INDUSTRIE. Critiqué pour de mauvaises odeurs émanant de ses installations de la rue Marie-Curie, Entosystem assure faire tout en ses moyens pour régler la situation. L’entreprise a récemment tenu une rencontre avec les citoyens pour expliquer ses actions.
L’invitation avait été lancée à 5 000 résidences du secteur de Saint-Nicéphore. Le 13 novembre, elles ont été plus d’une quarantaine de personnes à y assister. Le président de l’entreprise, Cédric Provost, rapporte que le premier objectif était d’expliquer les activités d’Entosystem et de les démystifier auprès du voisinage.
«Il y avait des clarifications nécessaires sur ce qu’on fait concrètement, souligne d’abord Cédric Provost. On est une petite équipe en innovation et c’était de mettre ça en perspective. C’était aussi d’expliquer le démarrage de notre usine, qui est l’une des trois plus grandes au monde. Il n’y a pas d’expertise dans notre domaine et beaucoup d’apprentissages à faire.»
Dans un second lieu, la problématique liée aux odeurs nauséabondes a été adressée. Entosystem dit avoir fait appel aux meilleurs experts en traitement d’odeurs afin d’élaborer son système.
«Nous ne sommes pas des spécialistes en traitement d’odeurs. Nous avons entièrement adopté la solution que les experts nous ont proposée. Malgré ça, il y a eu des signalements. On a refait les procédures et il a fallu réparer des éléments. On est content d’avoir les signalements des citoyens qui prennent le temps de nous avertir. Avoir ces informations nous aide vraiment à nous améliorer», soutient le président d’Entosystem, qui souhaite faire preuve de transparence.
L’entreprise utilise des résidus du gaspillage alimentaire, excluant la viande et les restes d’animaux, afin de nourrir ses larves de mouches soldats noires qui peuvent dégager une certaine odeur. Des conteneurs placés à l’extérieur ont pu aussi être une cause. On tente maintenant de les entreposer à l’intérieur.
De nouvelles analyses ont eu lieu en septembre et le rapport a été reçu il y a deux semaines. Des sources minimes, mais qui peuvent occasionner des effluves nauséabonds ont été découvertes. L’entreprise souhaite maintenant les raccorder au système dans les meilleurs délais.
Application mobile
Entosystem a aussi profité de cette rencontre pour présenter une application mobile qui permet d’effectuer des signalements de mauvaises odeurs. Celle-ci a été développée par une entreprise externe. Nommée Expoll, l’application de suivi des odeurs en est encore à ses premiers pas. M. Provost indique que l’adresse courriel saint-nicephore@entosystem.com continuera d’être opérationnelle.
«On veut que ce soit simple pour les citoyens de communiquer avec nous. L’application leur permet de faire un signalement en temps réel. Avec la géolocalisation, on aura plus de moyens pour cibler la source. On veut mettre en place des solutions qui vont répondre aux citoyens. Les odeurs ne sont pas comme du bruit qui est facile à mesurer. On a besoin de la collaboration de tout le monde», exprime M. Provost.
L’entreprise peut apporter un soutien aux résidents qui auraient besoin d’un coup de main pour créer leur compte d’utilisateur. Le président de l’entreprise indique que certains bogues peuvent encore s’y trouver, mais ils seront résolus prochainement. Cette application a commandé un budget de «plusieurs dizaines de milliers de dollars» pour Entosystem.
«La rencontre nous a appris beaucoup de choses qui nous auraient aidés si on en avait eu connaissance avant. On était content de la présence des gens et on espère qu’ils resteront en mode de collaboration avec nous pour qu’on puisse régler la problématique», dit le président.
Implication municipale
Lors de la séance du conseil municipal du 18 novembre, la Ville de Drummondville a adopté une résolution demandant au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) d’intervenir dans le dossier. Cependant, Cédric Provost indique que cette résolution ne change rien à leurs actions. L’entreprise est déjà en contact avec le ministère pour des évaluations en lien avec sa première année d’opérations.
«Dans tous les cas, on n’a jamais attendu d’avoir un avis pour faire analyser nos odeurs. On travaille avec les citoyens. Dès qu’on a eu des signalements, on a été proactif et on a fait le maximum. On veut régler la problématique le plus vite possible. On tient le ministère de l’Environnement au courant de toutes nos démarches et de nos plans d’action. Je pense que la balle est surtout dans notre camp pour trouver des solutions. On n’attendra pas après le ministère ou la Ville pour en trouver», maintient Cédric Provost.
Pour Entosystem, les prochaines étapes consisteront à canaliser les dernières sources d’odeurs qui échappent encore à son système de traitement. L’entreprise doit cependant attendre des éléments de ses fournisseurs avant de procéder.