et aquacole et contrôle couteux) ou la société (danger pour la santé, perte d’activités récréatives).

  1. Érosion des berges/érosion côtière

Dégradation ou déplacement de parties de terre du territoire côtier par les mouvements de l’eau et d’autres facteurs climatiques. Les vagues fortes, le vent et les variations du niveau de l’eau fragilisent grandement la structure du sol des rives. De même, l’augmentation de ce phénomène peut être dû, entre autres, au redressement des cours d’eau, aux bandes riveraines dénaturalisés et au ruissellement urbain.

  1. Destruction et/ou dégradation de la qualité des milieux humides

Perte des fonctions ou destruction d’origine naturelle ou anthropique (agricole, forestière, minière ou urbaine) de milieux humides. Cela cause la perturbation du réseau hydrographique en plus d’une perte de services écosystémiques offerts naturellement par ces milieux.

  1. Eutrophisation/présence de cyanobactéries

Apport excessif d’éléments nutritifs dans les eaux entraînant un déséquilibre de l’écosystème comme une prolifération végétale et un appauvrissement en oxygène. L’eutrophisation est un phénomène naturel, qui se déroule sur une très longue échelle de temps. Les activités humaines peuvent accélérer ce phénomène Les cyanobactéries prolifèrent rapidement en présence de nutriments en grande quantité. Leur présence peut être nuisible pour la santé parce qu’elles produisent des cyanotoxines. L’approvisionnement en eau potable ainsi que les contacts directs avec l’eau affecté peuvent être proscrits dans certains cas.

  1. Problème d’envasement, de sédimentation et/ou de comblement

Processus naturels d’apport de sédiments et nutriments dans les cours d’eau accélérés par les activités humaines. Ces phénomènes accélèrent le processus d’eutrophisation en plus de détruire des écosystèmes aquatiques. La modification des cours d’eau causée par ces phénomènes peut limiter la circulation des espèces aquatiques et des embarcations.

Comme le souligne Jean-Paul Raîche, président du COGESAF, «La grande participation des acteurs de l’eau du territoire à cette démarche de concertation démontre que les préoccupations en lien avec la ressource eau sont réelles.  Toutefois, cela démontre également la volonté des gens issus de divers secteurs d’activités de travailler à l’amélioration et la préservation de la ressource eau en identifiant des pistes de solutions concrètes».

Il est à noter que cet exercice de priorisation des problématiques prioritaires est une exigence issue de la dernière convention financière unissant le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) et les organismes de bassin versant (OBV).  Cette priorisation vise à orienter les futures actions de la mise à jour annuelle du plan directeur de l’eau.

Le COGESAF est l’un des 40 organismes de bassins versants du Québec reconnus et soutenus par le MELCC.  Il regroupe les organismes publics, privés et communautaires des bassins versants de la rivière Saint-François et du fleuve Connecticut, afin de développer une approche de gestion intégrée de l’eau par bassin versant, dans une perspective de protection de l’environnement, d’aménagement et de développement durable du territoire. Il a pour mission «d’élaborer et de mettre à jour un plan directeur de l’eau et d’en promouvoir et suivre la mise en œuvre».

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