HOCKEY. Il y a un nouveau visage dans l’entourage des Voltigeurs cette saison. Spécialiste des habiletés individuelles, François Borduas partage son expertise avec les joueurs de l’organisation drummondvilloise de façon régulière.
Après une courte carrière de joueur, François Borduas a rapidement choisi de se tourner vers le coaching en organisant un camp estival s’adressant aux jeunes hockeyeurs élites sur la rive-sud de Montréal. Exerçant ce métier depuis près d’un quart de siècle, l’homme de 48 ans est devenu une sommité en la matière au Québec.
«Quand je jouais dans le junior, je créais déjà des exercices pour mes coéquipiers dans les pratiques, a raconté François Borduas, rencontré après une séance d’entraînement au Centre Marcel-Dionne. Je voulais faire une carrière dans le hockey, mais je savais que ce ne serait pas en tant que joueur. J’ai donc commencé à coacher des jeunes, puis de fil en aiguille, certains d’entre eux ont atteint la LNH. Ces résultats m’ont permis d’atteindre la LHJMQ.»
Après une saison passée dans l’organisation des Huskies de Rouyn-Noranda, François Borduas s’est joint aux Voltigeurs quelques jours avant le début de la présente campagne.
«Je suis vraiment fier d’être ici. D’autres clubs m’ont approché, mais ce que je voulais, c’est de faire partie de l’équipe. Je ne voulais pas être le gars qui arrive de l’extérieur. Ici, je suis un membre à part entière des Voltigeurs. L’organisation m’a donné le feu vert pour implanter ma façon de faire les choses», a expliqué le virtuose des habiletés individuelles, qui considère la LHJMQ comme une petite ligue professionnelle permettant aux jeunes athlètes de se développer dans chacune de leur sphère.
Selon François Borduas, les équipes juniors accordent plus d’importance aux habiletés individuelles de leurs joueurs.
«Les systèmes de jeu occupent beaucoup de place, mais lentement, les mentalités commencent à changer. Les gestes qu’on travaille pendant les exercices, les joueurs les amènent dans leur match. Ils les répètent sans trop y penser. Je suis convaincu que ça facilite la tâche des entraîneurs dans l’exécution de leur système.»
«Aujourd’hui, le hockey est beaucoup plus rapide que quand j’ai commencé dans le métier, poursuit-il. Les jeunes doivent donc être plus habiles, car leur temps de réaction est moindre.»
Une question de détails
Se considérant comme un complément au personnel d’entraîneurs des Voltigeurs, à l’image d’un spécialiste des gardiens ou de l’avantage numérique, François Borduas cherche constamment à développer les gestes techniques posés par les joueurs durant un match. Ses exercices visent notamment à améliorer la posture, les habiletés de patinage, le maniement ainsi que le contrôle de la rondelle avec le bâton. En somme, il touche à tout ce qu’un joueur doit accomplir individuellement.
«J’ai ma propre manière d’enseigner, explique celui qui est originaire de Saint-Césaire. Souvent, mes exercices vont sortir les joueurs de leur zone de confort, relate-t-il. C’est que chaque fois, on augmente d’un niveau. Pour s’améliorer individuellement, un joueur doit vraiment se concentrer sur les détails. Je les aide à cibler ce qu’ils doivent travailler pour pouvoir aider l’équipe.»
Pour un entraîneur en habiletés individuelles, n’est-il d’ailleurs pas plus simple d’enseigner à un joueur qui possède déjà un certain talent naturel? Pas pour François Borduas. «Le plus facile pour moi, c’est de travailler avec un joueur qui veut apprendre. J’ai travaillé avec des gars qui étaient vraiment habiles, mais je savais qu’ils n’auraient aucun résultat car ils n’étaient pas prêts à travailler. Pour atteindre la LNH, ce sont les petits détails qui vont faire la différence. Si tu as un talent naturel, tu dois continuer à travailler dessus. Tu ne dois pas être stable : tu dois toujours avancer dans chacune de tes habiletés.»
Une approche différente
Alors que les experts leur prédisaient une campagne difficile, les Voltigeurs se sont hissés dans le premier tiers du classement général en première moitié de saison. Une situation qui ne surprend pas François Borduas.
«Dès la première pratique, j’ai vu beaucoup de belles choses. Je n’aime pas les tricheurs et il n’y en aucun dans ce groupe-là. Tout le monde est engagé envers l’équipe et c’est ça le plus important. D’une semaine à l’autre, les gars connaissent une bonne progression.»
Selon l’entraîneur-chef Steve Hartley, la présence de François Borduas dans l’entourage des Voltigeurs permet aux joueurs d’optimiser leur potentiel. «Ça nous apporte une dimension différente. François complète bien notre personnel d’entraîneurs. On parle souvent de système de jeu, mais les jeunes ont aussi besoin de travailler sur leurs habiletés individuelles. Les enseignements de François sont très poussés. Sa présence permet aussi de casser la routine pour nos joueurs. Son approche est différente de la nôtre.»